C'est en haut d'Asnières-sous-Bois, en face du château d'eau, que la carrière est prévue sur 50 hectares (DR)

A peine l'information diffusée, l'association pour la défense du cadre de vie d'Asnières-sous-Bois (ADCVA, plus de 200 membres) n'a fait ni une ni deux. Elle a riposté en organisant aussitôt un rassemblement devant la basilique de Vézelay, lundi matin de Pâques, banderoles à l'appui au milieu des pélerins qui ont commencé à gravir la colline éternelle.

Michel Huet qui a ses racines à Asnières, le naturaliste connu pour ses émissions sur les chaînes de France Télévision, préside l'association qui s'opposer au projet qu'elle juge destructeur de biodiversité, pollueur (poussières) et destructeur (vibrations des explosions à la dynamite, fissures dans les habitations, écologie).

Il estime qu'un "sanctuaire" est en danger car le site historique, spirituel et environnemental du vézelien fleuron de la Bourgogne, classé patrimoine mondial par l'UNESCO, est menacé par l'implantation d'une énorme carrière à ciel ouvert au coeur du vézelien. Pour extraire du granulat, des graviers et sables utilisés par le bâtiment et les travaux publics.

Le projet est porté par Sébastien Dillon un fils et petit-fils d'agriculteur d'Asnières adossé à l'entreprise dans laquelle il est salarié 'Les matériaux de Nogent", assure qu'il n'y aura pas de nuisances et indique que le projet génèrera des emplois sans compter les retombées fiscales de l'odre de 30 000 euros pour la petite commune.

La carrière de Givry emploie trois personnes.




Le site internet de l'ADCVA

 

Dans les rues d'Asnières, on voit  fleurir des panneaux refusant l'implantation de la carrière de granulats, ses nuisances et son cortège de camions vers la platerforme d'une gare à proximité


Michel Huet, naturaliste, homme de télévision, originaire d'Asnières, président de l'ADCVA (DR)

 

EN SAVOIR PLUS

En France, les carrières sont soumises à une autorisation préfectorale. Le préfet établit un schéma départemental qui décrit les zones où l'exploitation d'une carrière est possible. Beaucoup d'autres contraintes règlementaires se rajoutent généralement ; on peut citer principalement, concernant la France :'
les contraintes d'urbanisme : le Plan Local d'Urbanisme de la commune où l'on souhaite implanter la carrière, le SCOTT (mise en cohérence des PLU de plusieurs communes), ...
les contraintes règlementaires visant la protection de la nature et de la flore : parcs nationaux, paysages classés, avec en Europe ; zones Natura 2000, Zone d'intérêt communautaire pour les oiseaux (ZICO), Zone de protection spéciale (ZPS), et en France ; Parc naturel régional (PNR), ZNIEFF, Arrêté préfectoral de protection de biotope (APB), Réserve naturelle régionale (RNR), etc.
La superposition sur une carte de l'ensemble de ces contraintes permet de se rendre compte des possibilités d'ouverture d'une carrière. En pratique, les surfaces disponibles sont réduites, ce qui pose aujourd'hui de sérieux problèmes d'accès à la ressource, alors que la pierre est la deuxième matière naturelle la plus consommée après l'eau (environ 20 kg par jour et par habitant, en France).

Les impacts des carrières à court terme


Les vibrations des tirs de mine : les tirs n'étant jamais parfaits, ils subissent une déperdition d'énergie. La réglementation fixe des limites strictes aux vibrations maximales admises sur les structures autour des carrières. Le respect de la réglementation n'empêche pas les réclamations (dont certaines ne sont pas toujours exemptes de mauvaise foi et de calculs financiers) ;

Les vibrations du transport par camion : bien moins remarquées, car non spécifiques aux carrières, leur intensité est souvent bien supérieure à celles des tirs de mine ;

Le bruit : les appareils de broyage sont particulièrement bruyants, tout comme le bruit de la roche tombant dans la benne d'un camion vide et le bruit des avertisseurs sonores de recul des engins. La réglementation encadre là aussi les niveaux de bruit maximaux acceptables en bordure d'exploitation en période diurne et nocturne.


La poussière : la circulation des engins sur les pistes, ainsi que le concassage et le criblage soulèvent beaucoup de poussière. Dans les carrières dont la roche est riche en silice (Bretagne, Basse-Normandie, Massif central...) cette poussière contient suffisamment de silice libre pour provoquer l'apparition de silicose parmi le personnel, après un exposition continue et durable (de plusieurs années). En France les carriers doivent mesurer les retombées de poussière en bordure d'exploitation. Cependant, la méthode de mesure qui est généralement mise en place (méthode dite « des plaquettes ») ne permet pas d'avoir une évaluation sanitaire des effets des poussières sur la population. En effet, cette méthode mesure le poids des poussières se déposant sur une plaquette. Cela ne permet pas de savoir quelle est la granulométrie des poussières émises. Or l'impact sanitaire des poussières est directement liée à ce paramètre.

Les carriers réfléchissent depuis plusieurs années à la réduction de ces impacts. L'intégration paysagère des sites en fin de vie est désormais prise en compte dès l'ouverture d'un site ou du renouvellement de son autorisation d'exploitation. Une caution financière est exigée par les préfectures pour garantir que les travaux de terrassement finaux seront bien réalisés même si l'exploitant fait faillite. Ces plans de remise en état peuvent être très poussés et ouvrir des perspectives nouvelles aux riverains et aux communes, comme celui des carrières de Fréhel qui propose la création d'un havre en eau profonde sur cette côte de grès rose.
Les sites dits « orphelins », dont les exploitants ont fait défaut au moment de la remise en état, sont petit à petit traités par le syndicat professionnel l'UNICEM.
Les problèmes de bruit et de poussière font eux l'objet de traitements adaptés aux situations : bardage, confinement, aspiration, filtration, pulvérisation d'eau, klaxons de recul à amortissement rapide du signal, etc.
Selon l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), la France compterait en 2010 environ 2 700 carrières de granulats (produits meubles d'origine alluvionnaire ou fabriqués sur place en broyant la roche mère.
Une moyenne d’environ 1 million de tonnes, soit 20 kg par personne de sables et graviers sont ainsi produits chaque jour.