Un grand show planétaire pour un résultat incertain. Son bilan carbone s'annonce lourd, mais c'est pour la bonne cause. Si un traité semble inaccessible, du moins des engagements fermes des Etats sont-ils espérés en vue d'une réduction forte des émissions de gaz à effet de serre. En sachant qu'au-delà des mots, il y a des équilibres nationaux et sociaux en jeu.

Les "climato-sceptiques", c'est-à-dire ceux qui doutent du lien entre l'activité humaine et le réchauffement planétaire, sont encore nombreux, et influants. Ils sont exploitants d'énergies fossiles, professionnels des transports, membres républicains du congrès américain, ou simplement sceptiques par nature face aux vérités scientifiques trop unanimes.

Ils viennent de recevoir un sacré coup de pouce dans leur combat écologiquement incorrect. Des pirates informatiques ont détourné et publié des milliers de mails émanant d'un des hauts lieux de la climatologie, un centre de recherches britannique. Or ces courriels permettent de deviner que les chercheurs se livrent à certaines 'corrections de données' pour mieux mettre en évidence le dérèglement climatique, en écartant les données contradictoires, ou encore que l'on élabore des tactiques pour empêcher les publications contraires à la thèse officielle.

Les croisés du sauvetage futur de la planète n'ont-ils pas négligé le "social" et la vie des peuples d'aujourd'hui ? N'ont-ils pas oublié que la baisse d'émission de CO2 dans les pays développés s'était faite au prix d'une chute de la croissance et de l'emploi ? Et que des pays de l'ancien bloc soviétique ayant hérité d'une industrie polluante ne pourraient se reconvertir brutalement ? Il suffit de voyager en Chine, au Vietnam où les fleuves ressemblent à des égouts et en France, où tant de plages sont polluées, pour mesurer les dégâts.

L'issue du sommet est donc imprévisible. Rien ne serait pire que des mesures homéopathiques ou encore des déclarations d'intention face à cet ennemi implacable. A la fin du siècle les côtes du Languedoc pourraient, selon des études documentées, être régulièrement submergées par les eaux. Deux petits degrés de plus et le sort de la planète serait joué. Il faut quand même croire au miracle, à des prises de décisions difficiles mais inévitables qui changeront définitivement nos modes de vie.

C'est à se demander si, à la place de Copenhague, le sommet n'aurait pas dû se tenir à Lourdes.