AUXERRETV.- ll n’existe pas aujourd’hui de traitement médical efficace pour lutter contre la maladie d'Alzheimer.
Dans ce contexte, cela a-t-il un sens de diagnostiquer les malades ?

 




Joël LAPORTE.- Pour reprendre votre formulation, il existe des traitements médicamenteux qui permettent de lutter contre les différents symptômes présents dans la maladie d'Alzheimer, par exemple, les troubles de la mémoire, les troubles psycho-comportementaux. Ces traitements ont une certaine efficacité au stade précoce de la maladie, permettant d'améliorer et de ralentir l'évolution.

Il est exact qu'il n'existe pas de traitement curatif de la maladie d'Alzheimer mais la connaissance, aujourd'hui très pointue, des différents processus conduisant à la maladie permet de nourrir de grands espoirs concernant l'aboutissement des pistes de recherche orientées vers la génétique et les protéines tau et bêta amyloïde.

A la question diagnostiquer a-t-il un sens, la réponse est oui. Pour lutter contre un ennemi il vaut mieux le connaître, le reconnaître et faire avec. Pour mettre en place dans ce cadre une stratégie médicamenteuse et non médicamenteuse.
Comme pour de nombreuses maladies chroniques, soigner ne veut pas dire guérir, mais faire un chemin ensemble pour un mieux être.
Dans le cas du malade Alzheimer c'est à la fois accompagner la personne malade mais aussi la famille au sens large qui est profondément mise en déséquilibre par la maladie.
Les évolutions sont différentes d'une personne à l'autre suivant le type de maladie d'Alzheimer, les personnalités antérieures, les pathologies associées et les qualités des étayages.

Tant qu'il n'existe pas de traitement curatif, il est important que notre société s'organise pour bien et mieux vivre en Alzheimer. Ce monde est peuplé d'une personne sur quatre de plus de 80 ans.

Joël Laporte

Psychiatre, médecin chef de la Clinique Régennes à Appoigny

 

Les zombies arrivent !

 

L’Institut de veille sanitaire (InVs) a publié des chiffres montrant une forte augmentation de l’ordre de 14% du nombre de malades d’Alzheimer admis en ALD (affection longue durée) et donc pris en charge à 100% par la Sécu.

Cette hausse est en réalité un simple effet de bord statistique : le dernier plan Alzheimer vise à ce que plus de patients malades soient admis en ALD. A écouter les journalistes commenter cette étude, on pouvait croire à une épidémie ravageuse. Comme on dirait «attention, les zombies arrivent !»