Week end de culture, de visite et d'écoute à Lindry. Une visite de l’église et la présentation de la peinture murale (1515 environ) par Claude Bailly, ont vivement intéressé, à l'image de la conférence donnée par le professeur honoraire Claude Béziers sur “Les 3 morts et les 3 vifs” (1). Cette peinture murale est la principale richesse du village.

Il y avait aussi deux concerts dans le cadre de “Musiques en voûtes” avec le quator Dolce et le quator Manfred qui a fait salle comble.

Une cinquantaine de personnes ont participé aux conférence. Beaucoup de monde. Pour affronter le tabou de la mort, une révolution copernicienne.

 

(1)

Dit des trois morts et des trois vifs

Antérieurement à la Danse macabre (qui met en scène la Mort entraînant à sa suite une farandole hiérarchique de vivants), le Dit des trois Morts et des trois Vifs (ou Dict, ou légende) représente, sous forme de peinture, de miniature, d'enluminure ou de sculpture, trois cadavres s'adressant à trois jeunes piétons (ou trois jeunes cavaliers) richement parés, souvent en train de chasser.
Ici, le thème n'est pas la mort en soi – celle des trois jeunes hommes –, comme dans le Triomphe de la Mort, l'Ars moriendi, les Vanités ou les Memento mori, mais plutôt la leçon, l'avertissement d'une décomposition, d'une pourriture à venir dans un futur plus ou moins lointain.
Le premier texte connu relatif au Dit des trois Morts et des trois Vifs date des années 1280. La bibliothèque de l'Arsenal conserve la plus ancienne gravure française, de la fin du XIIIe siècle. La plus ancienne représentation peinte, également du XIII
e siècle, était vraisemblablement celle de l'église Sainte-Ségolène de Metz, qui a disparu lors des travaux de restauration du bâtiment, entre 1895 et 1910.

La peinture murale de l'église de Lindry (DR)

 

Le Dit des trois morts et des trois vifs, église Saint Germain, à la La Ferté-Loupière

La Danse macabre est un élément, le plus achevé, de l'art macabre du Moyen Âge, du XIVe au XVIe siècle. Par cette sarabande qui mêle morts et vivants, la Danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moquait le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet.
Tout au long du XVe siècle et au début du XVIe, ce thème est peint sur les murs des églises et dans les cimetières d'Europe du Nord. Il est diffusé à travers l'Europe par les textes poétiques colportés par les troupes de théâtre de rues.
Cette forme d'expression est le résultat d'une prise de conscience et d'une réflexion sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci est devenue plus présente et plus traumatisante. Les guerres — surtout la guerre de Cent Ans — les famines et la peste, que représentent souvent les trois cavaliers de l'Apocalypse, ont décimé les populations.

UNE ÉTAPE

La Danse macabre est une étape dans la représentation de la Mort. Ce thème apparaît après celui du Dit des trois morts et des trois vifs, du Triomphe de la Mort, de l'Ars moriendi, du Mors de la Pomme, des Vanités et des Memento mori.
Mais alors que la leçon du Triomphe de la mort présente l'individu mourant, ayant le temps de faire un dernier examen de conscience, la Danse macabre entraîne celui-ci immédiatement vers la pourriture, en montrant une Mort insensible aux inégalités sociales.

 

GALERIE PHOTOS

 


Claude Bailly

 

 

 Sur un air de peinture murale