C'est ici de Saint Germain d'Auxerre, son dernier ouvrage paru, que l'amoureux de sa ville vient nous entretenir. Il le fait dans le cadre de la biblitothèque de la ville d'Auxerre, devant un public nombreux ayant investi l'auditorium.

Il décrit avec talent ce siècle de Germain tellement important pour l'ensemble d'une Europe du moyen âge ou le "pouvoir" hésite et s'intrique entre un empire sur sa fin et une chrétienté prenant le relais de l'autorité. Après avoir su redonner vie aux grandes figures bourguignonnes dont Charles Quint, Charles le Téméraire, Marguerite d'Autriche et, plus près de nous, Paul Bert, Jean-Pierre Soisson vient de terminer son prochain ouvrage  retraçant la vie de Sainte Geneviève. A paraître très prochainement.

Hier soir, à Auxerre, il s'agissait de Saint Germain :

Qui connaît vraiment saint Germain d'Auxerre ? Né à Auxerre vers 378, mort à Ravenne à la cour de l'empereur en 448, il s'impose comme le grand évêque gaulois, à une époque d'apocalypse et de transition : en 378, la bataille d'Andrinople voit les Goths anéantir l'armée de l'empereur Valens ; en 410, Alaric prend Rome et, en 451, trois ans après la mort de Germain, Attila envahit la Gaule. Germain vit donc dans toute son intensité le déclin de l'Empire romain et la montée en puissance de l'Église. Haut fonctionnaire impérial, il est nommé directement à la tête d'un diocèse. Imagine-t-on aujourd'hui le préfet de Bourgogne élu par acclamation évêque d'Auxerre ? Avec passion, Germain lutte pour la survie de l'Empire. Imprégné de culture romaine, il ne conçoit pas que Rome puisse disparaître, mais son ambition est de rassembler le monde romain et le monde celtique. Comme Ambroise de Milan et Augustin d'Hippone, il contribue à renforcer l'alliance entre l'Église et l'Empire, tout en réaffirmant la conception traditionnelle en Occident de l'autorité du pouvoir politique sur le pouvoir religieux. À travers une trajectoire singulière qui croise entre autres sainte Geneviève et saint Patrick, Germain témoigne d'une période de continuités et de ruptures brutales, de choc des cultures. À sa manière, son destin rejoint le nôtre.