Pour Stéphane Hessel, le «motif de base de la Résistance, c’était l’indignation». Certes, les raisons de s’indigner dans le monde complexe d’aujourd’hui peuvent paraître moins nettes qu’au temps du nazisme. Mais «cherchez et vous trouverez» : l’écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l’état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au “toujours plus”, à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu’aux acquis bradés de la Résistance – retraites, Sécurité sociale…
Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu’il appelle à une «insurrection pacifique».

(32 pages, 3€, Indigène éditions, diffusion Harmonia Mundi)

A propos de Stéphane Hessel

Stéphane Frédéric Hessel (né à Berlin le 20 octobre 1917) est un diplomate, ambassadeur, et poète lyrique français, fils de juif, ancien résistant et déporté ayant participé à l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Né à Berlin de parents allemands, dont un père juif -c'est le couple mythique qui a donné le film « Jules et Jim » de François Truffaut-, il devient Français en 1937, s'engage dans la résistance, est capturé et torturé par la Gestapo, déporté à Buchenwald et Dora, avant de participer, à la Libération, à la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'homme aux Nations unies naissantes.

Stéphane Hessel a signé l'appel collectif de résistants de la première heure à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944. Ce texte invite notamment « les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. » En savoir plus sur Wikipedia

Empreintes France 5 : Stéphane Hessel, sisyphe heureux/ VIDEO

VIDEOS

4 mars 2009, Bruxelles, conférence de presse après le Lancement du Tribunal Russell sur la Palestine par Stéphane Hessel, ambassadeur de France



Stéphane Hessel, ambassadeur de France, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et connu comme défenseur de la cause palestienne, est venu apporter son soutien à Europe Ecologie, lors de la Convention nationale du Rassemblement, le dimanche 15 mars 2009, au Cabaret Sauvage.

 



« Indignation à propos de la Palestine »

Que dit Stéphane Hessel pour susciter de telles polémiques ? Ecoutez-le d'abord à l'émission « Ripostes » de Serge Moatti, en 2008, confier ce qu'il pense du conflit israélo-palestinien et de l'attitude de la France dans ce dossier. (Voir la vidéo)

Stéphane Hessel consacre deux pages de son livre "Indignez-vous" à son « indignation à propos de la Palestine », revenant notamment sur la guerre de Gaza de 2009 et sur le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone qui accuse Israël -et le Hamas- de crimes de guerre.

Stéphane Hessel écrit :

« Je partage les conclusions du juge sud-africain. Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c'est insupportable. Hélas, l'histoire donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire. […]

Je pense bien évidemment que le terrorisme est inacceptable, mais il faut reconnaître que lorsque l'on est occupé avec des moyens militaires infiniment supérieurs aux vôtres, la réaction populaire ne peut pas être que non-violente. […]

L'exaspération est un déni de l'espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu'elle est naturelle, mais pour autant elle n'est pas acceptable. »

Ces prises de position, doublées de son soutien à l'appel au boycott des produits israéliens provenant des territoires occupés, qui lui vaut une mise en examen avec plusieurs autres personnes, sont au cœur de la campagne hostile qui le vise, avec des connations nauséabondes eu égard à son ascendance juive et son engagement dans la résistance.

"Mais la question est plus vaste. Elle porte sur la manière de délégitimer toute personne qui critique Israël, surtout si elle a des origines juives : on ne peut être que dérangé ou avoir la haine de soi.", explique Pierre Haski  (Rue89)