Portrait par Léonard Gaultier

 

Il naît à Melun (Seine et Marne) le 30 octobre 1513 de parents commerçants en peaux et aiguillettes, et sa maison natale existe encore. Parce qu’il est pauvre mais veut savoir, c’est en servant les étudiants plus fortunés que lui qu’il assure son indépendance financière au Collège de Navarre à Paris. Il est reçu Maître ès Arts à 19 ans à peine et part en tant que docteur en droit civil à l’université de Bourges.

Sa maison natale à Melun


Marguerite de Valois lui fait obtenir la chaire de professeur de latin et grec à la même université et c’est alors qu’il traduit  le roman grec  Théagène et Chariclée, ce qui lui vaut le bénéfice de l’abbaye de Bellozanne en Seine-Maritime, octroyé par François 1er. Pierre Ronsard y sera également abbé commendataire. François 1er  le charge de traduire Vies parallèles des hommes illustres, le texte de Plutarque qui fut écrit entre 100 et 110, narrant 46 biographies de Gréco-Romains illustres.

 

 

 

 

 

François 1er peint par Jean Clouet

 

Il se rend alors au Vatican où il désire consulter le manuscrit original qui y est conservé. Sa traduction a été retraduite en anglais et c’est en elle que Shakespeare a trouvé l’inspiration pour certaines de ses pièces. Le français utilisé est beau et pur et contribuera à fixer la langue française. Amyot est plus un vulgarisateur qu’un érudit et veut écrire pour un large public, et il évite donc les tournures pédantes, les néologismes ou héllénismes  pour obtenir un français agréable, attrayant et clair. « Une musique des mots incomparable » selon Jean-Pierre Soisson qui prépare un ouvrage sur ce grand personnage. Montaigne, dans ses essais, exprime son admiration pour ce travail : « Je donne, avec raison, ce me semble, la palme à Jacques Amyot sur tous nos écrivains français ».


Alors qu’il reprend le chemin de la France on lui confie au passage une mission pour le Concile de Trente.


Il devient alors précepteurs des fils d’Henri II, et l’aîné, Charles IX, le fait grand aumônier en 1561. Il a 48 ans. Le second fils du roi, Henri III, le fait commandeur de l’Ordre du Saint Esprit.

 


Nommé maître de la librairie en 1567, il fait transporter la bibliothèque du roi de Fontainebleau à Paris, dans une maison qui malheureusement sera pillée 26 ans plus tard par les Ligueurs.

 

 

             Charles IX


C’est le Pape qui fait de lui l’Evêque d’Auxerre en 1570. Il s’attelle à en faire un important centre d’humanisme.  Il y fonde le collège devenu aujourd’hui le lycée Jacques Amyot, et fait entreprendre des travaux de restauration à la cathédrale St Etienne qui avait souffert, 9 ans plus tôt, de la mise à sac de la ville par les protestants. Il est soupçonné d’avoir approuvé l’assassinat des princes de Guise mais conseilla cependant au roi Henri III de refuser l’absolution à l’assassin. Il se doit de fuir Auxerre pendant un certain temps suite aux révoltes de son clergé.


Il meurt à Auxerre  le 6 février 1593, non sans avoir légué 1 200 couronnes à l'Hôpital d'Orléans en souvenir du temps, déclara-t-il, où lui-même allait "pauvre et nu" sur la route de Paris.

 

Le Louvre, cour Napoléon: statuaire des hommes célèbres

 



 

                                                                                    
   Suzanne DEJAER