Cette démarche de réflexions et de rencontres avec les mutualistes adhérents et au delà est une initiative de la mutuelle dans toute la France. Cette année il s'agissait de "concerter" autour du financement et de l'avenir de notre système de soins.

Le programme stipulait :

1 - Passer d'un système de soins à un système de santé. Sous-entendu, l'accent a toujours été mis jusqu'à présent sur le curatif, le soin, alors qu'un véritable système de santé cohérent doit prendre en compte la prévention, "l'amont de la maladie" Une meilleure approche de cette prévention pourrait avoir une incidence sur les dépenses de santé. Des intervenants en provenance du public ont d'ailleurs évoqué les responsabilités multiples, pas toujours individuelles, en matière de nutrition, de qualité de l'air, de pollutions industrielles etc. Le Docteur Serge Tchérakian pourra également rappeler sa lutte contre le tabagisme en regrettant l'insuffisance de l'action des pouvoirs publics contre cette "catastrophe sanitaires, sociale et humaine" Il parlera également des insuffisances d'accès aux moyens technologiques modernes de la santé (IRM, Tep-Scan etc.)

L'intervention du Docteur Tchérakian :

 2 - Envisager un nouveau pacte en faveur d'une assurance maladie solidaire et universelle. M.ARNAUD, chef de file de la FNMF (Fédération nationale de la mutualité française) à l'UNCAM (Union nationale des caisses d'assurance maladie) regrette que l'esprit "d'appropriation citoyenne" du système qui présidait lors de sa création en 1945 s'estompe voir disparaît pour laisser la place à un consumérisme comme un autre. Le "pacte" qui présidait aux origines semble rompu et il s'agirait d'en fonder un nouveau sur des données actuelles, modernes. A ce titre, et concernait l'accès aux soins, les soignants présents, le Dr MIARD, président du conseil de l'ordre des médecins de l'Yonne et le Dr DONNAT, chirurgien dentiste et président de l'URPS dentaire de Bourgogne ont décrit les problématiques inhérentes a leurs exercices.

3 - Garantir l'équilibre financier de l'assurance maladie pour en assurer la pérennité est sans doute l'une des questions les plus délicates. "Les déficits sont structurels souligne" ARNAUD, quand dans le même volet HENRY, trésorier général de la MGEN et président de l'UNOCAM souligne le danger pour l'esprit de solidarité que représente l'énorme dette laissée à nos jeunes par ailleurs "sous-employés"

Comme bien souvent ces réunions sont très riches dans le domaine de la réflexion, du diagnostic des maux, des insuffisances pointées du doigt. En revanche, bien souvent également, on reste un peu sur sa faim en matière de propositions nouvelles et très innovantes. La "langue de bois" n'appartient pas finalement qu'aux seuls politiques; elle se porte très bien également dans la bouche des présidents de ceci ou cela, de tous ceux qui rendant des comptes à leurs mandants se doivent d'en mesurer les conservatismes. Ne serait-ce pas finalement la rançon, somme toute obligatoire, de la démocratie ?

Notre pays est le champion des débats et des "questionnements", nous savons parfaitement les ouvrir et les faire vivre; nous en sommes même friants. Il est beaucoup plus difficile de les clore, de conclure et de décider. Hier soir ou il y a 20 ans, on en était à peu près au même point et il faudra, comme dans bien des domaines, attendre d'avoir le nez dans le mur pour sortir les pansements.

JL.H

AUXERRE TV avait également rendu compte d'un débat organisé par la Ligue des Droits de l'Homme sur cette problématique de la santé