PAR JEAN-PIERRE SOISSON, ministre d'Etat, député de l'Yonne

D’emblée, celle-ci a demandé « une réduction et une réorientation » des subventions agricoles, qui représentent 40% des dépenses européennes. Elle a reçu le soutien des ministres de la Suède et du Danemark. Bruno Le Maire a affirmé, au nom de la France, que la PAC devait rester la première politique communautaire : notre pays a perçu 9,5 milliards d’euros à ce titre en 2009. Le ministre allemand l’a soutenu – l’Allemagne a perçu en 2009, 6,3 milliards. Tous deux ont été rejoins par la Pologne.

Mais les critères de répartition des aides fondés sur des références dites « historiques » devront être revus : les nouveaux Etats membres de l’Europe de l’Est militent pour un rééquilibrage en leur faveur. Pour obtenir le vote de la Pologne, il est certain que la France devra s’engager dans cette voie. La question est de savoir jusqu’où il nous faudra aller et à quel rythme.

La bataille ne fait que commencer. La commission européenne présentera dans le courant de novembre les grandes orientations de sa réforme, en vue d’une entrée en vigueur le 1er janvier 2014. L’enjeu est de rendre l’agriculture européenne plus « verte », mais aussi plus compétitive sur le marché mondial, alors que l’Espagne qui occupe la présidence de l’Union vient de proposer la relance des négociations de libre échange dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce.