Maud Levallois (à gauche) et Anne-laure Moser (DR)

Les enjeux de la MAIA sont d’organiser et faciliter le parcours des personnes en perte d’autonomie en évitant les réponses fragmentées, de garantir l’équité dans l’attribution des aides et d’optimiser l’utilisation des ressources.

MAIA est un lieu de coordination associant le secteur sanitaire, le secteur social et le secteur médico-social. L’enjeu est de parvenir à mettre fin aux difficultés rencontrées par les malades et leurs familles face à une multitude de services présents sur les territoires mais insuffisamment articulés et n’aboutissant pas à une prise en charge coordonnée.

Les MAIA sont en premier lieu dédiées aux personnes malades Alzheimer, mais s’élargissent également à toute personne âgée très dépendante, voire à toute personne en perte d’autonomie.

Une charte vient d'être signée conjointement par les partenaires au nombre de 200 dans l'Yonne et MAIA afin de favoriser la coordination.

Entretien à bâtons rompus avec Maud LEVALLOIS, responsable du service départemental MAIA et Anne-Laure MOSER, responsable de la direction autonomie, handicap et dépendance au conseil général de l'Yonne.

 


 

 

 

 

 

QUESTION À .... JOËL LAPORTE, PSYCHIATRE

 

AUXERRE TV.- ll n’existe pas, aujourd’hui, de traitement médical efficace pour lutter contre la maladie d'Alzheimer.
Dans ce contexte, cela a-t-il un sens de diagnostiquer les malades ?


JOËL LAPORTE.- Pour reprendre votre formulation, il existe des traitements médicamenteux qui permettent de lutter contre les différents symptômes présents dans la maladie d'Alzheimer, par exemple, les troubles de la mémoire, les troubles psycho-comportementaux. Ces tratements ont une certaine efficacité au stade précoce de la maladie, permettant d'améliorer et de ralentir l'évolution.

Il est exact qu'il n'existe pas de traitement curatif de la maladie d'Alzheimer mais la connaissance, aujourd'hui très pointue, des différents processus conduisant à la maladie permet de nourrir de grands espoirs concernant l'aboutissement des pistes de recherche orientées vers la génétique et les protéines tau et bêta amyloïde.

A la question diagnostiquer a-t-il un sens, la réponse est oui. Pour lutter contre un ennemi il vaut mieux le connaître, le reconnaître et faire avec. Pour mettre en place dans ce cadre une stratégie médicamenteuse et non médicamenteuse.
Comme pour de nombreuses maladies chroniques, soigner ne veut pas dire guérir, mais faire un chemin ensemble pour un mieux être.
Dans le cas du malade Alzheimer c'est à la fois accompagner la personne malade mais aussi la famille au sens large qui est profondément mise en déséquilibre par la maladie.
Les évolutions sont différentes d'une personne à l'autre suivant le type de maladie d'Alzheimer, les personnalités antérieures, les pathologies associées et les qualités des étayages.

Tant qu'il n'existe pas de traitement curatif, il est important que notre société s'organise pour bien et mieux vivre en Alzheimer. Ce monde est peuplé d'une personne sur quatre de plus de 80 ans.

Joël Laporte

Psychiatre, médecin chef de la Clinique Régennes à Appoigny