On connaît la situation financière de l'AJA. Le club est en mesure de terminer la saison et de payer les salaires mais il ne peut repartir la saison prochaine car il n'est pas en mesure de faire face à ses engagements et charges qui vont être alourdies par le coût d'exploitation du centre de formation flambant neuf.

Seul un apport important en compte courant ou une augmentation de capital substantielle, évaluée à plus de 10 millions d'euros, pourrait inverser le cours des choses et éviter le dépôt de bilan. Une échéance qu'a réussi à reculer le président Gérard Bourgoin en négociant la vente de deux joueurs, Oliech (Ajaccio) et surtout Meïté (Lille)

Un élément nouveau est apparu. Vendredi après-midi, une réunion est prévue à l'AJA entre dirigeants, représentants de collectivités et trois entrepreneurs icaunais, Joël Loubert (retraité de l'Yonne républicaine, président du conseil d'administration de la coopérative avant son rachat par le groupe Centre France), Frédéric Carre (ancien concessionnaire moto) et Alain Gehin, (patron de l'hôtel Ibis en centre ville) qui vont présenter un plan de reprise du club.

L'idée est de constituer une sorte de Club 89 regroupant les entreprises de l'Yonne et d'y associer les supporters par des bons émis à 20 ou 30 euros, afin d'en faire des socios comme en Espagne.

Vendredi matin, sur l'antenne de France Bleu Auxerre, le porte-parole Frédéric Carre, a clairement laissé entendre que sans l'engagement et l'aide des collectivités, le plan ne pourra être mis en musique. Et que dans cette hypothèse il partait en vacances ce soir (sic). En somme, il propose de reprendre le club mais il faut d'abord que les contribuables mettent la main à la poche en premier.

Or la mairie d'Auxerre et le maire Guy Férez en tête, ont indiqué à plusieurs reprises qu'il n'était pas question de mettre un sou de plus dans l'entreprise " AJA qui privatise les bénéfices et mutualise les pertes". La ville d'Auxerre, outre les subventions annuelles destinées au centre de formation de l'Ecole du Moulin de Preuilly, vient de débourser 2,5 millions d'euros pour financer la construction du centre de formation tout comme le conseil général et la région.

André Villiers, président du conseil général de l'Yonne, est lui plutôt favorable à aider l'AJA, club qui fait partie du patrimoine économique local. Quant à François Patriat, président du conseil régionale de Bourgogne, on ne connaît pas sa position.

Il reste à savoir si ces intentions exprimées du côté des trois entrepreneurs sont consistantes ou s'il s'agit d'un ballon d'essai pour anticiper un mouvement et" pour voir", comme on dit au poker, avec la complicité de dirigeants du club AJA. Une manière de secouer le cocotier alors que le club, tout doucement mais irrémédiablement, semble courir à sa perte.