Les Cognaçais ont inscrit 4 essais dont deux sur des mouvements d'école. Le RCA a réussi deux essais (DR)

 

Il y a un cognac pour chaque instant et un instant pour chaque cognac. On peut en boire en long drink à l'apéritif : c'est la fameuse fine à l'eau, très en vogue en France et en Angleterre entre 1830 et 1930. On peut le préférer en digestif avec un bon cigare, ou pendant une partie de bridge ou de poker, ou encore devant un match télévisé depuis Roland-Garros ou le Stade de France.

Dimanche à Bouillot, c'est le côte d'Auxerre rouge, le chardonnay et le sauvignon qui ont enchanté les palais des dirigeants et supporters cognaçais avant le match, avant que les joueurs de blanc vêtus n'offrent une dégustation de rugby complet..

Si les dirigeants exprimèrent leur satisfaction et leur bonheur de goûter le côte d'Auxerre, pour leur part, les joueurs d'Auxerre eurent bien du mal à trouver quelques failles dans le jeu de cette équipe cognaçaise qui les a dominés dans tous les compartiments du jeu, il faut bien le dire et se rendre à l'évidence.

Cela ne signifie en rien que les Auxerrois auraient démérité, bien au contraire, c'est à la valeur de l'adversaire que l'on mesure la valeur du perdant. Une fois la légitime déception de la défaire éclipsée, les rugbymen Auxerrois vont vite comprendre qu'ils peuvent apprendre énormément et progresser au travers des enseignements de ce match, s'ils les tirent.

Car ce fut un beau match de rugby disputé dans un bon état d'esprit sous le soleil qui avait réchauffé de bien froides journées et devant une galerie fournie et de bonne humeur.

Au bout de quinze minutes indécises où les Auxerrois jouèrent dans le camp de leur adversaire après avoir encaissé une pénalité (0-3), on comprit soudain sur une attaque de 60 mètres des Cognaçais que cela n'allait pas être de la tarte. Hélas, les Bourguignons furent rapidement menés au score et ne purent passer devant en dépit de deux occasions, contraignant leurs adversaires à défendre pied à pied sur leur ligne.Mais les Icaunais ne purent aplatir en terre promise.

 

Un p'tit coup de mou ...

À partir de la 20è, et un bel essai transformé face au poteaux, Cognac prit l'avantage définitivement dans la maîtrise du jeu et donna à voir toute l'étendue de sa technique individuelle et collective, chaque joueur jouant pleinement son rôle à merveille facilitant le jeu collectif. Et les Salamandres creusèrent l'écart irrésistiblement jusqu'à la mi-temps (6-18) et on put craindre pour Auxerre qui, après un coup de mou, s'était bien repris et disputait tous les ballons avec opiniâtreté mais commettant beaucoup de fautes inutiles, fort heureusement pas punies par le botteur adverse pas en veine et contrarié par un vent tourbillonnant.

Contre toute attente, les Verts et Rouges entamèrent la seconde période tambour-battant en mettant la pression sur Cognac, perforant deux fois au centre, la deuxième étant la bonne se concluant par un essai entre les poteaux. Mais les Cognaçais sur la remise en jeu, initièrent une merveille de ballet avec percée au centre dans l'axe profond du numéro 7 Jérémy Couvret et l'essai au bout de la chaîne, auquel s'ajouta une pénalité. Bref, après ce sursaut auxerrois, Cognac avait repris ses distances et tué tout suspens avec deux autres essais d'école, un coup de pied par dessus à suivre et une percée du premier rideau côté gauche.

Cela s'énerva un peu pour un rien ce qui valut aux Cognaçais de se retrouver à 14 puis à 13 pour action illicite désespérée devant la ligne. La grosse domination auxerroise se concrétisa logiquement par un deuxième essai d' Abou qui ramena les Auxerrois dans le match à 32-20. Une ultime pénalité transformée par le malheureux Dupuy scella le score.

Les meilleurs ont gagné mais les Auxerrois sont loin d'avoir démérité car ils ont accompli un match plein. Tout juste regrettera-t-on ce coup de mou en première période où les points ont défilé au tableau d'affichage. Un petit peu trop vite ...

De toute évidence ils ont une belle carte à jouer, dimanche prochain, à Cognac. Il n'ont en tout cas rien à perdre.

 

P-J. G.

 

 



 

Cognac dispose d'une incroyable rampe de lancement en touche (DR)

 

FICHE TECHNIQUE

A Auxerre : Cognac bat RC Auxerre 35 à 20 ( 18-6 ) Arbitrage de M.Charleroi (Ile de France )
Pour Auxerre : 2 essais de Poitevin (42e) et Abuseridze (67e) ; 2 pénalités ( 25e, 30e) et 2 transformations ( 42e, 67e) de Champeau.
Pour Cognac : 4 essais de Graulout (23e) , Javelaud (35e) et Aguilera ( 51e, 56e); 2 pénalités de Vergnaud ( 3e, 39e) et Dupuy (71e) ; 3 transformations de Vergnaud (23e) , Dupuy (51e , 56e).
A Auxerre: carton blanc à Tchelidze (33e)
A Cognac: carton blanc à Richard (62e)
RCA : K.Laurin, Poitevin, Lomsadze , Huré , Tchafitchadze, Gallet , Tchelidze (Rherrassi - Abuseridze ( m ) , Champeau (o) , Bouhey, Juvigny , Zamengo , Sordia - D.Laurin.

Remplaçants: Akay, Rego , Bersan, De Almeida, Valle, Arbillot, Tissot Dupont ( tous sont entrés en jeu ).

 

Le deuxième essai auxerrois signé Abou qui a pris l'intervalle au terme d'un groupé pénétrant (DR)