Raymond LE DEUN dans son bureau (DR)

 

La sécurité routière (34 morts soit 9 de plus déjà qu'en 2012) et la hausse des cambriolages (+ 8%) sont la principale préoccupation du préfet de l'Yonne. Les contrôles vont être multipliés et renforcés.

34 morts sur les routes à ce jour en 2013 contre 25 l'année dernière. Les accidents accusent une hausse de 5%, le nombre de blessés de 10%. Une année noire sans explication sinon celle de la vitesse, l'alcool et le comportement des conducteurs.

La mise en place de l'intercommunalité (21) qui entre en vigueur à partir du 1er janvier 2014 et dont les compétences devront être définies avec pertinence, les élections municipales et la qualité de l'eau (22 communes délivrent de l'eau impropre) constituent les autres priorités de Raymond Le Deun.

Ce dernier s'est livré au jeu des questions et des réponses, passant en revue de nombreux aspects de la vie économique et sociale du département de l'Yonne.

Si le chômage reste stable à 10,8 % ainsi que l'emploi malgré une érosion lente et continue, on relèvera que le préfet est soucieux de la situation de 2 à 3 entreprises importantes, où l'on n'est pas à l'abri de plans sociaux. On notera également la chute assez spectaculaire du nombre des apprentis dans le bâtiment.

L'année agricole est mitigée et médiocre en termes de récoltes et de production de vins (- 30 à - 50%). Pour le préfet, la façon de travailler des agriculteurs doit changer. ce ne sont pas les hommes qui sont en cause, mais des méthodes désormais révolues.

Les emplois d'avenir ont bien marché et les objectifs sont tenus (666). D'ores et déjà, 391 emplois ont été créés dans les communes et le mouvement associatif, 221 dans le secteur marchand. En revanche, les contrats de génération ont moins bien fonctionné.

Selon le préfet, les rythmes scolaires devraient progressivement se mettre en place et certaines règles s'assouplir au fur et à mesure.

Dans l'Yonne, aucune commune n'a refusé le mariage pour tous. La prostitution existe dans des zones bien identifiées mais ne pose pas problème à l'ordre public.

Si les cambriolages sont en augmentation, leurs formes ont évolué. Il y a les autochtones mais aussi des ressortissants des pays de l'est (Albanie, Roms) et de Géorgie, qui constituent de véritables mafias. Le modus operandi a évolué. Des cambriolages par vagues rapides avec des objectifs de butin précis. L'Yonne est située dans la troisième couronne parisienne.

L'effondrement de Domanys frappé d'une interdiction de construire pendant 5 ans, pose problème dans la mesure où des zones de l'Yonne se situent hors du champ de compétence d'autres bailleurs sociaux, tels l'Office Auxerrois, Brennus Sens et Simad Joigny. Or dans trois ans, l'absence de bailleur social dans ces zones blanches, posera problème.

Concerant l'exploitation du pétrole dans l'Yonne, l’exclusivité a été donnée à des entreprises pour faire des recherches. Ce ne sont pas des permis de forage. Pour forer, il faut une autorisation préfectorale, une étude d’impact etc. Les sociétés qui ont obtenu les permis de recherche se sont engagées à ne pas procéder par fracturation hydraulique, interdite par le loi de la république sur le territoire français.

Enfin, le redécoupage des cantons a été validé dans 18 départements par le Conseil d'État. 30 autres sont à l'étude au Conseil d'État dont celui de l'Yonne. Rappelons que pour saisir le Conseil d'État, il faut que le décret soit publié au journal officiel. Les oppositions exprimées dans l'Yonne concernaient davantage la loi que le redécoupage en tant que tel. Aucune demande de modification n'a été enregistrée en préfecture hors trois changements de nom.


CHEMILLY POLLUÉ ET L'INTERCOMMUNALITÉ

 

 

 

Sans doute le plus beau bureau de préfet de France, dans l'ancien évêché surplombant l'Yonne. Il fait l'objet de visites lors des Journées du patrimoine (DR)

 

Trapu, épaules de boxeur, le Breton Raymond Le Deun est un homme qui fait face. Il se plaît dans l'Yonne, département d'équilibres à taille humaine, proche de Paris. Nombre ses collègues lui répètent à l'envi lors de réunions de préfets qu'ils aimeraient être à sa place... (DR)