Manuel Valls à l'inauguration du commissariat d'Auxerre, le lundi 11 mars 2013, sous l'oeil de la caméra d'AUXERRE TV (DR)

 

En nommant Manuel Valls premier ministre, François Hollande fait un choix qui semble contraire aux leçons des municipales. Il joue gros en propulsant celui qui a mené sa campagne présidentielle avec succès.

Là où une demande de gauche et de justice sociale s'est exprimée, le président brandit le discours d'ordre, de sécurité et de libéralisme : celui-là même qui a organisé la descente aux enfers de la gauche.

La réponse du ministre d'Intérieur, le 12 mars à Mediapart, à l'interpellation de Laurent Mauduit sur la politique économique menée par François Hollande.

 


 

Manuel Valls nommé Premier ministre «de combat»

 

François Hollande a annoncé, lundi à 20 heures, à la télévision, la nomination du ministre de l'Intérieur à Matignon. Les ministres écologistes ne restent pas au gouvernement.

«Vous avez exprimé votre mécontentement, je suis venu vous dire que j’ai entendu votre message prace qu’il est clair, a déclaré le chef de l'Etat qui promet de répondre «avec franchise et lucidité».

Après avoir rendu hommage à Jean-Marc Ayrault qui a agi «avec courage et abnégation», Hollande compte ouvrir «une nouvelle étape» de son quinquennat. Le Président a donc annoncé la nomination de Manuel Valls  – «il a les qualités» pour le poste –, à la tête d’une «équipe resserrée, cohérente et soudée, un gouvernement de combat».

Hollande a confié à Valls la mission de «redonner de la force à notre économie», citant le pacte de responsabilité et la transition énergétique qui «sera préparée très vite». Hollande y ajoute une «mission de justice sociale» avec un «pacte de solidarité». Et prévoit une «diminution des impôts et une baisse rapide des cotisations payées par les salariés»

Les écologistes sortent

Dans un communiqué commun, les ministres écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin estiment que la nomination de Manuel Valls n'est «pas la réponse adéquate aux problèmes des Français» et annoncent qu'ils «n'entendent pas participer à ce nouveau gouvernement, que nous assurons de notre vigilance la plus haute mais aussi de notre solidarité, chaque fois que le cap choisi sera le bon».

L'extrême gauche furibarde

François Hollande a nommé comme Premier ministre «le plus grand commun diviseur possible de la gauche, Manuel Valls (...) A un désastre électoral, le chef de l’Etat répond par un suicide politique» a déclaré le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon à la presse. «Le chef de l’Etat est l’unique responsable du désastre électoral qui a frappé la gauche hier», a-t-il assuré. Selon le député européen, «son intervention aujourd’hui et sa décision montrent qu’il n’a rien compris au message qui lui a été adressé par le peuple français. Il confirme son alliance préférentielle avec le Medef en replaçant au coeur du futur politique du gouvernement le pacte de responsabilité».

 

 

L'INAUGURATION DU COMMISSARIAT D'AUXERRE PAR MANUEL VALLS