Jean-François Michel, décédé à l'âge de 57 ans, est père de quatre enfants dont Julie disparue en juillet 2013 dans l'Ariège (DR)

 

Il pleure sur la ville comme il pleure dans les coeurs. Le bruit doux de la pluie chaude par terre et sur les toits a accompagné la cérémonie autour du cercueil de Jean-François Michel, artisan et artiste, rebelle, "l'oiseleur de l'Ocrerie, amoureux des objets insolites, jazzman, bohème délicat et cultivé, au sourire merveilleux.. qui adorait ses parents et ses enfants.". Un cercueil couvert de pétales de roses multicolores. Bigarrées comme tous ces humains, aux visages très différents, venus, parfois de loin, lui dire un dernier adieu.

La salle de recueillement pourtant agrandie était bondée et beaucoup se pressaient sous le préau devant l'entrée, où des enceintes permettaient de suivre la cérémonie. Une cérémonie simple, directe comme un upercut, rythmée de témoignages sensibles, exprimés avec les tripes, sans fioritures ni effets aucun. Un moment fort et vrai sous la pluie et les parapluies.

Des témoignages qui en ont disent long sur la qualité du disparu et les liens qu'il a pu nouer tout au long d'une vie brutalement écourtée. Fraternité, partage, accueil au sein d'une famille formidable qui a transformé celle de l'ami de Liverpool et débordé sur les autres. Comme toute famille devrait le faire à en croire le père Jean-Marie Rigollet, maître de cérémonie par excellence, au sommet de son art, lui qui fut accueilli, en 1965, par la famille Michel.

Les prises de parole de Claire sa fille et de Betty la maman de Julie disparue en juillet 2013, furent de dignité et de portée universelle. Que d'amour dans cette famille, jamais anéantie par les complications de la vie. Quelle force. Le poème Fureur de vivre écrit par Jean-François Michel lu par Claire exprime l'essence de l'engagement de vie de son père. Un autre poème dédié à Julie et lu par Betty dit l'amour. L'Anglais de Liverpool, le scouser, dit la vie, "non pas le nombre de respirations mais le nombre de fois où l'on a le souffle coupé ..."

La grand-mère, la maman, Madame Odile Michel, eut la force de conclure la cérémonie en indiquant que l'offrande servirait à la poursuite des recherches de Julie. L'espérance, l'espoir demeurent plus que jamais. Transmis par le père.