Bongrain et Dijon Céréales se disputent le rachat de Berhaut depuis plusieurs mois. Le dossier est complexe. La cour d’appel de Dijon a souhaité remettre sa décision à plus tard.
Au départ, Bongrain souhaitait reprendre Berthaut dans le but de créer un pôle AOC avec les fromagers de Thiéracle (eux-mêmes absorbés par Berthaut et déjà filiale de Bongrain). Or Dijon céréales souhaite s’opposer à ce rachat en faisant jouer son droit de préemption : étant déjà actionnaire de Berthaut, l’entreprise devrait être prioritaire sur la vente.

Jean Berthaut serait plutôt favorable au rachat par Bongrain, assurant ainsi sa succession à la tête de l’entreprise, et le serait beaucoup moins à une reprise par Dijon Céréales. Toutefois, la cour d’appel de Dijon a indiqué que Berthaut n’était pas à même de décider de son avenir. Le Conseil d'Administration de Berthaut ne pourra donc pas désigner son reprenneur en assemblée générale. C'est ce que le Tribunal avait décidé en première instance.

La cour devait statuer sur le rachat lui-même, mais a indiqué qu'en l'état, elle ne pouvait décider d'appliquer le droit de préemption de Dijon Céréales et de trancher en sa faveur.

La situation de la fromagerie cote d’orienne Berthaut s’est dégradée ces dernières années. L’entreprise est déficitaire en 2011 et accuse une perte de 321 000 euros.

Fusion bloquée entre le Maroille Fauquet et l’Epoisse Berthaut

D’ici la fin de l’année, les Fromageries Berthaut devaient donc absorber les Fromagers de Thiérache, filiale du groupe Bongrain, qui fabrique et commercialise le Maroille de marque Fauquet. La nouvelle entité devait créer un pôle AOC qui serait adossé à Bongrain pour la commercialisation et l’export. Bongrain, devait également soutenir Berthaut lors d’investissements futurs.

L’ensemble de la filière pensait que Bongrain aurait racheté les Fromageries Berthaut. Cependant, en raison de la présence de Dijon Céréales dans l’entreprise bourguignonne, il y avait potentiellement un risque que ce dernier empêche la réalisation de ce type d’opération. C'est fait.

(Avec France 3 Bourgogne)

 L’Epoisses, « le roi des Fromages »

Ses origines remontent au XVIeme siècle lorsque des moines cisterciens commencèrent à faire vieillir pendant plusieurs semaines un fromage à pâte molle, à base de lait de vache entier. On l’affinait en lavant sa croûte régulièrement avec un mélange de saumure et d’eau-de-vie locale, le marc de Bourgogne. Après la Révolution française, des fermiers adoptèrent cette recette et on comptait environ 300 fermes fabricant l’Epoisses vers 1900. Brillat-Savarin le consacra « roi des fromages ». Les deux guerres mondiales et la modernisation de l’agriculture provoquèrent un déclin de la fabrication artisanale de fromage, en particulier celle nécessitant une main d’oeuvre abondante, comme l’Epoisses.

La famille Berthaut, l’artisan d’une renaissance

La renaissance de l’Epoisses commença en 1954, date à laquelle Simone et Robert Berthaut, un couple d’agriculteurs du fameux village, décidèrent de relancer la production, en mobilisant le savoir-faire des fermières de la région possédant encore le tour de main de cette fabrication. Le fromage obtient sa reconnaissance officielle en 1991 en tant qu’Appellation d’Origine Contrôlée. Cette appellation définit formellement les règles de fabrication à respecter et assure la pérennité de ce petit joyau gastronomique.

La pasteurisation s’imposera : elle est nécessaire à une production industrielle et indispensable comme gage de qualité pour une commercialisation du fromage à l’exportation, vers des marchés comme les Etats-Unis. Il n'empêche que les inconditionnels de la fabrication du fromage à partir de lait cru demeurent. On trouve encore de l'époisse au lait cru.

EN SAVOIR PLUS

Fromagerie Berthaut
Place du Champ de Foire 21460 EPOISSES
Tel. 03 80 96 44 44 / Fax. 03 80 96 30 40

http://www.fromagerie-berthaut.com

Fabricants de fromages : époisses, aisy cendré, affidélice, soumaintrain, trou du cru. Dans notre magasin de vente, on trouve également des produits régionaux tels que : moutarde, anis, miel, vin, confitures artisanales, tisane, condiments, huiles de noix, de noisette, de colza, terrines et autres fromages régionaux (comté, morbier, chèvre, cîteaux, brebis…). Tourte à l'époisses, flamiche burgonde.