ACTUALISE le 22 octobre
 
Un moine de l'abbaye de la Pierre qui Vire est porté disparu. Il est âgé de 87 ans. Ses proches n'ont guère d'espoir de le retrouver vivant
La gendarmerie de l'Yonne lance un appel à témoin. Le jeudi 13 octobre  à 17h30, au sein de l'abbaye de La Pierre qui Vire, à Saint Léger Vauban, dans l'Yonne, un moine âgé de 87 ans a disparu, après qu'il ait été vu pour la dernière fois en train de faire une promenade dans le monastère.
Il s'appelle Aldalbert de Vogue. Il était vêtu au moment de sa disparition d'une soutane noire, d'un chandail noir et de vieilles chaussures. Il est porteur de lunettes, marche à l'aide d'une canne, a les cheveux très courts grisonnants et porte une barbe blanche.
 
Ses proches n'ont plus d'espoir de le retrouver vivant. Ils estiment que le vieil homme, qui se déplace à l'aide d'une canne, n'a pas pu aller très loin. Ils ont entrepris de débroussailler le parc du monastère, tout le long du chemin où on l'a aperçu la dernière fois, "au cas où il serait tombé et aurait roulé sous les ronces", explique Frère Jean-Louis.
 
Le moine Adalbert de Vogüé est à la Pierre-qui-Vire depuis la sortie de la guerre en 1945. Il est considéré comme le plus grand spécialiste de la Règle écrite au VIe siècle par Saint-Benoît, fondateur de l'abbaye. Il est l'auteur de dix volumes de trois cents pages sur la question.

Toute personne ayant des éléments a apporter dans le cadre de cette disparition est priée de contacter la brigade de gendarmerie d'Avallon au 03.86.31.09.50

Le père Aldalbert de Vogue (DR)

Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-Qui-Vire

Le monastère Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire située sur la commune de Saint-Léger-Vauban dans l'Yonne est une abbaye bénédictine fondée en 1850 par le père Jean-Baptiste Muard .En 1850, il installe sa communauté naissante dans les forêts du Morvan, sur un domaine donné par la famille de Chastellux, au lieu-dit « la Pierre-qui-Vire ».
Situé au centre du Morvan, au sud du département de l'Yonne, le monastère est bâti dans un site sauvage et boisé, sur une rive du Trinquelin, petit torrent qui court entre les rochers granitiques.
Le nom du lieu-dit, la Pierre-qui-Vire, provient d'une caractéristique naturelle. Il s'agit d'une roche qui, posée sur une autre, pouvait être mise en mouvement par une simple pression humaine. Aujourd'hui la roche est scellée et surmontée d'une statue de la Vierge Marie.

L'hôtellerie

Une abbaye est par vocation un lieu de prière. C'est aussi un lieu de travail, en particulier dans le cas d'une abbaye bénédictine ou cistercienne. La formule « Ora et labora » (prie et travaille), bien que ne figurant pas dans la règle de saint Benoît, résume bien les prescriptions de la règle qui prône l'alternance harmonieuse de la prière et du travail. Le travail a un autre but, celui de permettre à la communauté de subvenir à ses besoins : « Les moines seront vraiment moines s'ils vivent du travail de leurs mains » (chap. 48).
L'hôtellerie[modifier]
L'hospitalité tient une place de premier rang dans la règle de saint Benoît : « Tous les hôtes seront reçus comme le Christ » (chap. 53). Les moines de la Pierre-qui-Vire accueillent ainsi au long de l'année (sauf en janvier) celles et ceux qui en font la demande. L'hôtellerie (remise aux normes en 2006-2007) leur permet d'accueillir une cinquantaine de retraitants, y compris des familles et des groupes.

L'abbaye de la Pierre qui Vire nichée dans la forêt. Le monastère est bâti dans un site sauvage et boisé, sur une rive du Trinquelin, petit torrent qui court entre les rochers granitiques.

L'imprimerie et la librairie

En 1951, des moines de l'abbaye créent, sous la direction de dom Angelico Surchamp, une collection d'art : les éditions Zodiaque. Parallèlement à l'activité d'édition, ils installent une imprimerie dans un bâtiment. Celle-ci fonctionnera jusqu'au début des années 2000. Devant les difficultés et le coût d'une modernisation devenue nécessaire, les frères décident de vendre les éditions Zodiaque en 2000.
Un bâtiment de l'abbaye abrite une librairie qui offre un large choix d'ouvrages de foi et de spiritualité, ainsi que des produits de l'artisanat monastique et des fromages de la ferme. Dans le même bâtiment, une exposition retrace l'histoire du monachisme et de la règle de saint Benoît. Elle présente la fondation de l'abbaye et permet une approche intéressante de la vie monastique.

La ferme de l'abbaye

En 1938, une ferme proche de l'abbaye est achetée afin d'être exploitée par les moines. À la fin des années 1950, l'abbaye se rallie à l'Institut national de la recherche agronomique. La ferme pratique alors l'agriculture intensive, et compense la pauvreté des sols par l'apport massif d'engrais et de fertilisants chimiques. En 1970, l'abbaye met fin à sa collaboration avec l'INRA et se tourne vers l'agriculture biologique. À partir des années 1980, la ferme adhère à la marque Bio-Bourgogne, elle se spécialise dans les fromages de lait de vache (proches du fromage d'Époisses) et depuis 1994 dans les fromages de chèvre.
En 1988, la ferme est confiée à un couple d'agriculteurs, afin de poursuivre la modernisation.
Aujourd'hui, la ferme est rentable, et fait vivre quatre familles. Six mille fromages "Pierre-qui-Vire" sont fabriqués chaque mois, leur nom est désormais une marque déposée et ils sont couronnés du fameux label AB (Agriculture Biologique).

"Entendre le souffle..."

Les derniers fragments (fragments 26 à 29) du livre Magnus de Sylvie Germain se déroulent à proximité de l'abbaye. Le protagoniste, Magnus, apprend de frère Jean, un ermite attaché à l'abbaye, à entendre « le souffle infime d'une feuille qui tombe sur fond des divers bruits de la forêt et de la basse continue des ruches ». Après la mort de frère Jean, il laissera aller son ours en peluche dans les eaux vives du Trinquelin.