Les facteurs ont reconduit la grève, lundi, et la CGT a déposé un préavis pour mardi. Lundi après-midi, les délégués CGT ont été reçu par la direction comme le prévoit la loi en cas de dépôt de préavis.

Cela peut paraître paradoxal dans la mesure où, d'une part,  il n'y a pas de véritables négociations depuis le début de la grève, il y a 14 jours et que d'autre part, l'intersyndicale (CGT, FO, CFDT, Sud) demande de changer d'interlocuteur, le chef d'établissement, compte tenu du blocage et de son refus de négocier.

La Direction du courrier à Dijon (DOTC) a refusé de remplacer Gérard Viard mais lui a adjoint un cadre de direction. Un gambit pour calmer les esprits qui s'échauffent qui ne réussit pas à masquer que c'est d'en haut que sont prises les décisions, le chef d'établissement appliquant strictement les ordres. Or les ordres, pour le moment et depuis le début du conflit c'est : "On ne lâche rien". Décryptage : les plans de réorganisation de la Poste ne foant que commencer. Il y en aura tous les deux ans avec des suppressions de postes et d'effectifs. Si elle lâche du lest aujourd'hui, c'est cuit pour l'avenir. Bref, la position est pure et dure, circulez il n'y a rien à voir. Si une autre logique pouvait prévaloir, la direction de la Poste n'aurait pas laissé s'enliser le conflit aussi longtemps.

Conversations au monument aux morts

Lundi matin, la troupe des grévistes, une trentaine de facteurs, s'est transportée au monument aux morts à la porte de la rue du Temple où une cérémonie avait lieu en présence du maire et du nouveau préfet qui a pris ses fonctions ce lundi. Le maire Guy Férez a discuté avec les facteurs de la situation, jugée "pas très catholique" avec par surcroît un interlocuteur patronal jugé "rigide".

Des usagers se sont venus se mêler aux conversations, qui pour encourager les préposés en lutte, estimant que "si mon facteur se bat, c'est qu'il a raison de le faire sans quoi il ne le ferait pas... et de lui apporter son soutien pour sauver le service public".

Les délégués devaient rencontrer le maire Guy Férez en milieu d'après-midi pour tenter d'obtenir la nomination d'un médiateur. Une délégation a rencontré le nouveau préfet de l'Yonne, Jean-Paul Bonnetain.

Le courrier peut être retiré au guichet

Par ailleurs, les usagers gênés, peuvent retirer leur courrier au guichet rue Dunant. Ils doivent déposer leur nom et adresse en présentant une carte d'identité et revenir le lendemain pour récupérer le courrier en attente. La grève finit par peser sur la vie économique : des lettres recommandées ne sont pas distribuées, des appels d'offres notamment, des factures à payer, des chèques à encaisser, entre autres.

Or pas de négociations, blocage total depuis le début du conflit, pas de perspective sinon de mettre à genoux la partie adverse. Une situation indigne dans une démocratie au 21ème siècle où l'on prône le dialogue et les vertus de la coopération entre partenaires sociaux, ainsi que la contractualisation des affaires.

Mardi à 5h30, les facteurs rassemblés, comme chaque matin, rue Dunant, vont décider de la suite à donner à leur action. Comme chaque matin, ils déposeront un nouveau préavis de grève de 24 heures.