On pensait que le défenseur le plus doué et le plus élégant de sa génération ne reverrait plus jamais le maillot bleu, après sa production désatreuse contre l'Autriche le 6 septembre 2008 (3-1) où il perdit toutes ses chances d'aller au Mondial 2010 en Afrique du Sud.

Et Laurent Blanc est arrivé à la tête des Bleus. Admiratif de la qualité de relance du joueur du Milan AC, le sélectionneur de l’équipe de France en a rapidement fait le cadre de sa nouvelle défense. «Vous savez tout le bien que je pense de lui, souligne Blanc. C’est quelqu’un qui peut amener de la sécurité et de la sérénité en défense, on en a bien besoin. Et de l’expérience aussi, même si son parcours en équipe de France a été chaotique.»

Philippe Mexès a été formé à Auxerre (DR)

Capitaine en Allemagne… et à l’Euro?

Mieux, même, il a décidé d’en faire un capitaine potentiel. Dans le short-list avec Hugo Lloris et Eric Abidal, Mexès fait figure de favori pour le poste à Brême et à l’Euro, alors qu’il devrait jouer en Allemagne, mercredi ,son premier match avec les Bleus depuis plus d’un an, la faute à une grave blessure au genou.

«Le brassard, c’est quelque chose de fabuleux, lance-t-il tel un candidat en pleine campagne. Si on me le donne, je suis prêt à le porter avec grand plaisir. Mais je ne vais pas changer ma façon de faire, mon caractère ou ma personnalité, et ça ne va pas me pousser à faire des gestes comme Zizou».

Assurant ne s’être «jamais aussi bien senti» dans sa carrière, Mexès correspond aussi à un profil de leader plus calme, plus apaisé, que n’avait pu l’être Patrice Evra en Afrique du Sud. Question de vécu, peut-être. «Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup, qui donne des ordres, estime-t-il. Ce que Laurent Blanc attend, c’est qu’on se parle, qu’on communique entre les joueurs et staff. Il veut que ce soit bâti.»

Reste à définir autour de qui. Mais le grand blond d’Italie a certainement pris une option.

Il n'empêche que le suspense durera jusqu'au bout. Posée dès l'intronisation de Laurent Blanc, la question autour du capitanat sera définitivement réglée mercredi contre l'Allemagne. Depuis jeudi dernier, il ne sont plus que trois à pouvoir y prétendre : Eric Abidal, Hugo Lloris et Philippe Mexès. S'il a déjà fait son choix, le sélectionneur ne l'a pour l'instant pas révélé. Ni devant la presse. Ni auprès des principaux intéressés. «J'ai entendu dire que je l'avais fait, mais non, a-t-il évacué. Je le ferai à l'heure qu'il faut».