Maison d'arrêt d'Auxerre, mardi, 18h30 (DR)

Les pylônes de 12 m de hauteur serviront à maintenir un filet de protection (DR)

 

 

Pour ceux qui s'interrogeraient sur ces pylônes qui ont curieusement poussé mardi au sein de la prison d'Auxerre, ces étais serviront en fait à soutenir de nouveaux filets anti-projections. Lesquels seront installés au-dessus de la cour de promenade de la maison d'arrêt.

Une pratique qui peut paraître surprenante, mais qui se révèle courante dans le petit monde des prisons. Cigarettes, téléphones portables, lettres, alcool, résine de cannabis ou même nourriture, sont ainsi transformés chaque semaine en dizaines de « missiles » qui franchissent les six mètres (au moins) de hauteur des murs d'enceinte de la prison.

Pour parer au phénomène, c'est donc un filet de protection qui va être tendu au-dessus des cours de promenade de la prison, avenue du Général de Gaulle. Un coût qui peut varier entre 200 000 et 400 000 euros selon la configuration.

Cela pose problème, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'établissement.  Pour parvenir à leurs fins, les livreurs de missiles n'hésitent pas à passer par des propriétés privées, en l'occurrence les jardins des habitants qui entourent la prison. Pourtant, pour les lanceurs, les peines prévues sont lourdes. Un parachutage peut être sanctionné d'un an de prison ferme et de 15 000 € d'amende. Les détenus, eux, s'exposent, quand ils sont identifiés, à des procédures disciplinaires et à des sanctions administratives.

Alors, le filet antiaérien, solution miracle ? Sans doute non. Il n'empêchera pas les parachutages, mais il empêchera les destinataires de recevoir leur colis. Et à terme, ce filet peut devenir dissuasif.

Mardi, une grue géante a procédé à l'élévation d une série impressionnante de pylônes et armatures métalliques, destinées à soutenir le filet qui va être posé par desssus.