Un an après avoir disputé la Ligue des Champions, l’AJ Auxerre va redécouvrir l’enfer de la Ligue 2 après son dernier passage en 1980.

Une éternité pour un club qui jouait le maintien chaque année, mais qui avec la prise de pouvoir de Gérard Bourgoin et Guy Roux l’été dernier, visait pour la première fois ouvertement le podium. Avec cet échec sportif et financier puisque le club bourguignon va devoir faire face à un déficit estimé à 18 ME, Auxerre n’aura pas su jouer sa dernière chance à fond, dimanche au Vélodrome, s’inclinant logiquement 3-0 presque sans combattre. Au final, le résultat est surtout désastreux pour le club comme le reconnaissait Jean-Guy Wallemme, qui n’a pas pu faire de miracle. L'AJA a lâché après avoir redonné de l'espoir

 

Wallemme : " On aurait aimé mourir avec les armes..."

Jean-Guy Wallemme (entraîneur d'Auxerre) : «Je pense aux supporters, qui doivent être déçus. Je suis abattu par le résultat mais surtout par la manière. Je me sens aussi responsable même si j'ai pris la saison en cours. On savait que le challenge était très difficile, ce qui est dommage c'est qu'on a redonné de l'espoir. On est revenu alors qu'on avait 5 points de retard. On a eu deux matches contre Brest et Dijon qu'on a bien négociés, mais il fallait rebondir aujourd'hui.

On n'est pas entré dans le match, on avait en tête la catastrophe contre Bordeaux (2-4). On aurait aimé mourir avec les armes, ce soir je n'ai pas eu cette impression. J'avais une échéance qui s'arrêtait le 20 mai, on verra après, ensuite je rejoins la sélection du Congo.»

Deschamps : " Des intentions collectives"

Didier Deschamps (entraîneur de Marseille) : «On avait de bonnes intentions et on l'a concrétisé sur le terrain, on a eu une très bonne maîtrise. On est sur la continuité des derniers matches.

Aujourd'hui, avec plus de sérénité et de confiance, on a réussi de très bonnes choses. Il y a un peu plus de légèreté dans les têtes, j'ai des joueurs de qualité, avec un peu plus de sérénité la qualité se voit un peu plus. Ils étaient tous animés par les mêmes intentions sur le plan collectif.»

Bourgoin anéanti

«Anéanti». Au bord des larmes, le président lâche ces quelques mots : «On les a tous vus descendre, l'OM, Bordeaux, on a vu descendre Lyon, Monaco, on a vu tout le monde descendre et aujourd'hui, c'est nous, c'est une page qui se tourne et c'est difficile d'en parler à chaud.»

 

Guy Roux : "Beaucoup d'erreurs..."

 
L'entraîneur historique de l'AJ Auxerre, Guy Roux, le visage défait, a livré dimanche soir son analyse à chaud au micro de Canal +, dont il est consultant : «J'ai été privé de tout pouvoir sur les professionnels depuis sept ans. Il y a eu une lente régression. Ca va être très difficile, parce qu'en dehors des erreurs sportives, qui sont visibles sur le terrain, il y a aussi eu des erreurs de gestion. Etant donné que dans le football professionnel les salaires sont très élevés, on n'a pas le droit de se tromper, et je crois qu'il y a eu de ce côté-là beaucoup d'erreurs.»

Il est resté elliptique sur les perspectives d'avenir du club : «J'ai des responsabilités vis-à-vis des jeunes dans le club. Aujourd'hui les 17 ans ont gagné leur championnat, les 19 ans vont peut-être en faire autant la semaine prochaine. Pour l'équipe professionnelle, c'est une autre paire de manches. Il faut demander à ceux qui ont le pouvoir, qu'ils s'expliquent, et comment ils vont faire pour continuer».

Cissé : "Le club doit faire son autocritique"

«C'est dur à accepter parce qu'on y croyait vraiment. Après une période très difficile, on a fait quelques bons résultats, le nouveau coach nous a donnés beaucoup d'envie et de détermination. Il y avait beaucoup de déception dans le vestiaire. Le foot, ça va très vite. C'est une perpétuelle remise en question et quand on ne le fait pas, on est sanctionné, poursuit Cissé. Tout le club doit faire son autocritique parce que ce n'est pas seulement cette année, cela faisait quelques saisons aux dires des anciens, que le club n'était pas en adéquation avec le haut niveau.»