Daniel Paris (DR)

 

La démission du maire va être transmise au Préfet de l'Yonne, qui est libre de l'accepter ou non. La démission deviendra effective un mois après l'envoi de la lettre. Un nouveau maire devra être désigné par le conseil municipal au complet. Le conseil municipal aura 15 jours maximum pour convoquer de nouveau l'assemblée et procéder à l’élection du maire.

Le 20 mars, le maire PRG Daniel Paris était mis en minorité, plusieurs élus y compris dans son camp politique, rejetant son budget. Un budget soumis ensuite à avis de la chambre régionale des comptes, puis récemment, à l'arbitrage du préfet, qui a réduit considérablement le montant des investissements prévus. Le préfet va au-delà de l'avis de la Chambre. Il retient cinq projets, qui représentent 5 millions d'euros, alors que le maire avait présenté au conseil des investissements d'un montant de 13 millions d'euros.
La rénovation du marché couvert est acceptée, mais avec une enveloppe de 800.000 euros seulement. En revanche, le projet d'aménagement des berges est reporté.

Le 26 juin dernier, une nouvelle fois, le conseil municipal tourne court : les groupes d'opposants et de dissidents quittent la réunion (VIDEO). La crise s'aggrave, car la ville était tenue d'adopter ses comptes administratifs avant le 30 juin, sous peine d'être à nouveau désaisie au profit de la chambre régionale des comptes, qui sera alors chargée de gérer les affaires courantes jusqu'aux prochaines élections municipales de 2014.

Le conseil municipal de ce dimanche 30 juin s'annonçait donc tendu. Après deux suspensions de séance, Daniel Paris a pris la parole pour annoncer qu'il démissionnait de son mandat de maire et conservait celui de conseiller municipal. Il redoutait apparemment une opposition systématique, à laquelle il aurait voulu couper court.
La séance s'est poursuivie, présidée par le premier adjoint, 80 points sont à l'ordre du jour, dimanche.

 

Une liste FN "ouverte"

Daniel Paris a été élu maire de Sens en 2008 face à la députée-maire UMP Marie-Louise Fort et face à une liste PS-PCF. Il avait emporté son siège de maire sur une liste radicale de gauche (PRG) et Front de Gauche. Selon lui, ce contexte a "petit à petit provoqué un harcèlement conjoint de l'UMP, du PS, de l'UDI et d'EELV qui ont formé une nouvelle majorité". Le conseil municipal comptant 35 élus, dont 20 dans cette coalition "UMP-PS-UDI-EELV".

"La ville je l'ai bougée, avec de nombreux projets, j'ai réduit la dette, je suis devenu un arbre qui a fait beaucoup d'ombre et depuis quelques mois les bûcherons se sont déchaînés, sans beaucoup de carrure"
, a-t-il confié.

Edouard Ferrand, conseiller régional FN et conseiller municipal à Sens de 2001 à 2008 a pour sa part expliqué dimanche, que "la ville est sinistrée par ces combinaisons politiques" et annoncé qu'il se présentera à Sens pour les municipales de 2014, sur une "liste ouverte" dans laquelle la moitié "ne sera pas encartée au FN".

 

 

Video de la réunion du 26 juin