L'hyperbole nous rebat les oreilles. Le jargon du journalisme sportif, où l'on trouve le pire et le meilleur, en a le don. Extaordinaire. L'OL entre dans l'histoire. L'Ol écrit la légende. Grandiose.... titre l'Equipe sur 8 colonnes au lendemain de la qualification de Lyon à Barnabeu face au Real de Madrid (1-1, 1-0 à l'aller, Lyon qualifié grâce au but marqué à l'extérieur qui compte double en cas d'égalité sur les deux matches). Tout un programme qui relativise la performance informatique.

Y en a marre. Quelle est la signification de cette qualification ? Lyon est qualifié pour disputer les quarts de finale de la Ligue des Champions dont le tirage au sort n'a pas encore eu lieu. Point barre. Lyon n'a pas encore gagné la finale, ce qui constituerait une réelle performance. Lyon aurait égalé Marseille, seule équipe française à avoir remporté la Coupe d'Europe des clubs champions.... aujourd'hui élargie aux deux, trois meilleures équipes des meilleurs championnats nationaux européens.

Même scénario pour Bordeaux, leader du championnat de France de Ligue 1, battu à domicile par Auxerre. Un match chasse un autre match, une performance une autre performance. Le paradoxe, c'est que Bordeaux traverse une mauvaise passe, mais qu'il est toujours premier. C'en est un parce qu'actuellement Bordeaux n'a pas les qualités qu'un leader doit avoir. Il faudra encore compter avec Bordeaux et peut-être moins avec Auxerre, dont la perf pourrait monter à la tête de certains joueurs, tel Olivier Sorin qui fait le coq. Le gardien Bourguignon a cru devoir faire le beau en affirmant qu'à Auxerre on s'en foutait des critiques sur le jeu pratiqué par son équipe. Il fait le malin mais oublie que c'est grâce à la qualité de leur jeu de passe, de conservation et de qualité de circulation du ballon que les Bleus ont pu l'emporter à Chaban. Et non aux grands ballons dégagés n'importe où, pourvu que ce soit devant. Est-ce une mode ? Il a pris un coup sur la tête Olivier en sauvant sa cage, ou quoi ?

Le sport constitue sans aucun doute l’un des spectacles les plus importants dans le monde actuel. En même temps, il est évident que la recherche continuelle de spectacle est l’un des moteurs du sport. Le pouvoir de chaque organisateur sportif dépend de la qualité du spectacle offert par ses épreuves, de la capacité d’attirer des téléspectateurs, afin d’augmenter les revenus par la publicité et les droits de transmission. Les grandes compétitions sportives comme les Jeux Olympiques, le Championnat du Monde de Football ou le Tour de France, le championnat de Ligue 1, réunissent des milliers de supporteurs dans les stades et des millions de spectateurs devant le téléviseur. La presse contribue non seulement à refléter le spectacle, mais aussi à l’amplifier, à le magnifier.

Il ne faut pas oublier que le vocabulaire sportif s'est créé à une époque où il n’y avait pas de télévision, la plupart du public ne suivait le développement des événements sportifs que par la presse. Cela pousse le chroniqueur à chercher tous les moyens linguistiques possibles pour rendre compte et transmettre le spectacle.

Cela n'empêche pas de raison garder et de préserver une capacité de jugement, d'appréciation des faits, à l'échelle de la réalité.

Le fond, est peut-être que la qualifiaction de Lyon face à un grand club d'Europe, constitue une bouffée d'oxygène dont tout le monde a besoin en ces temps difficiles où la réalité écrase les gens dans leur diginté, dans leur emploi. Tout le monde a besoin de rêver l'impossible et le futil, fussent-ils dérisoires.

Le fond, c'est que peut-être Sorin exprime à sa manière le bonheur d'être lui-même à sa joie, dans son identité sachant que ni lui ni ses coéquipiers Auxerrois ne sont des héros ni des champions, mais simplement des joueurs de football professionnels qui cherchent à faire le mieux possible leur boulot. Et qui parfois y réussissent. Sans rêver...?

P-J.G.