François Schneider (3ème à partir de la gauche), jeudi à l'inauguration de l'usine Voreal dans le Haut-Rhin (DR)

Pourquoi la Fondation du Jovinien François Schneider, est-elle implantée en Alsace à Wattwiller ?

Parce que c'est là que le créateur d'entreprises y a ses racines familiales. Et c'est à Wattwiller qu'il a édifié, en 1992, une usine exploitant l'eau minérale des grandes sources. La suite est logique, au terme d'une longue vie professionnelle et un parcours d'exception, parachevant et justifiant une oeuvre en devenir : l'établissement de la fondation François Schneider, reconnue d'utilité publique par décret du Premier Ministre du 10 Août 2005 (dix ans de dossier).

Elle a pour but d'intervenir en faveur de l'éducation, notamment dans les départements du Haut-Rhin et de l'Yonne et en faveur de la culture, notamment à travers l'implantation d'un Centre d'Art et l'aide aux artistes contemporains.

Depuis dix ans, des bourses sont délivrées à des jeunes qui entrent dans l'enseignement supérieur et dont la situation personnelle et financière justifie une aide. Ce sont près de 200 étudiants qui obtiennent, chaque année, une bourse d'études supérieures comprise entre 500 et 5 000 euros, soit une enveloppe de 300 000 euros affectée par la Fondation François Schneider, en 2010.

C'est à partir de 2011 que le deuxième but de la Fondation François Schneider va être atteint.

Le Centre d'Art contemporain centré sur le thème de l'eau, initié en 2006, est enfin sorti de terre après avoir été confronté à des péripéties dûes aux conditions géologiques et climatiques ainsi qu'aux règlementations en matière de monuments historiques. L'inauguration officielle est certes prévue à l'automne 2012, mais il n'empêche que la 1ère Edition des "Talents Contemporains", Prix Internationaux d'Art Contemporain, a été lancée, cette année. 1322 dossiers  en provenance de 35 pays ont été déposés qui vont être soumis aux comités et jurys de sélection. 7 talents seront récompensés, le Grand Prix se voyant attribuer un chèque de 150 000 euros. Au-delà des récompenses, la Fondation est d'ores et déjà engagée dans une vaste programme d'acquisition d'oeuvres et leur mise en lumière dans le Centre d'Art dont la construction s'achève à Wattwiller dans le Haut Rhin.

La Fondation François Schneider représente le sens d'une vie

Le Jovinien a créé et racheté nombre d'entreprises  : Joannis-Schneider Conseil (agence conseil qui fusionna en 75 avec McCann-Erickson), Aggator, les paratonnerres Helita, les Auditorium de Joinville, DS Dynatec (verrins hydrauliques), Navicarte ( cartes marines et fluviales), SFII (société d'innovation indistrielle), la Société des Domaines (La Novella chianti, huile d'olive ; confitures, hôtel-restaurant, golf du Roncemay), Allflex numéro un mondial du marquage des animaux, 24ème société par son importance côtée en bourse à Oakland et Wellington (7 usines - 18 filiales à l'étranger - dans le monde au terme d'une OPA inconditionnelle en Nouvelle Zélande), Wattwiller (eau minérale), parmi d'autres de moindre importance.

François Schneider n'aurait jamais imaginé, à 20 ans, qu'un jour, il lui serait possible d'aider des jeunes à poursuivre leurs études ou à soutenir des artistes pour que leur talent soit reconnu : beaucoup crèvent de faim. Le Jovinien, fils de feu le colonel Schneider, n'appartenait pas à une jeunesse dorée et n'avait aucun espoir d'héritage significatif.

L'homme est conscient qu'il n'a pas été le seul artisan de sa réussite, qu'il doit à beaucoup de chance et encore davantage aux hommes dont il a croisé la route, collaborateurs, partenaires, associés. Aussi lui a-t-il semblé naturel de partager avec d'autres ce que les hasards de la vie lui avaient offert. Souvent il utilise une formule qui en dit long sur sa conception de la vie : " Il y en a pour qui la tartine beurrée lorsqu'elle tombe, tombe du mauvais côté..."

Contribuer à infléchir la trajectoire de vie d'humains qui ont du talent, mais ne sont pas reconnus ou n'ont pas les moyens de poursuivre des études, telle est l'ambition réfléchie et mesurée de François Schneider. Alsacien d'origine. Jovinien de coeur. Joigny où l'homme, à 72 ans, continue de se ressourcer, en bordure du fleuve Yonne.

 

                                                                                                                                                              Pierre-Jules GAYE

 

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