Jean-François Michel à l'IUT d'Auxerre lors d'un tournoi d'échecs (DR)

 

Il vouait une passion pour le jazz et était musicien (DR)

 

Jean-François Michel était un artiste et un rebelle passionné d'art brut et moderne. Il organisait de temps à autre, des expositions avec ses amis artistes (dont Pascal Auger et ses panneaux géants, Thierry Villery et ses peintures, Jean-Claude Delagneau et ses sculptures, peintures), présentant des oeuvres souvent étonnantes et admirables.

On se souvient de l'expo d'avril 2010 à l'Ocrerie, ces petites vies, ces personnages maladroits, ces caractères tranchés qui se côtoient et nous renvoient à nos propres faiblesses. Pour autant notre regard reste tendre devant ce spectacle empli d’humilité, jamais moqueur. Ils sont comédiens, danseurs, techniciens, citoyens et engagés dans un spectacle à part.

Il vivait à l'Ocrerie, rive droite, le long de l'Yonne dont un bras venait lui tendre la main  à Champoulins.

 

Jean-François Michel savait faire beaucoup de choses avec les mains, de la maçonnerie et de l'art. La perte des anciens savoir-faire l'attristait dans les métiers aujourd'hui, où ils ne sont plus transmis aux jeunes générations (DR)

 

"Ancien site industriel de traitement des ocres de Puisaye. Vestiges du lavage et de la cuisson. Construit sur le site de moulins médiévaux. Aujourd'hui négoce de matériaux anciens et taille de pierre. Vente d'ocres et de pigments." Voilà la fiche signalétique sur l'Ocrerie signée Brichoux.

L'ocrerie existe depuis le douzième siècle : un seul site mais qui a façonné l'histoire industrielle auxerroise. Au 12ème siècle, le site a abrité des moulins puis une cimenterie au 19ème avant de devenir une ocrerie. La fabrication d'ocre débuta au milieu du 19ème siècle et se poursuivit jusqu'au lendemain de la grande guerre de 14-18. On vendit encore de l'ocre jusqu'à la fin des années soixante.

Claude Michel, figure d'Auxerre, racheta le site pour y installer son entrerprise de matériaux anciens, gérée, aujourd'hui, depuis la disparition de son père, par son fils Jean-François, frère de Didier Michel entrepreneur en travaux publics et adjoint au maire d'Auxerre pour le commerce.

 

Le papa de Julie disparue

 

Le 6 octobre, fut le dernier partage de Jean-françois Michel sur sa page Facebook ... une photo de sa fille Julie (DR)

 

Jean-François Michel aussi est le père de Julie Michel, la jeune femme auxerroise disparue depuis le mois de juillet 2013 dans l'Ariège. Toutes les recherches menées depuis par la gendarmerie, la famille et les amis qui ont créé  une association d'entr'aide, se sont avérées vaines, jusqu'à présent. Les recherches continuent.

Jean-François Michel était facétieux. Sa date de naissance sur son FB est datée le 13 août 1912, ce qui lui faisait 102 ans. La dérision est souvent l'arme des désespérés.

Il glissait, non sans humour qu'il savait faire grinçer, être le vilain petit canard de la famille. Il n'a jamais voulu témoigner publiquement, à propos de sa fille Julie, elle aussi, artiste.

Comme nous lui demandions pourquoi, il nous expliquait que ses propos seraient de toute façon déformés et peut-être mal compris. Il ne voulait pas de polémique.

AUXERRE TV a toujours respecté ce point de vue.

Aujourd'hui que Jean-François n'est plus, nous pouvons témoigner pour dire que le papa était intimement persuadé que sa fille Julie qu'il adorait, était encore vivante.

Il n'avait pas de preuves ni d'indices, mais il disait le "savoir", point barre.

"Elle reviendra un jour ...., quand elle aura fait son chemin, quand elle le décidera.", murmurait-il le regard perdu sur l'horizon.

À Odile Michel  sa maman, à ses enfants, à sa soeur, à son frère, à tous les membres de la famille, à ses proches, nous présentons nos condoléances émues et attristées.

 

P-J. G.

 

 

Avec le maire Guy Férez lors de l'expo en 2011 à l'Ocrerie devant des oeuvres de Joly (DR)