Peu le savent. La place des Cordeliers à Auxerre abritait un couvent, le couvent des Cordeliers et une église avec un haut clocher.

L'oeuvre de Fijakowski (DR)


Le couvent des cordeliers s'étendait de la rue des Cordeliers à celle des grands jardins (rue du 4 septembre). La suppression du couvent des Cordeliers, en 1790, fournit une excellente occasion pour établir un marché, sous forme de halle aux grains d'abord. Nombre de représentants de la noblesse et de la bourgeoisie auxerroise reposent sous le parking actuel. Cela explique en partie pourquoi jamais aucun maire de droite ou de gauche ne s'est lancé dans la constructionn d'un parking souterrain dont aurait besoin Auxerre en centre ville.

La ville n’avait pas de marché couvert pour la vente des légumes et des autres objets de consommation ordinaire. Les maraîchers et autres marchands étalaient alors leurs produits tout le long des rues de l’Horloge, de la Draperie, etc. Puis, on éleva, en 1817, des tentes en ardoises sur des colonnes en bois, qui formèrent plusieurs lignes parallèles et en sens divers. Enfin ces "tentes" cédèrent à leur tour la place , en 1876, à un marché couvert dont les structures en bois provenant du pavillon d'exposition de Lyon de 1874.

Le marché d'Auxerre  de 1876, place des Cordeliers, fit place, en 1905, à un édifice nouveau dont la municipalité entendait se servir à la fois de marché et comme salle des fêtes. Les architectes Fijalkowski et Cavé et l'ingénieur Dumez firent entrer dans cette construction les matériaux alors à la mode: le fer et la fonte, la brique de grès émaillé. Il fut inauguré, le 4 septembre 1904, par Emiles Combe, président du conseil.

Le petit marché métallique de 1884 fut démonté. Il fut alors réinstallé dans le parc de l'arbre sec ou il devint un café-terrasse sous le nom de "Chalet des sports". On peut le voir encore de nos jours : c'est le bar de la piscine. 

Il reste quelques vestiges de l'ancien marché couvert, des faïences principalement. Elles ornent un mur de la place des Cordeliers côté cafés en face de la tour d'Orbandelle. Mais surtout, elles les abas reliefs sont nombreux dans l'ancienne usine de tuiles aujourd'hui, désaffectée route de Toucy.

Enfin, sous le marché couvert inauguré par Emile Combe, le président du conseil, il y avait de vastes caves où entreposer les aliments car il n'existait pas de frigos à l'époque. Ces caves ont malheureusement été comblées avec les gravats de la démolition du marché. Sans creuser, on aurait pu y construire un parking qui fait tellement défaut de nos jours en centre ville, problème qu'aucune municipalité n'a véritablement réussi à résoudre. Jean-Pierre Soisson a-t-il manqué de vision pour sa ville ?

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Légende sur le site de l'INA avec le commentaire de l'époque : 17 juillet 1971

Après Baltard à Paris, Auxerre va perdre ses halles, merveille de l'architecture métaliique du début du 20ème siècle. Comme la rénovation couterait trop chère à la ville, le maire, Jean Pierre SOISSON, souhaite donc la démolition de ce bâtiment mais contrairement à ce qui s'est fait à Paris il envisage la vente de ces halles à un financier américain. Interview d'une charcutière : "elle pensait que la vente aux américains était un canular..." Interview d'un fleuriste - "c'est un canular..." Interview de Jean Pierre SOISSON devant les halles : "il est exact que l'on va vendre les halles, un contact est pris avec un acheteur américain" Cette démolition s'inscrit dans un vaste projet de rénovation urbaine, aussi un nouveau marché couvert sera implanté en centre ville.