POLITIQUE
Le groupe d'opposition retire son voeu de faire démissionner Alain Drouhin de Domanys
le vendredi 27 septembre 2013, 15:34 - POLITIQUE - Lien permanent
Les élus de la majorité départementale ont refusé de prendre part à un vote politicien qui revenait à juger un collègue et à affaiblir Domanys, premier bailleur social de l'Yonne dans son effort de redressement amorcé en 2012. Au contraire, le président André Villiers a signé une lettre de mission pour regrouper les deux organismes la SA Yonne Habitation et Domanys, office public, et fustigé la publication à contretemps du rapport de l'inspection interministérielle sur Domanys. Les élus de l'opposition ont dénoncé une pirouette qui botte en touche
Les élus de la majorité départementale ont estimé que le conseil général n'avait pas la compétence légale pour juger un homme et le destituer de ses fonctions. Cette position a été définie par les élus de la majorité lors de suspensions de séance qui ont fait suite au dépôt d'un voeu des élus de l'opposition concluant à la demande de démission d'Alain Drouhin de son mandat de délégué du Département au conseil d'administration de DOMANYS, premier bailleur social de l'Yonne.
Devant ce qu'ils ont qualifié de "pirouette" et de "coup de botte en touche", les élus de l'opposition ont retiré leur voeu considérant qu'un vote sans la participation des élus de la majorité n'avait plus de sens. Ils préparent une nouvelle proposition.
André Villiers a marqué des points, vendredi matin devant l'assemblée départementale, du moins sur le plan politique. Qu'en penseront les citoyens sur le fond est une autre histoire (DR)
On se demandait comment le président UDI du conseil général de 'lYonne allait se tirer du bourbier dans lequel semblait empétrés le conseil général et la majorité départementale, vendredi matin, à la session de rentrée de l'assemblée. La réponse ne s'est pas fait trop attendre : André Villiers s'est comporté en véritalbe patron du département en plaçant le groupe d'opposition sur le reculoir d'entrée, demandant à son porte-parole Dominique Bourreau, maire et conseiller général de Villeneuve-la-Guyard, d'en venir au fait en donnant lecture du voeu concluant à la demande de démission par retrait de la délégation à Alain Drouhin, patron de Domanys, assis tête basse à la tribune, blanc comme un cachet d'aspirine. 1-0 pour Villiers.
Le porte-parole de la gauche élargie eut peut-être le tort de se fixer en faisant un principe de la question préalable, accessoire, de savoir si le scrutin serait public ou à bulletin secret, ce qui fut une manière de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué et de se distraire de l'essentiel.
Après plusieurs suspensions de séance, l'affaire était dans le sac et l'issue trouvée par les élus de la majorité départementale qui fit donner de la voix à l'avocat Philippe Serré (Sens Ouest) lequel expliqua brillamment que le conseil général n'était pas qualifié pour juger un homme et encore moins lui faire rouler la tête sur le billot, ce qui s'apparenterait à une forme de procès stalinien. Un homme élu par un conseil d'administration, celui de Domanys, auquel la collectivité ne saurait se substituer. L'avocat renvoya en outre la question là où elle se posait à ses yeux, à savoir dans la conscience d'Alain Drouhin, seul à pouvoir se juger lui-même. Et Philippe Serré d'annoncer qu'il ne prendrait pas part au vote à l'image des élus de l'opposition qui s'étaient mis d'accord lors de l'ultime supension de séance. 2-0 pour Villiers.
Pierre Bordier, sénateur de Saint-Fargeau, lui emboîta le pas tout en précisant qu'ils ne s'étaient pas concertés. L'ancien premier vice-président de Herni de Raincourt indiqua qu'à ses yeux ce qui importait n'était pas le fond, mais la situation présente et l'intérêt des Icaunais, des locataires et des salariés de Domanys dont une délégation était assise dans la travée réservée au public. Trouver des solutions pour améliorer le système importait le plus, aux yeux du sénateur qui estime contreproductif le fait que le conseil général se divise et s'oppose en son sein.
Le coup du chapeau
Alors que Jean-Marie Rolland ancien député UMP et président du conseil général avait déjà ramassé ses affaires, pris sa saccoche et quitté la salle, deux élus de l'opposition, Jean-Claude Carra (Brienon) qui ne s'est pas associé à la demande de démission et Cyrille Boulleaux (Villeneuve-sur-Yonne), exprimèrent leur point de vue sur la réalité Domanys, aujourd'hui, dans les communes, soulignant les nombreux problèmes tels que travaux mal exécutés, échéances non tenues, surcoûts insupportables, mauvaise organisation, précarisation des locataires..., on en passe et des meilleures. C'est alors que Dominique Bourreau lut finalement le texte argumentant le voeu en question et reprenant le fil de l'histoire, accablante pour Domanys il faut le souligner.
L'heure du vote venue, André Villiers porta l'estocade en rappelant que la majorité départementale ne prendrait pas part au vote faute de compétence pour le faire, mais invita le groupe d'opposition à voter s'il tel était son souhait.
Désarçonné un instant, Dominique Bourreau conclut que le groupe d'oppositon retirait son voeu car il n'aurait plus de sens dans ces conditions. 3-0 pour Villiers, le coup du chapeau.
Et d'annoncer que les élus d'oppostition allaient se concerter pour revenir à la charge dans le domaine de compétence du conseil général. Décryptage : en fait, les élus de gauche n'ont pas bétonné juridiquement leur "voeu". En outre, certes et on a bien entendu, ils ne comptaient pas dans leurs rangs un avocat professionnel du calibre de Philippe Serré, par ailleurs passionné de théâtre ce qui le rend encore plus sympathique.
La messe était dite, pour cette fois...
Pierre-Jules GAYE
Questions à André Villiers avant la séance
VIDEO interview d'André Villiers après la session
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"L'intégrale"en 2 vidéos
Dans la vidéo ci-dessous : Ambiance et interview d'une représentante du personnel de Domanys
Les "Vidéo-Flash"
La motion présentée par le groupe d'opposition au conseil général
Pierre BORDIER, sénateur de l'Yonne, Saint Fargeau
Jean-Paul CARRA, Brienon
Commentaires
Add : André villiers qui souffre du reproche de fort autoritarisme se fera t'il désormais "accuser" (le mot est excessif quand même....) d'avoir été laxiste si l'affaire grossissait ?
A Drouhin et A Villiers renvoyés à leur "conscience"... bon, on ne sait si ça ira bien loin du cp!
Bien !
On pouvait s'attendre à ce que ce feuilleton dure... mais point trop n'en fallait ! Hélas, non la prochaine, au vu des rebondissements, est remise aux... N'ai pas régi avant car ne suis pas un politicien et croyais qu'un dénouement rapide serait trouvé par tous et pour le bien de tous. Que nenni ! Tout le monde se doit d'être patient. En attendant... attendant... attendant... je tiens à souligner la valeur du travail d'investigation, de clarté, de volonté de faire comprendre simplement ce qui a pu être présenté ailleurs comme de l'imbuvable et bien sûr incompréhensible.
Donc tout bêtement un très grand coup de chapeau à AUXERRE TV
je ne comprend pas cette attitude des salariés de Domanys qui viennent soutenir celui qui les a mis dans cette situation. A moins qu'ils n'aient subi des pressions. C'est fort possible, quand on connait les menaces que Villiers a faites en direct à Bourreau.
En tout cas les salariés qui ont manifestés ont ils pensé à leurs anciens collègues, virés comme des malpropres (oups, pardon, ils ont été incités à partir) ? Ne pensent ils pas qu'ils sont, comme les locataires, les contribuables de l'Yonne, les entreprises icaunaises, des victimes de Drouhin ?
Le directeur actuel et Drouhin commettent une faute en demandant aux salariés de les soutenir, sous peine de sanctions. Quand un organisme est dans la tourmente, c'est le rôle de la direction de protéger ses salariés, de les souder autour d'un objectif; Et non de les envoyer au front pour sauver le soldat Drouhin
Je constate que les salariés de Domanys sont en faveur de leur Président ! N'oublions pas que l' ancien directeur est en cause dans cette mauvaise gestion et que depuis 2 ans la situation se redresse. Alors Messieurs les politiques stop a votre mauvaise foi et pensez un peu a vos électeurs avant de penser a votre petite situation en vue des prochaines elections!
Question du journaliste : pourquoi monsieur Villiers la majorité a refusé de démettre Alain Drouhin (je résume!)... Réponse de l'intéressé : blabla avec le visage de quelqu'un qui ne dort pas depuis plusieurs jours... ce que l'on peut entendre au demeurant. La réponse est plus simple : l'affaire débute à peine, et quoi de mieux qu'un "putschiste" (ds l'esprit des ump!) pour neutraliser un "putschiste" ? "Dédé" sort encore + affaibli et dépossédé par ce premier round qui en appelle beaucoup d'autres.
Quelle réactivité : l'info du jour et l'analyse dans la foulée !
Maintenant on veut en savoir plus sur la grand tripatouillage électoral cfr le redécoupage des cantons
Ce n'est pas fini.
Premier round pour Villiers ...
Il y a entre les UMP et les DVG une démarche parallèle mais à la même finalité. Villiers est déjà détesté par les habitants, sans réels pouvoirs et sera un putching ball idéal jusqu'aux municipales... Et les UMP pourront récupérer la mise, en se basant sur le catastrophique bilan de Villiers en terme d'image, sur son non contrôle de l'UDI liliputienne qui est est. C'est malin... Et encore une fois les même gagneront. Gendraud et les ex putschistes restent d'une discrétion qui doit faire tiquer : tout est déjà acté, Villiers est en paille !