Première étape sur le Tour de France et première victoire pour Peter Sagan ! Le prodige slovaque a devancé le Maillot Jaune Fabian Cancellara à l'issue d'un final en bosse.

 

 

Les rues de Liège… Les Liégeois ont le temps. Si on dit que la course commence à midi, on sera là à midi moins une. Pourquoi  se bousculer alors qu’on pourra regarder passer les coureurs sur 1,8 km de pédalage ? Le ciel taquine la journée, capricieux et ne décidant pas s’il endossera des nuages ou la splendeur du soleil. Magnanime il promet qu’il ne pleuvra pas. Il est 11h15 place Vinâve d’Ile, et s’il n’y avait les barrières on pourrait penser que ce dimanche n’a rien de bien particulier. Un monsieur bien habillé décide même, en apprenant que la course ne passera pas ici avant midi 5, « d’aller faire un tour puisqu’il a tout le temps ». Les terrasses de café se remplissent sans bruit.

11 h 25… les voitures de presse commencent à passer, entrecoupées de policiers rebondis au menton sévère chevauchant des motos si étincelantes qu’elles paraissent sorties le matin même de boîtes de jouets pour enfants et agrandies d’un coup de baguette magique. Deux hélicoptères sortent des nuages et brillent au soleil fugace.

 

11 h 30… Le carillon de la Cathédrale Saint Paul fait s’envoler les pigeons. La rue du Pont d’Avroy et la rue Cathédrale qui lui succède sont encore presque vides. Des touristes passent et photographient la jolie fontaine, un chewing-gum tournant à l’intérieur de la joue. Les voitures de presse continuent de passer, ainsi que les voitures « boutique officielle du tour »… et encore et toujours, des policiers rebondis au menton sévère sur leurs splendides motos.

 

11 h 45… le carillon malmène encore les pigeons et amène un rayon de soleil que les nuages maintenaient captif. Un homme en vélo, qui a on ne sait comment, échappé aux interdictions de circuler, passe, joyeusement applaudi de tous. « Merci, merci ! » salue-t-il de la voix, des deux mains et du sourire.

 

Midi. On sait que là, au Parc d’Avroy, la journée a commencé. En deux minutes les trottoirs sont remplis mais personne ne se pousse. Il y a 1,8 km pour regarder, voyons ! A raison de deux trottoirs, ça fait 3,6 km. Tout le monde aura son coup d’œil. « Ils arrivent » indique un jeune papa à ses enfants qui ne voient rien – comme tout le monde d’ailleurs. « Si, regarde, l’hélicoptère les suit » explique-t-il et de fait… l’hélicoptère bourdonne à l’entrée de la rue du Pont d’Avroy et on entend le clap clap clap des mains… Ils sont bien là en effet, et passent comme un rêve dans une nuit profonde, si vite qu’on est un peu perdus de ne plus rien attendre alors que les dernières voitures de presse ferment le convoi. Le tout aura duré 40 secondes. Mais que d’espoirs dans ces quelques parcelles de temps.

Le Tour de France nouveau est arrivé !