André Villiers, président centriste UDI du conseil général de l'Yonne sur le toit d'Auxerre (DR)

 

Le conseil général de l'Yonne a voté la fin de la gratuité des transports scolaires en vigueur depuis 1971. Les collégiens et lycéens devront désormais débourser entre 90 et 120 euros par an. Le président André Villiers a assuré qu'il était prêt à revenir sur cette décision si le conseil régional de Bourgogne assumait la prise en charge du coût des transports scolaires des lycéens, les lycées étant de la compétence des région.

En somme, le conseil général de l'Yonne, obligé par contrainte budgétaire de trouver des économies en réduisant des charges, a renvoyé la patate chaude au conseil régional. L'économie représenterait 2,7 millions d'euros.

André Villiers président  (UDI) du conseil général de l'Yonne avait adressé à cette fin, fin janvier, une lettre recommandée au président de la région lui proposant de financer les 7 067 lycéens icaunais transportés gratuitement dans l'Yonne, ce qui représente un coût de 6,2 millions d'euros, "comme le permet un amendement datant de 2004 au Code de l'Éducation", avait précisé le président Villiers, avant le vote.

C'est de peu, par 22 voix pour, 17 contre et une abstention (F. Boucher Migennes), que la fin de la gratuité des transports scolaires a été adoptée, jeudi 7 février, au début de la session budgétaire du département, la plus longue de l'histoire puisqu'elle a duré plus de 20 heures sur deux jours. Montrant ainsi que les conseillers généraux étaient très partagés au-delà des clivages politiques.

Dans un communiqué diffusé, jeudi matin, François Patriat, président socialiste de la région Bourgogne qui a bien reçu la "patate chaude", la renvoit à André Villiers, assortie d'une petite leçon de morale publique. Voici le communiqué en question.

 

François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne (Crédit photo : conseil régional de Bourgogne – Vincent Arbelet)

 

"La politique, c’est choisir et assumer"

"M. Villiers, président du conseil général de l’Yonne, essaie de faire porter au conseil régional de Bourgogne la responsabilité de la fin de la gratuité des transports scolaires dans son département.

"Je rappelle à M. Villiers que la loi confie aux départements une compétence exclusive sur l’organisation des transports scolaires. Si la loi ouvre la possibilité aux collectivités régionales de participer à leur financement, il n’en demeure pas moins qu’en Bourgogne, ce sont les départements qui ont choisi jusque là d’en assurer exclusivement la charge.

"M. Villiers ne peut ignorer que, dans le contexte actuel de fortes contraintes budgétaires qui pèsent sur l’ensemble des collectivités, une injonction écrite, qui aurait un impact de plusieurs millions d’euros pour la collectivité régionale, s’apparente à une manœuvre dilatoire.

"Je suis très choqué par cette méthode qui consiste à se défausser sur la Région par un simple courrier en recommandé. Ce n’est pas là ma conception du dialogue territorial.

"Pour ce qui concerne la collectivité régionale, je rappelle que lors du vote du budget mi-janvier 2013, nous avons fait des choix d’économies budgétaires et des choix d’investissements. Ces choix, forcément difficiles, nous les assumons pleinement.

"J’invite M. Villiers à faire preuve du même courage pour assumer et défendre les décisions de sa majorité !"

 

François PATRIAT

Président du conseil régional de Bourgogne

Sénateur de la Côte-d’Or

 

 

(capture d'écran DR)