ACTUALISÉ À 16H30

Gérard Bourgoin a été de nouveau auditionné, jeudi, par la Direction nationale du contrôle de gestion. Le président d'Auxerre n'a pas pu présenter plus de garanties qu'en décembre 2012. «C'est à l'heure où l'AJA peut sauver sa peau sportivement, qu'elle risque de la perdre administrativement», a lâché le président après son passage devant la DNCG. L'AJA, confrontée à un déficit évalué à 16,33 millions d'euros en juin 2012, doit trouver une solution pour augmenter ses fonds propres avant la fin de la saison, sous peine d'une relégation administrative. « Sans fait concret, certifié, quantifié, c’est la relégation », affirme Gérard Bourgoin.

C'est jeudi matin, que l'AJA passe devant la DNCG, le gendarme financier. En  principe, le-dit gendarme devrait donner son feu vert à l'AJA assorti de nouvelles prescriptions à atteindre d'ici le moins de juin. Cela passe par des coupes claires drastiques dans les charges et par des recettes nouvelles sous forme de vente de joueurs ou d'apport en fonds propres.

En clair, l'AJA a l'argent pour terminer la saison et payer les salaires jusqu'au mois de juin, mais ne sait pas si elle va pouvoir repartir la saison prochaine. Si le club n'arrive pas à augmenter ses fonds propres, ce sera la relégation en National voire pire. Or le championnat National signifie la fin du centre de formation, flambant neuf et moderne dont les joueurs investissent les chambres, cette semaine. A quoi servira-t-il dans cette hypothèse et qu'en feront les collectivités qui ont cofinancé les trois quarts de l'investissement dont le total est de l'ordre de 10 millions d'euros?

Reléguée en Ligue 2 la saison dernière après 32 ans passés dans l'élite, l'AJA accusait à la fin de l'exercice 2011-2012 un déficit de 16,33 millions d'euros. La Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) avait menacé le club d'une rétrogradation en National. Conséquence : une quinzaine de joueurs professionnels sont partis, mais la DNCG presse toujours le club d'augmenter ses fonds propres. Sans apport et aide extérieurs, sans argent frais, le club est en danger car on peut considérer que les revenus diminuent de l'ordre de 40 à 50% après une relégation.

Recherche investisseurs désespérement

"Auxerre est dans une situation financière qu'on n'a jamais vécu, on avait l'habitude d'être considéré comme un club riche, avec deux budgets d'avance. On était très confortable, on l'est moins", affirme le président Gérard Bourgoin." Il faut encore "au minimum" 5 millions d'euros pour redresser le club", dit Gérard Bourgoin. Le président avant de se présenter devant la DNCG, jeudi matin à Paris, se dit confiant, "car toutes les lignes budgétaires ont bougé ... le déficit prévu de 1, 8 millions d'euros devrait être ramené à 0,6 millions d'euros". Les comptes à l'AJA nécessitent une sacrée gymnastique. Il est vrai qu'on peut faire dire presque n'importe quoi à un bilan.

L'AJA veut émettre des titres de dette (obligations convertibles en actions) à hauteur de 9 millions d'euros (c'était 5 dans le premier projet...) et surtout, les dirigeants Auxerrois cherchent absolument à trouver un ou des partenaires pour entrer au capital, quitte à céder le club.