Nous les avons suivies pour obtenir plus d'explications sur ces "bioréacteurs" qui sont réputés valoriser ces déchets en particulier par la récolte d'un "biogaz" de bonne qualité permettant, ici en l'espèce, de faire tourner des mini-turbines productrices d'électricité revendue à ERDF. Mais ce biogaz peut aussi être utilisé, ailleurs, pour chauffer des "collectifs" des services publics etc.

On est bien loin des vieilles décharges d'antan. Une technologie de pointe est au rendez-vous, mise en oeuvre par la société SITA du groupe Suez environnement. Madame Delphine Perrot, responsable stockage de "la zone Est" pour SITA,  nous explique ces techniques relativement récentes qui se veulent "valorisantes" tout en rendant l'environnement d'un tel lieu plus acceptable par les habitants proches : les nuisances "olfactives" étant considérablement réduites, voire absentes.

 

 

Afin d'essayer de présenter à nos internautes les différentes facettes du dossier, nous avons recherché les principales critiques formulées à l'encontre de cette méthode de traitement des déchets. La gestion des déchets en mode bioréacteur nécessite des moyens matériels et humains importants et dépend de nombreux paramètres : configuration du site, climat... Elle se heurte également à des obstacles techniques, principalement en termes de captation du biogaz produit lors de la dégradation des déchets. L’amélioration des capacités de captage de ce biogaz nécessite des équipements, et donc des coûts, supplémentaires. Il est important de noter que les techniques actuelles rendent impossible le captage de l’intégralité de ce biogaz.

 

 

 

Les principales critiques sont retrouvées essentiellement au niveau de la Cniid (Centre National d'information indépendante sur les déchets)

"Pour cette ONG, les réglementations française et européenne applicables à la gestion des déchets contiennent clairement un objectif de réduction de la quantité de déchets fermentescibles mis en centres de stockage. Le développement de mode de fonctionnement bioréacteur des ISDnD n’apparaît pas compatible avec ces objectifs de réduction
Un nouveau genre de méga-décharge a vu le jour récemment : les bioréacteurs. Le terme a été inventé par les industriels mais le principe ne diffère en rien d’une décharge classique, l’objectif étant seulement de produire le maximum de biogaz (par recirculation des lixiviats notamment). Cet argument est largement utilisé par les exploitants pour déguiser l’enfouissement des déchets sous des atours de "valorisation énergétique". Cette technique destinée à redorer le blason de l’enfouissement repose donc toujours sur une aberration : la nécessité d’enfouir des biodéchets au lieu de les détourner vers le compostage et/ou la méthanisation.
Le Cniid dénonce le développement de cette "technologie" et réaffirme la nécessité de collecter et de valoriser séparément les biodéchets par méthanisation ou compostage. Dès lors, le principe même du bioréacteur se retrouve inopérant.
Cette nouvelle appellation cache en réalité les mêmes types de nuisances et de risques que ceux associés aux vieilles décharges, à cela près que les exploitants utilisent l’aberration d’enfouir des biodéchets pour produire plus de biogaz .

Beaucoup d'élus font évoluer leur discours pour vanter les mérites du "bioréacteur", une décharge soi-disant "écologique" et tenter ainsi de faire passer la pilule. Les porteurs de projet s’enorgueillissent de pouvoir, grâce au "bioréacteur", produire chaleur et électricité, alors même qu’aucun débouché n’existe dans des zones parfois de faible densité de population.
La priorité à la réduction des déchets et au recyclage, et le détournement des déchets organiques de la mise en décharge ont pourtant été actées par les réglementations européenne et française.
"

 

Dans la vidéo réalisée par notre rédaction (ci-dessus) Madame Delphine PERROT répond à ces critiques. Elle argumente en remarquant qu'en dépit des efforts de tri et de compostage individuel, des déchets fermentescibles persistent dans les collectes réalisées et qu'il est préférable de valoriser ces "fermentescibles résiduels".

Nous espérons avoir "éclairé" nos internautes.