Guy Férez maire socialiste d'Auxerre, auteur de la requête d'expulsion : les gens du voyage font appel du jugement (DR)

 

Les caravanes des gens du voyage occupent le parking devant le stade Abbé-Deschamps réservé aux VIP et à la presse les jours de match (DR)

 

Le maire socialiste d'Auxerre, Guy Férez, a porté plainte pour stationnement illégal des gens du voyage sur le parking situé devant le stade Abbé-Deschamps. Le premier magistrat de la commune a introduit une requête auprès de la présidente du tribunal de grande instance d'Auxerre via le cabinet d'avocats SCP Bazin-Persennot-Louis-Signoret-Carlo-Vigouroux.

L'objet de la requête était d'ordonner l'expulsion des gens du voyage, de toutes les personnes et de tous les biens, sur la partie du domaine public enregistrée au cadastre ON°431. Soit le parking en question.

Au motif que cette occupation était illégale, qu'elle générait de nombreuses nuisances (prélèvement sauvage d'eau et d'électricité) et que cela posait des difficultés pour le stationnement des supporters de l'AJA (sic... en fait il s'agit du parking VIP et presse) et que par surcroît, "le terrain ne possède aucun dispositif des eaux usées (égouts Ndlr) ce qui ne va pas sans poser de problèmes de salubrité et d'hygiène". Ce qui est parfaitement faux. Nous l'avons vérifié. Autrement dit la Justice saisie en référé juge sans vérifier. Cela constitue, objectivement, un fait nouveau susceptible de "modifier ou rapporter" l'ordonnance en question (art 188 code de procédure civile). (*)

Vendredi, le tribunal d'Auxerre a donné suite et droit à la requête du maire d'Auxerre, reprenant ses motifs et prononcé une ordonnance de référé d'expulsion (*).

D'un mot, les gens du voyage sont expulsés illico et disposent de 6 heures (jusqu'à 23 heures vendredi Ndlr) à compter de l'affichage de l'ordonnance sur les lieux, pour s'en aller. Faute de quoi, l'évacuation sera effectuée par les forces de l'ordre. En outre, le tribunal fixe à 300 euros l'astreinte par jour et par personne, à la charge de toute personne qui se maintiendrait au-delà de ce délai.

Mais le pire (ou le meilleur) est à venir.

L'ordonnance d'expulsion indique que "la multiplicité des personnes concernées (ils sont près de 180 dont la moitié d'enfants Ndlr) et les mouvements d'arrivée et de départ... ne permettent pas, au regard du nombre de véhicules, d'identifier les personnes occupant de manière illégale les lieux".

Mince alors. Comment faire payer des gens (du voyage par surcroît) qui ne sont pas identifiés car non identifiables ..?  Est-ce pour justifier que ces personnes-objets non identifiées, n'ont  même pas été entendues ? 

 

Le silence

Cette affaire est abracadabrantesque .... (nous préférons le néologisme de Rimbaud dans "Le Coeur supplicié", à celui du président Jacques Chirac Ndlr).

Une question, une seule. Est-il normal, en 2013, en République, que pas un seul élu de la commune d'Auxerre, majorité et opposition confondue, ne soit entré en contact avec la communauté des gens du voyage, dont le séjour à Auxerre a été annoncé, dès le mois de mars 2013 ?

Autrement dit, si l'on en croit, Franck, le responsable de la communauté de passage à Auxerre, les gens du voyage, enfants comme adultes, depuis leur arrivée, n'ont vu que des policiers municipaux et nationaux plus un huissier.

L'affaire est désormais entre les mains du préfet de l'Yonne - à qui le maire d'Auxerre a refilé la patate chaude - garant de l'ordre public dans le département. Pour l'heure, ce dernier doit considérer que les gens du voyage ne menacent pas l'ordre public. Il suffit de se déplacer sur place pour s'en rendre compte. Pas de bruit, tout est propre, nickel même. Ces gens du voyage en remontreraient à beaucoup. Les rapports de police (municipale et nationale) sont vierges en dépit des contrôles répétés. C'est ce qui explique peut-être en partie ce qui retient le préfet de l'Yonne de faire appliquer l'ordonnance d'expulsion.

AUXERRE TV a contacté le cabinet du maire, vendredi matin, et demandé réponses à quelques questions précises, en l'absence de toute communication de la cellule com de la ville, placée en mode silencieux.

AUXERRE TV attend toujours des réponses à ces questions. Elles concernaient aussi l'alerte à la bombe de mercredi, en centre ville, la caméra de surveillance municipale et son contenu éventuel.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 EN SAVOIR PLUS  : AVIS D'EXPULSION

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(*) L'ordonnance de référé est une décision provisoire rendue à la demande d'une partie, l'autre présente ou appelée, dans les cas où la loi confère à un juge qui n'est pas saisi du principal le pouvoir d'ordonner immédiatement les mesures nécessaires. (Art 484 Code de procédure civile)

- L'ordonnance de référé n'a pas, au principal, l'autorité de la chose jugée. Elle ne peut être modifiée ou rapportée en référé qu'en cas de circonstances nouvelles (Art 488, Code de procédure civile)

- L'ordonnance de référé peut être frappée d'appel. L'ordonnance rendue en dernier ressort par défaut est susceptible d'opposition. Le délai d'appel ou d'opposition est de quinze jours ( Art 490 modifié par Décret 86-585 1986-03-14 art. 2 JORF 19 mars 1986 Code de procédure civile)