Oh bien sûr que la trahison a fait mal, et manquait d’élégance. Pire, elle fut publique cette trahison, ne lui laissant pas un instant privé, ni un lieu pour pleurer et casser les assiettes en paix. Elle a souffert. Comme toute femme qui découvre ne plus être « celle qui ». Que l’on aime vraiment ou non, c’est une épreuve que chacune traverse à sa manière. D’autres femmes, madame Trierwieler, ont passé ce cap en déversant leurs larmes, rancœurs et reproches dans l’intimité des amis et parents, ainsi que les questions, vengeances provisoires… Elles sont des milliers à vivre et surmonter cette période de grands doutes, et puis elles remontent leurs manches, essuient leurs larmes et se souviennent qu’elles existaient aussi avant « lui », retrouvent le chemin d’une nouvelle vie…

 

Le livre qui agace les libraires ...

 

Mais votre manière à vous, Madame, est non seulement indécente et exagérée, elle laisse aussi jaillir une haine qui ne vous embellit pas.

Je n’ai pas lu le livre et ne le lirai pas.

On me dit que vous vous y dépeignez  comme une « belle personne ». Tiens… comment peut-on être belle et dévouée et sombrer aussi bas dans la rage de détruire ? Si vous aviez vraiment aimé et non pas « voulu » l’homme, vous seriez toute autre. Oui, il vous a maltraitée. Ca reste son image, cependant. Vous vous en composez une encore bien pire.

Révéler l’intimité de l’homme qu’après tout vous avez choisi – librement ! – vous montre déloyale et narcissique, fielleuse. Mauvaise. Indécente.

« Il n’aime pas les pauvres, les appelle les sans-dents »… Parce que vous, vous n’avez jamais eu un mauvais jeu de mot, une phrase ou un qualificatif bien ironique juste dans l’envolée d’un repas, d’une irritation, d’un échange de  blagues de mauvais goût auquel nous succombons tous un jour ou l’autre ? Est-ce que ces moments représentent la personnalité entière d’une personne ? Est-ce aussi simple et caricatural ?

Vous choisissez ce qui fera mal, le sortez du contexte, ou lui donnez un relief que ça n’a jamais eu. Et puis… si ça heurtait tant votre cœur de midinette, pourquoi restiez-vous dans le sillage de cet homme sur lequel vous n’avez, finalement, que du mal à dire ?

Que l’on soit pour ou contre le président Hollande, ce que vous faites va déchaîner des passions déséquilibrées parce que vous déposez la loupe de votre rage sur ce que vous voulez que l’on voie.

 

Vous agacez même les libraires, il ne faut pas demander… Vous faites honte.

 

Vous ne guérirez pas vous-même de votre propre rage.

 

                                                             Suzanne DEJAER