Les Auxerrois ont produit du jeu en seconde période, alternant jeu au pied et jeu à la main.Rarement nous a-t-il été donné de voir les arrières élargir le jeu à ce point, utilisant toute la largeur du terrain (DR

 

Un des trois essais Auxerrois en début de seconde période (DR)

 

En deuxième période, les Auxerrois, vent dans le dos ont sonné la charge et sont revenus à 3 points de Compiègne (DR)

 

Certes ils jouaient contre le vent et contre une équipe qui n'est pas composée de manchots. Mais comment expliquer un début de match aussi catastrophique des Auxerrois sachant qu'ils étaient préparés à l'enjeu ? Passifs, sans envie, comme si dans les têtes ils étaient déjà en Fédérale 3 et qu'il n'y croyaient plus. Les arrières souvent intraitables se sont faits passer en revue comme des bleus. Et voilà Compiègne qui menait 25 à 3, jamais vu à Bouillot une telle correction, à la mi-temps.

Dommage que dans leur seul temps fort de cinq minutes avant la pause, campés à 5 mètres de la terre promise face aux perches, les Icaunais n'ont pas réussi à concrétiser pour revenir à 10-25.

Cela aurait sans doute tout changé car en seconde période c'est une autre équipe qu'ont pu voir les nombreux spectateurs venus au pré Bouillot par une belle journée printanière.

Méconnaissables en première période, les Rouge et Vert, ont sonné la charge et mis le feu partout sur le terrain, acculant leur adversaire dans les 22 et balayant le terrain de gauche à droite et de droite à gauche. Les essais tombèrent à la queue leu leu et voici le RCA revenu à trois points de Compiègne, une équipe dans le doute, sevrée de ballons, comme incapable de réagir.

Mais ces gars là ont non seulement du talent mais aussi de la ressource, de la vista. Au lieu de balancer le plus loin possible le ballon (qui revenait aussi vite) dans le camp auxerrois, ils se mirent à doser et obtinrent une pénalité bien placée, qui leur donna un peu d'air. Puis assez vite, ils inscrirent joliment un dernier essai qui tua le match au plus fort de la domination auxerroise. L'intelligence collective passe par l'intelligence tout court des uns et des autres.

 

Solidarité et camaraderie

Le RCA fait une mauvaise opération car il ne prend même pas le point du bonus défensif. Ses concurrents directs, Domont et le PUC ont gagné, ce qui n'arrange rien et propulse Auxerre à la dernière place, à 4 points de l'avant dernier.  Il y a des jours comme ça et des saisons comme ça, où cela ne veut pas rigoler. Mais le RCA en a connu d'autres, et rien ne semble pouvoir atteindre l'esprit de groupe et de famille qui animent ce club depuis des décennies, fondé sur les valeurs d'un authentique terroir.

Allez le RCA, faites-vous plaisir désormais et faites-nous péter une fin de saison renversante : il reste quatre matchs avec des confrontations contre des concurrents directs.

En attendant, sous la tente des sioux qui jouxte le Mille Club (réservé à la bière), lors de la célébration d'après-match pour la réception des arbitres, des dirigeants et joueurs de l'équipe adverse, les remerciements aux fidèles sponsors, à l'heure des discours, toujours empreints d'humour et de profondeur ; le co-président Pascal Pic a fait sensation. Observant que nombre d'élus et candidats divers aux élections municipales étaient accourus à toutes jambes négligeant leurs épouses pour l'occasion certains déjà munis d'écharpes !, il indiqua qu'il ne donnerait la parole à aucun élu ...  et le dit d'une telle manière indiscutable, que tout le monde éclata de rire, y compris les candidats, bien obligés, sous peine de passer pour des guignols.

En revanche, Pascal Pic donna la parole à Bernard Casoni, coach de l'AJA, venu pour la première fois à Bouillot avec Jean-Pierre Saunier.

Caso évoqua la solidarité entre équipes qui ont des difficultés. Il indiqua qu'il avait évolué à Toulon où il était aussi contaminé par le rugby, dont il apprécie l'esprit et la camaraderie. 

Vous avez dit camaraderie ? Fallait voir l'ambiance autour des vestiaires de Compiègne.

Il y a trois semaines de trêve avant le prochan match. Devinez quoi ? Les arrières de Compiègne partent au ski, ensemble. Pas étonnant que sur le terrain, ils se trouvent les yeux fermés, complices et bondissants pour gommer la connerie de leur coéquipier. Mais ça, les Auxerrois savent aussi le faire. Ce sont des experts en la matière en termes de solidarité.

Rugby quand tu nous tiens.... Au fait, vous avez vu Angleterre-Irlande.... ?

 

P-J. G.

 

FICHE TECHNIQUE

A Auxerre : Compiègne bat Auxerre 33 à 25 ( 25-3) Arbitrage de M.Kettami (Ligue de Lorraine )

Pour Compiègne: 4 essais de Chelly (20e) , Poredon (22e et 74e ) et Jeffrey(34e) ; 3 pénalités de Drahonnet ( 6e, 14e) et Strady (64e) ; 2 transformations de Drahonnet (22e, 34e).

Pour Auxerre essais de Lomsadze (42e), Zamengo (52e) et collectif (71e) ; 2 pénalités ( 17e, 61e) et 2 transformations (42e, 52e ) de Champeau. Cartons blancs:Drahonnet (40e) pour Compiègne. Lever de rideau : RCA B bat Compiègne B 12 à 5 .