Avec le mariage de Philippe le Hardi (Philippe II de Bourgogne, Pontoise 1342-Hal 1404) et la dernière fille du Comte de Flandre Marguerite III de Flandre (1350-1405), la Flandre devient une possession bourguignonne.

 

Ce fastueux mariage eut lieu en juin 1369 à Gand. Bruges sortait à peine de longues années de bouleversements : insurrections, épidémies, guerres, et dès 1384 elle connut son ère bourguignonne. En effet elle sut séduire la cour de Bourgogne et ses nobles, qui en aimaient le port et l’atmosphère. A leur suite,  artistes et commerçants  étrangers, ainsi que leurs propres contacts internationaux « dans le vent » allaient laisser un héritage bourguignon bien vivant dans cette jolie petite ville du nord. Une prospérité stable qui allait durer un siècle s’installa. Au nord des Alpes, c’était Bruges le principal centre d’affaires internationales. L’industrie drapière fit lentement place aux produits de luxe, à l’artisanat et les services bancaires. Le pouvoir d’achat des habitants, la prospérité continue de la ville et son luxe impressionnaient beaucoup les voyageurs. C’est en 1482, avec la mort de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, que cette ère prestigieuse prit fin.

 

Les visiteurs bourguignons ne manqueront pas d’aller visiter l’église Notre-Dame (Onze Lieve Vrouw) pour  y trouver le grandiose mausolée de Marie de Bourgogne et Charles le Téméraire qui y reposent.

Mausolée Charles et Marie de Bourgogne - Photo AuxerreTV (D.R.)

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Non loin d’eux, venue d’un autre siècle, la Madone à l’enfant de Michelange. Tout près de l’église se trouve la maison des seigneurs de Gruuthuse : Lodewijk van Gruuthuse commandait l’armée de Charles le téméraire et… était le garde du corps de sa fille Marie de Bourgogne. Le seigneur de Gruuthuse était si puissant qu’il n’avait pas à se mêler au commun des mortels pour assister à la messe et avait, à l’étage, son propre oratoire qui reliait sa maison à l’église !

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En allant vers la Markt, côté rue des halles proches du beffroi, les bourguignons avaient autrefois leurs étals où ils tenaient commerce d’herbes, médicaments et mélanges d’épices qui arrivaient déjà des quatre coins de l’Europe.


Bruges est placée sous l’élégant emblème du cygne. Marie de Bourgogne avait épousé Maximilien d’Autriche et hélas mourut bien jeune – 25 ans - lors d’une chasse au faucon en tombant de cheval dans la forêt de Wijnendaal en 1482.

Le beffroi sur la Markt - Photo AuxerreTV (D.R.)

 

Les Halles sur la Markt - Photo AuxerreTV (D.R.)

 

Maximilien d'Autriche succéda à son épouse et voulut lever un nouvel impôt, ce qui ne plut pas aux Brugeois qui se soulevèrent et l’enfermèrent dans une maison sur la Markt d’où on le força à assister au supplice et la décapitation de son fidèle conseiller, Pieter Lanchals (« long cou » en néerlandais). Et la légende suggère qu’au retour du duc d’Autriche au pouvoir, il exigea que désormais les Brugeois prennent soin de cygnes.

Chapelle Lanchals dans l'église Notre Dame - Photo AuxerreTV (D.R.)

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Minnewater (Lac d'amour) - Photo AuxerreTV (D.R.)


La Vlamingstraat était, à la joyeuse époque bourguignonne, une rue commerçante du quartier du port. Banques et tavernes à vin s’y succédaient. Au numéro 20 se trouve la Taverne Curieuse dont les voûtes  médiévales ont capturé et conservé un peu de l’esprit d’alors.


La Place Jan Van Eyck (Jan van Eyckplein) était le centre de toute la vie bourguignonne. Les navires y arrivaient, on les déchargeait, et on réglait le péage aux numéros  1 et 2. On y parlait et commerçait dans toutes les langues, on y avait tous les habits imaginables. On y voyait des dockers (pijnders) et particulièrement des dockers voûtés pour charger et décharger balles et fûts. Au coin de la place, un bâtiment avec une tour : la Poorterslodge, là où les Brugeois et commerçants étrangers du 15ème siècle se retrouvaient.

Le Béguinage - Photo AuxerreTV (D.R.)

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Hôtel Duc de Bourgogne - Photo AuxerreTV (D.R.)


Le Prinsenhof fut construit par Philippe le bon (Philippe III de Bourgogne, Dijon 1396 – Bruges 1467) pour célébrer son mariage avec Isabelle de Portugal. Avant de se décider il avait envoyé Jean Van Eyck au Portugal pour faire un portrait de la jeune fille et visiblement il ne fut pas déçu puisque ce fut, dit-on, un mariage heureux. La taille du Prinsenhof qu’il fit ériger était sept fois plus grande qu’aujourd’hui. Preuve du sens du faste des bourguignons qui a laissé son empreinte : lorsque Charles le téméraire se remaria avec la très jolie Marguerite d’York, il fit ajouter une piscine et un parc animalier. C’est au Prinsenhof que sont morts Philippe le bon et Marie de Bourgogne. C’est aujourd’hui un hôtel 5 étoiles…


Hôtel Prinsenhof - (D.R.)

 

                                                                                                                                          Suzanne Dejaer