Les armes de trait étant les plus favorables pour la défense d’une cité, elles furent donc favorisées. Après l’arc et l’arbalète (XIIIe siècle), les miliciens finirent par adopter l’arquebuse (XVIe siècle), arme à feu ayant une portée effective limitée à environ 50 mètres. Ces compagnies étaient des milices bourgeoises… 


Leurs membres sont des volontaires et leur but est de se défendre. Pour ce faire chaque membre prête serment de remplir son rôle. Armé, il guettera l’horizon depuis les fortifications, surveillera le va-et-vient aux portes de la ville, taxera les voyageurs,  fera la police, répondra à l’appel du tocsin et aidera à éteindre les incendies.


Quelques siècles plus tard, au 18ème siècle, ces compagnies existent encore mais leur rôle a changé, s’orientant plus vers les jeux et l’exercice militaire. Une fois par an on instaurait un concours de tir à l’oiseau entouré de processions et de cérémonies religieuses, et le vainqueur se voyait récompensé d’une année sans impôts ! Ces jeux ont été supprimés en 1793.


Le pavillon que nous connaissons fut construit à la demande – et aux dépens - de la société des chevaliers du noble jeu de l’arquebuse d’Auxerre en 1735. L’architecte en fut l’Auxerrois Etienne Guilbert-Latour. La révolution vit la destruction d’une impressionnante collection de plus de deux cent portraits de rois de France, ducs et duchesses de Bourgogne et autres importants personnages qui se trouvait dans la salle haute.

 

Le pavillon devint bien national puis rétrocédé à la ville en 1797.

 

De grandes fêtes y étaient organisées ainsi que des banquets, comme cette cérémonie exceptionnelle lors de la visite de Napoléon III et l’Impératrice Eugénie le 6 mai 1866. Pour l’occasion ce fut le jardinier principal de la ville de Paris qui aménagea l’esplanade avec huit wagons de plantes acheminées de Paris. Le décorateur des fêtes de Sa Majesté fit dresser une tente d’une superficie de 87 mètres carrés soutenue par huit mâts de 16 mètres de haut.

 


C’est sur la place que, depuis 1843, se tenait le marché aux bestiaux d’Auxerre.

 

                                                                         Suzanne Dejaer