L'information largement diffusée selon laquelle le passage à niveau de Jonches (°) allait être supprimé et que l'État allait financer à hauteur de 18 millions l'opération liée à la construction de la nécessaire déviation, ressemblait à une vraie info.

Or il n'en est rien. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

AUXERRE TV a enquêté auprès des services de la ville d'Auxerre et de la préfecture de l'Yonne pour savoir sur quel document opposable aux tiers, le maire d'Auxerre s'était fondé pour annoncer la suppression et la construction de la déviation de Jonches, d'ici 4 à 5 ans, lors de la cérémonie de voeux aux habitants de Jonches, toujours empreinte de convivialité.

Depuis la lettre adressée au préfet de région, par la ministre de l'Écologie et du Développement durable et de l'Énergie, datée du 29 juin 2012, rien de nouveau. Sauf que la ministre en question a été débarquée. Delphine Batho fut ministre du 12 juin 2012 au 2 juillet 2013, Philippe Martin lui succédant. Delphine Batho fut relevée de ses fonctions, le 2 juillet 2013, pour désaccord budgétaire.

Que dit en substance cette fameuse lettre dont AUXERRE TV n'a pu avoir copie en dépit de demandes insistantes tant auprès des services de la ville d'Auxerre que de la préfecture de l'Yonne, cette dernière par son service communication nous ayant transmis le contenu qui suit.

" Par un courrier au Préfet de région, en date du 29/06/2012, le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie valide le programme de suppression du passage à niveau N°19 sur la RN77 et de rétablissement de la RN 77 par un tracé contournant Jonches.
L’enveloppe prévisionnelle de cette opération est fixée à 18M€.
"Les services de l’Etat, gestionnaire du réseau routier national, sont chargés d’établir les dossiers d’études et d’enquêtes, préalables au lancement de la concertation publique prévue par le code de l’urbanisme."

La question est de savoir si cette lettre vaut toujours engagement, deux ans et demi plus tard, et si le montant de l'enveloppe prévisionnelle est une évaluation ou une inscription de crédits voire d'autorisation de programme ?

Une autre question est de savoir pourquoi cette lettre d'intention n'a pas été suivie d'effet ? La transparence et le respect des citoyens exigent des réponses précises. Aujourd'hui, les effets d'annonce ne sont plus acceptables d'autant que les citoyens ne veulent plus être les dindons de la farce et ne cautionnent plus la déliquescence de la représentation politique qui ruine la démocratie.

 

P-J. G.

 

ARTICLE ACTUALISÉ  samedi 1 février

 

Nous avons pu finalement, après bien des difficultés, obtenir copie de la fameuse lettre du ministère de l'Écologie, hors des instances officielles. Elle date bien du 29 juin 2012 et est adressée au préfet de région ainsi qu'à divers services. Elle acte le choix du tracé de la déviation, parmi des variantes, choix qui date du 19 juillet 2011 dans le cadre d'études préliminaires. Cette lettre est signée du sous directeur de l'aménagement du réseau routier, par délégation de la ministre. Elle valide le programme et fixe l'enveloppe prévisionnelle à 18 millions.

Cette lettre est donc celle d'un technicien qui valide l'une des options techniques initialement retenues. Elle précise le tracé finalement retenu en en estimant le coût prévisionnel. Il n'y a aucun engagement contractualisé ni aucun échéancier ou inscription budgétaire. Donc rien de nouveau sauf la validation d'un tracé.

 

LA LETTRE DU MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE

 

RÉSEAU RFF PASSAGES À NIVEAU DANGEREUX

 

Idem pour ce texte de RFF qui dénombre les passages à niveau dangereux. Pas d'échéancier. Pas d'engagement contractuel.

Nos internautes ont tous les éléments désormais pour se forger un point de vue.

 

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(*) Le passage à niveau de Jonches (89) avait connu le mardi 14 décembre 2010 un accident de la circulation impliquant un car scolaire qui transportait des enfants, faisant 18 blessés. Il a été équipé en 2012 d'un radar qui flashe, contrôle de franchissement de passage à niveau. Le premier dans l'Yonne. Le système du radar est simple : une première photo est prise lorsque l’usager de la route franchit la ligne d’effet du feu rouge clignotant, matérialisée par un trait blanc pointillé tracé au sol. Une seconde photo est ensuite prise lorsque l’usager de la route a entièrement franchi cette ligne. Ces deux photos, avec lecture de la plaque d’immatriculation du véhicule, constituent la preuve de l’infraction.

Le 14 décembre 2010, un car de transport scolaire a été heurté par un train au passage à niveau de Jonches, faisant 18 blessés (DR)