Une attaque à la kalachnikov et au lance-roquettes par au moins deux hommes cagoulés au siège de Charlie Hebdo, à Paris, a fait au moins 12 morts et une dizaine de blessés, mercredi 7 janvier.

Sur les images filmées par le journaliste Martin Boudot, de l'agence Premières Lignes, depuis un immeuble situé à proximité du bâtiment attaqué, on entend des coups de feu et des voix, dont une criant "Allahou Akbar".

Au loin, on distingue au moins deux personnes semblant en fuite. Dans leur fuite, les agresseurs ont également ouvert le feu sur des policiers.

 

 

 

Pendant la conférence de rédaction

L’attaque a été menée peu avant midi, mercredi, pendant la conférence de rédaction par au moins deux hommes cagoulés (trois selon Alliance Police). Ils auraient pénétré dans le bâtiment armés de kalachnikov et d’un lance-roquettes, avant de tirer à plusieurs reprises pendant cinq minutes selon selon plusieurs témoins présents sur place. Des véhicules de police ont également été ciblées. Une source policière a confié à l’Agence France Presse, que les hommes auraient crié :

« Nous avons vengé le prophète ! »

Selon Christophe Deloire de Reporter Sans Frontières :

« Les assaillants se sont trompés de porte. Ils sont entrés par le No 6 avant d’entrer au No 10. Ils visaient clairement Charlie Hebdo. »

Selon Emmanuel Quéméner d’Alliance Police :

« Quand ils ont voulu partir, les tireurs sont tombés sur un véhicule sérigraphié de la police, c’est pour ça qu’ils ont tiré sur des policiers. Ils sont partis en direction de la porte de Pantin, où ils ont abandonné leur véhicule et sont montés dans un autre. »

 

Le secrétaire général de RSF (reporters sans frontières), Christophe Deloire, a pour sa part dénoncé « une attaque d'une violence démente, barbare comme il n'y en a jamais eu ». « C'est aujourd'hui sans commune mesure le jour le plus noir de l'histoire de la presse française », a-t-il ajouté.

« Ils sont rentrés dans d'autres locaux mais n'ont pas tiré, ils visaient clairement Charlie Hebdo », a-t-il encore indiqué.

Le journal est situé rue Paul Appert dans le 11e arrondissement de Paris. Charlie Hebdo avait déjà fait l'object d'un incendie criminel en novembre 2011, dans ses précédents locaux situés dans le 20e arrondissement.

 

Qu'est-ce que Vigipirate «alerte attentat» ?

Le plan Vigipirate, dont l'origine remonte à 1978, comprend deux niveaux distincts.

  • Le niveau «vigilance»: c'est le niveau utilisé le plus fréquemment qui consiste en une «protection quotidienne contre une menace terroriste constante». Ce niveau peut se manifester par la surveillance des transports ou encore le contrôle des accès aux sites institutionnels ou à proximité des monuments.
     
  • Le niveau «alerte attentat»: niveau le plus élevé du plan Vigipirate, l'«alerte attentat» peut être utilisée pour une durée limitée dans le cadre d'une «menace imminente d'un acte terroriste».

Qu'est-ce que ça implique ?

Comme l'a annoncé le Premier ministre, le niveau «alerte attentat» peut concerner l'intégralité ou une partie du territoire français. En l'occurrence seule la région Île-de-France est concernée par ce niveau relevé.

Concrètement plus de militaires vont être mobilisés pour la surveillance de la région parisienne. «Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l’objet immédiatement d’une protection renforcée», précise un communiqué de Matignon.

À noter aussi le niveau «alerte attentat» interdit le stationnement des véhicules devant les établissements scolaires.

Mercredi en début d'après-midi, le Premier ministre n'avait pas précisé pour quelle durée s'appliquait le niveau «alerte attentat».

 

Le dessin prémonitoire de Charb, directeur de la publication dans Charlie Hebdo de cette semaine (DR)