La passerrelle piétonne qui enjambe l'Yonne à Auxerre va désormais s'appeler passerelle de la liberté. Une plaque a été apposée au nom deThomas Jefferson, 3ème pPésident des Etats-Unis, co-auteur de la Déclaration d'Indépendance, par le consul américain de Lyon, le maire d'Auxerre Guy Férez, le président de l'association Ponts du coeur Pierre-Jean Meurisse et un représentant d'Amnisty International, qui célébrait le 61ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme qui a dévoilé la plaque de l'Esplanade des Droits de l'Homme.

Thomas Jefferson (1743-1826) est une des hommes d'Etat les plus éminents de l'histoire des Etats-Unis.  Il a été le troisième président des Etat-Unis d'Amérique de 1801 à 1809. Cet homme d'État était également philosophe, agronome, inventeur, architecte et il ne cachait pas ses sympathies francophiles. Propriétaire d'une plantation en Virginie, il possédait de nombreux esclaves. Pourtant, Jefferson était attaché aux Droits de l'Homme pour lesquels il lutta au sein de son État et du pays. Il faisait partie de l'élite des Lumières et a connu les plus grands esprits de son temps. Rédacteur d'une partie de la Déclaration d'indépendance, il doubla la superficie des États-Unis par l'achat de la Louisiane.

Ambassadeur des Etats-Unis en France de 1785 à 1789 à la veille de la Révolution Française, secrétaire d'Etat pendant la présidence de Washington, vice-président de 1801 à 1809, c'est un homme exceptionnellement ouvert et cultivé, parfait représentant du siècle des Lumières, non conformiste dans sa vie comme dans ses opinions. 

Afin de parfaire ses connaissances oenologiques, il a effectué deux voyages à travers la France, l'Italie, l'Allemagne et la Belgique, en 1787 et 1788.Il était passé par Auxerre en 1787 et est l'auteur d'un texte sensible sur la Bourgogne. Voici un extrait sur son passage dans l'Yonne :

(...) Cette région, de Sens à Vermenton, présente une physionomie vallonnée, avec de grandes collines dont la pente accepte la charrue, un peu comme les Elk Hills et les Beaverdam Hills de Virginie. Le sol est en général un riche terreau brunâtre mêlé de sable grossier et de quelques cailloux épars. Les plaines de l'Yonne sont de la même couleur. Elles sont couvertes de blé et de collines de vignes, mais le vin n'est pas bon. Les seuls arbres fruitiers sont quelques rares pommiers dans des parcelles sans clôtures. On n'y voit ni gros bétail, ni moutons ni porcs, mais beaucoup de belles mules.

Les châteaux sont rares et les fermes inexistantes, toute la population est concentrée dans les villages. Est-elle ainsi rassemblée en vertu de ce dogme religieux qui l'amène à croire que, pour que le créateur soit de bonne humeur, elle doit marmonner chaque jour les prières d'une messe ? Ces villageois sont certainement moins heureux et moins vertueux dans les villages qu'ils le seraient isolés avec leur famille, sur les terres qu'ils cultivent.

Les gens sont mal habillés. Il est possible qu'ils aient mis leurs vêtements les plus négligés ce jour là, puisqu'il pleut. Mais je remarque que les femmes et enfants portent de lourdes charges et travaillent à la binette, ce qui traduit, sans équivoque, une extrême pauvreté. Dans un pays civilisé, les hommes n'exposent jamais leurs femmes et leurs enfants à des travaux sans rapport avec lerus forces et leur sexe, dans la mesure où leur propre travai leur permet de les en empêcher. Je remarque peu de mendiants, sans doute du fait de la police.(...)