Jean-Pierre Soisson est cloué sur un lit dans une clinique parisienne victime d'une septicémie. L'ancien joueur du patro n'en est pas moins très présent à Auxerre, préoccupé par la situation délicate de l'AJA, qui joue sa survie en Ligue 1 au cours des sept rencontres à venir.

Ce serait un iillusion de dire que l'ancien maire d'Auxerre tire les ficelles. Il n'empêche qu'il a mis toute  son influence et son savoir-faire pour rassembler les forces vives historiques du club du patro auquel il est attaché en tant que membre, son père ayant  en outre été président de l'AJA.

On peut l'affirmer, le quatuor historique de l'AJ Auxerroise est reconstitué. Tous sont revenus et ont laissé de côté les égos, les dissensions, les querelles obsures, pour se rassembler sur l'essentiel : l'esprit de l'AJA au service de la pérénnité du club, formidable outil de formation et d'insertion des jeunes de tous pays.

Gérard Bourgoin a repris du service. Le meneur d'hommes au charisme légendaire, booste les joueurs dans les vestiaires et dans les réunions de préparation mentale. Il était à Toulouse sur le banc et a suivi le match en grimaçant avant la délivrance après le but de Dudka, un tir venu d'ailleurs.

Jean-Claude Hamel a parlé avec Gérard Bourgoin qu'il considère comme un frère au même titre que Jean-Pierre Soisson, mercredi dernier. Ils ont joué une partie de golf au Roncemay tout en évoquant la situation du club, son avenir proche et à venir.

Jean--Claude Hamel a précisé qu'il voyait Guy Roux quasiment tous les jours à l'AJA, un Guy Roux qui selon l'ancien président de l'AJA, a changé et avec lequel il s'entend bien. Jean-Claude Hamel avoue que lui-même n'a pas toujours eu forcément raison dans le passé. Samedi dernier au match Auxerre-St Etienne, Guy Roux étaient assis à côté de Jean-Claude Hamel en tribune d'honneur. Un symbole, un signe.

Et puis il y a l'esprit du patro puisé à la source. Le doyen de l'Auxerrois, le père Joël Rignault l'incarne à merveille ainsi que le trésorier de l'AJA omnisports, longtemps pressenti comme successeur d'Hamel, Michel Chaufournais, l'homme des Leclerc dans l'Yonne. Tous les deux oeuvrent aussi à rassembler ce qui est épars selon le souhait de Jean-Pierre Soisson.

Le quatuor historique reconstitué, la hache de guerre enterrée, le calumet de la paix ayant circulé, les hommes de tous les talents ainsi réunis, Auxerre aura mis tout son potentiel au service d'un club mythique qui a fait rêver la France et l'Europe.

Certes cela ne suffira peut-être pas à éviter une relégation qui demeure une menace permanente, comme une épée de Damoclès jusqu'à la fin de la saison. Mais il n'y a pas que le maintien à assurer, il y a aussi l'avenir du club qui vit une mutation essentielle et doit s'adapter aux exigences du monde du football d'aujourd'hui et de demain car tout va très vite. Les vérités du jour ne sont pas forcément celles du lendemain.

Refonder le club est le vrai défi, pour qu'il devienne encore plus fort sur les valeurs qui l'ont édifié.

                                                                                                                         Pierre-Jules GAYE