C’est une musique spécialement composée pour la circonstance par Laurent Ferlet compositeur pour la télévision et entre autres des musiques du feuilleton « Une femme d’honneur ». La musique est solennelle, grave, quelquefois un peu « martiale », associée à l’affiche elle ne veut que renforcer le message « seule une France forte peut véritablement protéger ses ressortissants face aux désordres et à la crise »

Musique des meetings

Avec ces deux supports dévoilés, associés aux deux premiers meetings et en particulier celui de Marseille, il est assez facile de cerner les grandes lignes qui guideront l’approche thématique du Président-Candidat. Au Bourget, François Hollande avait lui aussi dessiné des grands axes et "parler France", qu’en est-il pour le sortant ?

Il reproche aux autres candidats de ne pas tenir compte de la crise et des bouleversements qu’elle introduit « ils font comme si la crise économique et financière n’existait pas »

C’est bien le premier axe : lui il sait ; lui il connaît ; lui il s’est affronté à ces difficultés ; lui il ne « rêve pas » et ne propose pas de « l’irréel » En creux il y a la volonté de faire passer le message de compétences opposées à des « illusions ». Il y a aussi des petites piques quelquefois assassines comme celle qui décrit François Hollande en « Thatchériste » à Londres et « Mitterrandien » à Paris. Elles évoquent le « grand écart » du candidat du PS vis-à-vis des financiers et des banques révélé par son interview au Guardian.

Une autre tendance lourde de cette campagne repose sur le Nationalisme et l'« amour de la France » Cette "FRANCE" est au centre de toutes les déclarations à l’exception peut-être de celles d’Eva Joly. La candidate de EELV demeure beaucoup plus « internationaliste », c’est la seule. Jean-Luc Mélenchon aborde la France sous un aspect différent, faisant appel à son Histoire, aux "lumières", celles du pays des droits de l’homme, de la Révolution, des luttes populaires qui ont fait progresser le monde. Mais lui aussi ne néglige pas le « Grand pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité » Il l'associe au poing fermé, symbole de l’union des diversités pour le « progrès social » Il fait de la France une terre qui comme par le passé doit être la terre des grands bouleversements encore aujourd'hui nécessaires sur le « vieux continent » : reprenez vous-mêmes votre destin en main, personne ne viendra vous aider, mais tout le monde vous regarde. Il y a chez lui la recherche de l'épique.

La seule qui, en dépit de « changements » auxquels elle voudrait faire croire, continue à considérer la France sous un angle très réducteur, recroquevillée sur elle-même, frileuse et confinée pour mourir reste Marine Le Pen. Il n’est d’ailleurs pas anodin que la présidente du Front National refuse de rencontrer en face à face le candidat du Front de Gauche. Elle a maintenant compris qu'il peut sans doute la priver du vote « protestataire » des ouvriers et employés déboussolés par une construction européenne aberrante qui donne la primauté aux finances et aux banques avant les hommes. L'avocat "porte parole" du FN, Gibert Collard, n'a pas de mots assez durs en direction du candidat du Front de Gauche. Sur cette construction européenne, Hollande et Sarkozy sont, quant à eux, à renvoyer presque dos à dos. Je dis « presque » car si pour Sarkozy on connaît clairement sa conception de l’Europe pour Hollande le flou le plus artistique continue de régner et les contradictions quotidiennes de se succéder. Une fois de plus la cohérence, à la fois "Nationale" et "Européenne", est du côté de Mélenchon.

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