Depuis le mois de juillet, les déchets de l'Auxerrois sont convoyés par camions dans le Loiret, la décharge historique de Pien à Monéteau ayant définitivement fermé et faute de nouveau centre d'enfouissement.

Cela fait plus de 20 ans que les élus de tous bords se cassent les dents pour tenter de résoudre la question. Pourquoi ce blocage qui traduit une impuissance ? Sans doute parce que beaucoup ont voulu trop bien faire et étudier toutes les solutions sans pouvoir trancher d'autant qu'il n'y avait pas urgence et qu'il y avait du temps devant eux. Et aussi parce que certains se sont trop focalisés sur le mode opératoire d'une usine d'incinération, solution miracle, qui a montré ses limites et ses inconvénients.

Le surcoût provisionné

Voilà donc, aujourd'hui, les élus de la CCA au pied du mur. L'exportation des déchets de l'Yonne suscite déjà l'indignation et la réprobation d'élus et d'associations dans le Loiret et ne saurait constituer une solution durable d'autant qu'elle constitue un surcoût de 600 000 euros soit 8 euros par contribuable, même si ce surcoût est actuellement financé par les provisions effectuées par la CCA prévoyante en la matière. De toute façon, il faudra reconstituer ces provisions et donc prélever, au bout du compte dans la poche du contribuable.

Jeudi matin, à Branches, les élus de l'Auxerrois ont échangé sur ce dossier sensible. Les élus du conseil communautaire de la CCA ont envisagé des pistes. Elles conduisent à un éventuel nouveau site d'enfouissement dans l'Auxerrois, du côté de la forêt de Branches et du Bois du Thureau près de Monéteau. Ce sont les deux sitesles plus "propices" à en croire une étude géologique.

Précisons que le contrat qui lie la CCA au prestataire du Loiret est un contrat de deux ans.

Par ailleurs, la SITA prestataire qui traite les déchets de la CCA étudie les conditions de reconversion et de valorisation du site de Pien à Monéteau. La création d'un golf est à l'étude. Chalon-sur-Saône constitue un précédent remarquable : le golf public fondtionne depuis près de 20 ans sur l'ancienne décharge municipale. A suivre.

Perrigny : le maire contre l'agglomération

Denis Cumont, mare de Perrigny et délégué de sa commune à la Communauté des communes de l'Auxerrois, explique depuis longtemps, que le passage en Communauté d'agglomération s'il constitue un efet de levier, contribuera à affaiblir les possibilités d'action des communes réduisant leur autonomie financière au profit d'une concentration des pouvoirs entre els mains du préfet et du président de la Communauté d'agglomération. C'est dans cette mesure qu'il considère que la réforme des collectivités territoriales est un piège tendu par l'Etat.

La Communauté d'agglomération pour quoi faire ?

Elle devrait théoriquement permettre aux communes regroupées en communauté de pouvoir se doter des moyens nécessaires au financement de grands projets communautaires hors de portée dans le cadre d'une autre structure. Depuis une dizaine d'années, la CCA se priverait ainsi d'une manne de financements possibles.

Pour l'Auxerrois  trois axes ont déjà été actés : l'installation de la fibre optique afin de pouvoir accéder à l'internet très très haut débit, le contournement sud de l'agglomération à Auxerre et le parc d'activités d'Appoigny.

 Définition, compétence et fiscalité

Une communauté d'agglomération est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Par la population comme par le degré de coopération, elle se trouve à un niveau intermédiaire entre la communauté de communes et la communauté urbaine.

Les communautés d'agglomération ont été instituées en 1999 par la loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale dite loi Chevènement. Cette loi avait pour but de simplifier le très complexe paysage administratif français, notamment en faisant disparaître les districts et en diminuant le nombre de syndicats intercommunaux.

La loi impose aux communautés d'agglomération l'exercice de certaines compétences : développement économique, aménagement de l'espace communautaire, équilibre social de l'habitat, politique de la ville et le transport urbain. Dans d'autres domaines, elle octroie des droits mais laisse aux communautés davantage de latitude pour les exercer ou non : voirie, assainissement, eau potable, environnement et action sociale, équipements culturels et sportifs (3 compétences au moins parmi les 5 citées).

La ressource principale de la communauté d'agglomération est la taxe professionnelle, dont le taux doit devenir unique sur son territoire, après une période transitoire de quelques années, appelée période de lissage. S'y ajoutent les ressources spécifiques à certaines compétences éventuelles (redevance d'assainissement, surtaxe eau potable, versement transport, taxe d'enlèvement et traitement des ordures ménagères) et le dispositif d'aide mis en place par l'État, aide destinée à disparaître progressivement. (Source : Wikipedia)