Les propos d'Alain RAYMONT lors de cette réunion.

 

 

La liste du Front de gauche menée par Alain RAYMONT se nommera "Pour Auxerre, l'humain d'abord" et pour cette première réunion thématique, il a invité Paul Ariés, qui se définit lui même sur son site officiel comme "objecteur de croissance et amoureux du bien vivre".

"Remettre la gratuité au cœur de notre pacte social. Et d’abord à l’échelle municipale. Que cette gratuité concerne les transports publics, les services funéraires, l’eau vitale ou le stationnement urbain". Et qu’elle s’adresse à tous… Politologue et écrivain, Paul Ariès appelle les gauches à s’engager dans ce processus de réappropriation. Il insiste beaucoup sur la grauité.

"La gratuité est à la fois une réponse à la peur et le fondement d’un nouveau pacte social. On me dit que la gratuité n’existe pas, que l’école gratuite est payée par l’impôt. Je parle bien sûr d’une gratuité construite, économiquement, culturellement, politiquement.

"J’aime ces maires qui interpellent la population et disent : compte tenu des moyens limités qui sont les nôtres, préférez-vous conserver la gratuité du stationnement pour les voitures ou celle de l’eau, des transports en commun, de la restauration scolaire, des services funéraires, etc. Je suis horrifié d’entendre une partie des gauches dire qu’elles veulent bien de la gratuité, mais pour les naufragés du système, pour les chômeurs."

"Il y a en fait deux conceptions totalement opposées de la gratuité. Il y a une gratuité d’accompagnement du système, celle pour les pauvres, mais elle ne va jamais sans condescendance : êtes-vous un pauvre méritant ? Elle ne va jamais non plus sans flicage : êtes-vous un vrai demandeur d’emploi ou un salaud de fainéant ?

"Il y a aussi une gratuité d’émancipation : ce qui est beau avec l’école publique, c’est qu’on ne demande pas au gamin s’il est gosse de riches ou de pauvres, il est admis en tant qu’enfant. Pourquoi ce qui est vrai pour l’éducation ne serait-il pas possible pour les quatre autres grands piliers qui permettent de vivre : la santé, le logement, l’alimentation, l’énergie ?" (Extrait d'un entretien paru dans Libération du 27 septembre 2013)

 

 

Photos de Thierry Picq