SOCIETE
Bilan de la délinquance en 2012 dans l'Yonne : une légère augmentation
le jeudi 24 janvier 2013, 17:05 - SOCIETE - Lien permanent
Nous publions le rapport officiel présenté, jeudi matin, par le préfet de l'Yonne, Raymond Le Deun et ses collaborateurs
L’année 2012 est marquée par une légère augmentation de 0,67 % des faits constatés en matière de délinquance générale, passant de
16 151 faits en 2011 à 16 259 en 2012.
Cette situation consolide toutefois la réduction enregistrée depuis 2003 (- 16,47%) et reste très en deçà de la moyenne enregistrée sur 10 ans (16
259 faits contre 16 755 en moyenne). Cette tendance cache par ailleurs une situation contrastée entre la zone Police (-5,79%) et la zone Gendarmerie (+ 5,41%).
La zone Gendarmerie connaît 60,37% de la délinquance dans le département contre 39,62% en zone Police. Cette situation marque un léger recul de la zone Police qui, en 2011, enregistrait 42% de la délinquance du département.
Les forces de l’ordre dans le département de l’Yonne sont : la Gendarmerie, qui couvre 95 % du territoire et 80 % de la population ; la Police nationale qui se concentre principalement sur les villes d’Auxerre et de Sens.
Préfet, ministère public, gendarmerie, police, tous concourrent à l'ordre public (DR)
Les atteintes aux biens
Les atteintes aux biens sont en hausse de 4,17% (de 9 649 faits en 2011 à 10 051 en 2012), marquant une augmentation similaire à celle enregistrée en 2011 (+3,98%).
Cette augmentation est principalement liée à la hausse des cambriolages qui, à l’instar de la tendance nationale, progresse de +10,66%, notamment sur le dernier trimestre 2012, et touchent très principalement les résidences principales.
Afin de lutter toujours plus efficacement contre le phénomène des cambriolages, le groupement de Gendarmerie de l'Yonne a mis en place
en son sein, depuis le 21 juillet 2012, un groupe d'enquête et de lutte anticambriolage (GELAC). Ce dernier consacre son activité à la résolution des affaires (recoupement, identification des présumés responsables...).
Composé de 6 sous-officiers, il a traité 24 dossiers, dont 18 sont en cours, et permit la résolution de 8 affaires.
La Police nationale a mis en place dans le même temps deux cellules anticambriolages à Sens et Auxerre (recoupements judiciaires, techniques de Police Technique et Scientifique, échange d’informations avec la gendarmerie nationale).
Par ailleurs, 310 voitures ont été d'incendiées en 2012 (164 en zoneGendarmerie et 146 en zone Police).
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique
Les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont augmenté (+4,01%) passant de 2 144 faits en 2011 à 2 230 en 2012.
Les violences intra-familiales (VIF) constituent la cause principale de l'augmentation des atteintes volontaires à l'intégrité physique. En effet, les
VIF connaissent une hausse de 11,02 %, de 608 faits constatés en 2011 à 675 en 2012.
Pour assurer l'accueil des victimes et/ou des personnes en situation de détresse sociale repérée lors d'une intervention, dispenser accueil et
conseil, et exercer un rôle de relais entre les instances de gendarmerie,judiciaire et sociale, un partenariat entre la préfecture, le Conseil général et la Gendarmerie a été organisé à travers la création d'un poste de travailleuse sociale en Gendarmerie, financé par l’État et le Conseil général. En 2012, 840 événements ont été signalés par les unités de Gendarmerie. 85 fiches de liaison ont été transmises au Conseil général.
84 enfants en danger ont été identifiés.
Par ailleurs, afin d'assurer une prise en charge des victimes d'infractions pénales avant et après leur dépôt de plainte, la Police nationale et la
Gendarmerie nationale ont conclu en 2012 une convention avec l'association départementale d'aide aux victimes et à la réinsertion sociale
(ADAVIRS). Cette convention prévoit la mise à disposition de locaux au commissariat de Police de Sens et dans certaines brigades de
Gendarmerie au profit de l’ADAVIRS. 361 personnes ont ainsi pu bénéficier d'un entretien à Sens dans le cadre de la convention.
Les escroqueries et infractions économiques et financières
Après une hausse de 5 % en 2011, les escroqueries et infractions économiques et financières connaissent une forte baisse de 19,50%.
Les infractions sur internet sont en diminution de 13,31%. En zone Police (urbaine), elles sont en très forte baisse de 62,39 %, alors qu'en zone
Gendarmerie, on constate une augmentation importante de 97,12 %.
La part des mineurs dans la délinquance
La part des mineurs dans la délinquance s'établit à 18,73 % en 2012. Cela constitue une légère hausse de 1,22 % par rapport à 2011.
Créée en 2007, la Brigade de prévention de la délinquance juvénile de l'Yonne (BPDJ 89) exerce – en zone gendarmerie et police - un rôle de prévention auprès des jeunes sur les conduites à risques et addictives.
Elle mène des actions sur tout le département de l'Yonne notamment dans les établissements scolaires, les clubs sportifs, les lieux de vie, etc ... sur des thèmes tels que la toxicomanie, la violence, le racket, les incivilités,
les dangers d'internet.
Les militaires de la gendarmerie coordonnent leurs actions en partenariat avec les autres organismes ou services en charge de l'enfance.
En 2012, la BPDJ a réalisé 1 289 actions de sensibilisation au profit de 24 002 jeunes, dont 938 interventions en milieu scolaire pour 19 719
personnes sensibilisées et 351 interventions hors milieu scolaire pour 4 283 personnes sensibilisées
La Brigade de protection des familles (BPF) de la Police nationale, quant à elle, traite la répression de la délinquance des mineurs (dossiers mettant en cause des mineurs, ou ayant des mineurs comme victimes). En 2012, la BPF a traité plus de 850 dossiers.
Les faits marquants de délinquance en 2012
Incendie du groupe scolaire Marcel-Pagnol à Migennes
Le 29 juin, à 4h15 du matin, un violent incendie détruit entièrement des bâtiments du groupe scolaire Marcel-Pagnol à Migennes, qui accueille 150 élèves. L'origine de l'acte criminel consiste en le vol d'une voiture quelques jours auparavant sur le parking de la gare de Laroche-Migennes,
et enflammée dans le préau de l'école.
Nuit de la Saint-Sylvestre
La nuit de la Saint-Sylvestre 2012/2013 n’a pas connu d’événements majeurs, seuls 8 véhicules ont été incendiés dans l'Yonne (y compris par
propagation).
Faits de caillassage de bus à Auxerre et Sens
Les forces de la Police Nationale ont recensé en 2012 16 faits de caillassage de bus (7 à Auxerre et 9 à Sens). Des mesures conjointes prises entre les transporteurs, les collectivités locales, les forces de l’ordre et la préfecture ont été mises en oeuvre afin de lutter contre le phénomène.
Les infractions relevées par les services
Les infractions relevées par les services sont en diminution de 5,19% malgré une mobilisation forte des services. Au sein de cet item, lesinfractions sur les stupéfiants sont en hausse de 4,13%.Le taux d’élucidation est de 38,1 %, en léger recul par rapport à 2011
(39,3%), mais reste supérieur aux années précédentes.
Les renforts de forces mobiles
Plus de 20 unités de forces mobiles se sont déplacées dans l’Yonne pour des missions de sécurisation et de maintien de l’ordre au cours de l'année 2012. 9 demandes de renforts de forces mobiles ont concerné une opération desécurisation de matchs de football, soit 25 % des demandes de forces.
Les mesures prises dans le cadre de VIGIPIRATE renforcé
L'intervention militaire française au Mali a pour conséquence de faire peser sur les intérêts de la France, tant à l'étranger que sur le territoire national, une menace accrue d'action terroriste. A la demande du Gouvernement, le Préfet a donné des consignes particulières aux services de la Police Nationale et aux unités de Gendarmerie en vue de renforcer le niveau de vigilance sur les sites le
plus sensibles.
Le plan VIGIPIRATE était jusqu'à présent appliqué avec des mesures "socle" de niveau rouge. La décision d'adapter la posture (ensemble des
mesures) au niveau rouge renforcé concerne certaines dispositions liées :
· au renforcement des contrôles dans les gares et les transports
· au renforcement des contrôles des bâtiments publics et/ou des sites sensibles
Le Préfet de l'Yonne a adressé le 21 janvier 2013 un courrier aux maires des principales communes du département pour les sensibiliser à la nécessaire vigilance sur le territoire de l’ensemble des acteurs publics.
La prévention de la délinquance
Le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD) a permis de soutenir 21 projets, pour un montant total de 63 600 €, au profit des
principaux Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) du département. Il a permis de financer, par ailleurs, en partenariat avec le Conseil Général de l’Yonne, un poste de travailleur social au sein du groupement de gendarmerie.
La priorité a été donnée au renforcement des actions de prévention de la délinquance des mineurs et des jeunes adultes. Ces actions de
prévention, ont porté prioritairement sur le décrochage scolaire et la lutte contre la violence à l’école, la prévention de la récidive, la lutte contre les incivilités, le soutien à la parentalité, l’aide aux victimes, la prévention des violences intra familiales et des violences faites aux femmes.
La prévention situationnelle
Les référents sûreté au sein des services de police et de gendarmerie sontdes personnels spécialement formés aux techniques d'expertise et d'audit en matière de sécurité. Ils apportent leur appui aux entreprises, commerçants, artisans et collectivités pour la sécurisation d’un site (alarme, protection,aménagements locaux adaptés …). Ils interviennent en matière de vidéo-protection en apportant des conseils
et en se prononçant sur le caractère opérationnel des dispositifs dans le cadre de la commission départementale de vidéo-protection.
La commission départementale de vidéo-protection s’est réunie 7 fois en 2012 pour se prononcer sur l’autorisation de 94 nouveaux systèmes et la modification de 69 dispositifs existants pour un total de 1 199 caméras dont 77 sur voie publique.
Au 31 décembre 2012 on décompte 5 438 caméras autorisées sur le département dont 375 sur la voie publique.
La lutte contre la fraude
Le Comité opérationnel départemental de lutte contre la fraude (CODAF) de l'Yonne a été créé par arrêté préfectoral du 6 janvier 2011.
Il est chargé de définir les procédures et actions prioritaires à mettre en place pour améliorer la coordination de la lutte contre les fraudes portant
atteinte aux finances publiques et contre le travail illégal. Ce comité est présidé conjointement par le M. le Préfet et M. le Procureur
de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Auxerre.
Les objectifs départementaux en déclinaison des priorités nationales définies par le Plan national de lutte contre la fraude 2012 ont été
définis lors du CODAF plénier :
1. Partie « travail dissimulé » : le BTP (tous chantiers), l'Hôtellerie-Cafés–Restaurant (HCR), les transports (temps de conduite des routiers,
sanitaires, déménageurs…), les spectacles, le travail clandestin et l'emploides étrangers en situation irrégulière.
2. Partie « fraudes sociales, douanières, fiscale » : le commerce clandestin des métaux, la fraude aux allocations, le travail clandestin.
Les Parquets d’Auxerre et de Sens, les services de l’État (la préfecture, la DDCSPP, la Direction régionale des douanes et droits indirects de
Bourgogne, l’Unité Territoriale 89 de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi et Pôle Emploi), et les organismes sociaux (la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Yonne, la Caisse d’Allocations Familiales de l’Yonne,
l’URSSAF de l’Yonne, la MSA de l’Yonne, le Régime Social des Indépendants, la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs
salariés) ont permis par leur action conjointe de détecter, selon une première évaluation, plus de 300 000 euros de fraudes en 2012