Un visiteur de Patagonie  ayant atterri, ce matin, à l’aérodrome de Branches et se rendant place de la Préfecture à Auxerre pour assister à l’élection du nouveau Président du Conseil Général, n’aurait pas très bien perçu l’important « bouleversement » qui vient de s’y produire. Il aurait constaté, comme il y a 30 ans, 20 ans,10 ans … l’affrontement habituel d’une majorité présentant son candidat unique et d’une opposition avec le sien pour témoigner et se compter.

Ne connaissant pas les secousses qui parcoururent cette majorité pendant les quelques derniers jours, il aurait pu reprendre son avion en se disant : rien n’a changé sous le ciel icaunais et je viens d’assister, une fois de plus, à un grand « rituel » convenu.

Il serait dans l’erreur.
C’est bien à une profonde mutation qu’il nous a été donné d’assister. Une mutation générationnelle, une mutation dans l’approche de l’exercice des mandats locaux. On savait le Président sortant très contesté pour des raisons tenant plus à sa manière de faire avec ses collègues qu’à la politique menée.

On suspectait  à juste titre Henri de Raincourt, Ministre de la Coopération et ancien détenteur du fauteuil de Président d’être très impliqué dans cette volonté de changement. On connaissait aussi son choix plus véritablement porté vers le sénateur de St Fargeau, Pierre Bordier.

C’est finalement, certes son suppléant, mais pas son « premier choix », qui l’emporte, André Villiers, l’autre sénateur et le Maire de Vézelay. Sa pugnacité, son irréversible décision, son irréductibilité ont fait la différence. Ce ne fut pas si simple et mercredi soir encore, le groupe majoritaire présentait un visage disparate avec une primaire en séance envisagée entre Bordier et Villiers.

Cette « primaire » aurait fait de l’opposition un arbitre, l’UAY ne l’a finalement pas voulu. Il est également certain que c’est grâce à des jeunes, à de nouveaux élus, que le sérieux est venu réinvestir les rangs de la majorité départementale, en particulier de jeunes élus du nord du département. Ils ont ainsi clairement signifié qu’ils ne voulaient pas donner le spectacle déplorable de la division.

En dépit de cet heureux dénouement pour la majorité (UAY) du conseil général qui prive le PS d’une partie de « billard », les choses ont changé en ce sens que les « anciens » ne font plus la pluie et le beau temps dans le silence des bureaux, que les jeunes présentent leurs arguments et que la gouvernance de l’assemblée départementale ne peut que s’en trouver modifiée.

Une vraie page  a été tournée, aujourd’hui, à Auxerre et notre ami de Patagonie trop tardivement arrivé et trop vite reparti ne s’en est pas rendu compte.

                                                                                                                                                                                                      

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