Durant le premier trimestre dans l’optique de fludifier le trafic automobile de part et d’autre de l’Yonne, l’acte III de l'aménagement du projet d'aménagement des quais de l'Yonne implique de remplacer les carrefours de feux aux extrémiés du Pont Paul-Bert, par deux giratoires.

Le premier sera réalisé place Jean-Jaurès et favorisera la circulation dans le prolongement de l’avenue Gambetta en direction du pont.
Au programme de ce chantier de neuf semaines : réalisation d’opérations de voirie et assainissement, travaux de ter- rassements avenue Gambetta, implantation d’espaces verts sur l’actuel parking Jean-Jaurès, mais aussi équipement d’un nouvel éclairage public, sans oublier l’installation de mobiliers urbains, de clôtures et l’évolution nécesssaire du stationnement Rive-Droite. En effet, avant fin avril 2012, deux nouvelles aires de stationnement verront le jour : l'une provisoire Parc Roscoff, l'autre définitive Rue Saint-Martin-les-Saints-Mariens.

Le second giratoire sera implanté quai de la République début avril, au carrefour entre le pont Paul-Bert et la rue du Pont. Il sera franchissable, matérialisé provisoirement au sol par un marquage en peinture, jusqu'à l'achèvement des travaux des quais Rive-Gauche. Désormais, la réussite d’un tel projet passe par le concours favorable du climat, mais également par la ponctualité des entreprises. Ce nouveau chantier n’est rien de moins que le préambule du futur projet d’aménagement des quais de l’Yonne Rive-Gauche. Lancement prévu pour le deuxième trimestre 2012.

Six semaines de travaux

 

L'histoire du pont d'Auxerre

Le pont d’Auxerre est ancien et a vraisemblablement toujours occupé la place où il s’élève aujourd’hui. Bâti par ordre d’Agrippa sur la grande voie d’Autun à Boulogne par Troyes, il a vu passer, sur sa chaussée, bien des souverains et d’autres personnages depuis l’empereur Julien, depuis saint Louis, Jeanne D’arc, Louis XIV, jusqu’à Napoléon III ! Il fut le théâtre de plusieurs escarmouches du temps des invasions anglaises au XIVe siècle, et aussi, lorsque le 11 février 1814 une poignée d’hommes héroïques formant la compagnie de la garde départementale, commandés par le brave capitaine Laurent, osèrent résister pendant plusieurs heures à l’armée autrichienne du prince Lichtenstein qui arrivait par Tonnerre, et par Joigny occuper la ville.

 

Cette artère essentielle à la vie d’Auxerre a toujours été l’objet de la sollicitude du gouvernement et des officiers municipaux.
Saint Louis en ordonna la reconstruction en 1266. Il comportait 12 arches. Le pont prit, au XIVe siècle, un aspect militaire en avant, du côté de Saint-Gervais, il était précédé d’une barrière, puis s’élevait une tour carrée appelée la « bastille, » sous laquelle on passait après avoir franchi le pont-levis. L’extrémité opposée s’appelait la porte du pont, c’était un haut bâtiment rectangulaire mesurant 9 mètres de côté et muni des appareils ordinaires de défense. La porte cintrée conduisait à un deuxième pont-levis qui défendait l’accès de la ville. Cette porte existait encore en 1780, suivant un petit dessin de Lallemand. L’autre avait été démolie en 1731.
Dans les siècles qui se succédèrent depuis saint Louis, le pont fut réparé à plusieurs reprises, et notamment en 1570, en 1621 et 1625, aux frais de l’Etat, et à l’aide des impôts mis sur toutes les paroisses de l’Election, tant on considérait ce pont comme une oeuvre d’intérêt public. On imposait aussi le vin, les cendres, les bois et les autres marchandises qui passaient dessus et dessous le pont.

Au XIXe siècle on a exécuté au pont d’Auxerre de grands travaux qui ont changé beaucoup la physionomie de ce monument. En 1835, on a reconstruit les deux arches marinières surbaissées de 11 mètres 50 d’ouverture qui sont aux abords de la ville; elles remplacent trois arches anciennes. Mais le développement de la circulation, surtout depuis l’ouverture du chemin de fer, a rendu absolument nécessaire l’élargissement du pont et l’établissement de trottoirs.

C’est ce qui fut exécuté par l’administration des ponts-et-chaussées en 1857. On réalisa, en même temps, le problème de conserver le vieux pont de saint Louis et de le rajeunir en l’élargissant par de légers arceaux en briques. M. Hernoux, ingénieur en chef, étudia ce projet de restauration avec beaucoup d’intérêt et de goût et le mena à bien. M. Desmaisons, ingénieur ordinaire, qui a raconté tous les détails de l’histoire du pont d’Auxerre (Notice historique sur le Pont d’Auxerre, Ann. de 1’ Yonne de 1858), a fait exécuter les derniers travaux dont nous venons de parler avec toute l’intelligence qui le caractérise.

Le pont d’Auxerre est aujourd’hui composé de neuf arches, les deux premières surbaissées et les sept suivantes à plein cintre. Le contrefort, en aval de la troisième arche, est bien plus saillant que les autres, et se termine par une plate-forme sur laquelle était jadis le laindard ou aindard, machine servant à remorquer les bateaux, et dont Lebeuf (Hist. d’Auxerre, I, 338) attribue l’origine à un Auxerrois en 1207. Il fut supprimé en 1656.

 

En 1888, la municipalité décida d'élever une statue sur la place Saint-Etienne, face à la cathédrale, en hommage à Paul Bert né à Auxerre en 1833 et mort au Tonkin en 1886. La statue fut finalement érigée au milieu du pont sur l'emplacement du laindar. Le pont pris alors le nom de Paul Bert.
Sur la rive droite en amont du pont se trouvait l'abreuvoir et en aval le lavoir Rathier.
Le bombardement allemand (ou certains disent italiens) de 1940 visait le pont et a fait disparaître tous les immeubles en amont du pont sur la rive gauche, laissant le pont intact.

(Source Auxerre Historique, Photos DR )