La salle Vaulabelle était comble. Il y avait davantage de monde que lors des deux meetings pour les municipales. Les citoyens, de quelque bord politique qu'ils soient, ont de grosses attentes. La politique politicienne ne les intéresse plus. Elle n'intéresse que les politiciens qui n'ont rien compris au film (DR)

 

Le meeting s'est achevé par une Marseillaise (DR)


Jeudi soir, ceux qui seraient venus salle Vaulabelle pour entendre une réflexion de fond sur les événements tragiques de la semaine dernière qui secouent encore le pays tout entier ainsi que les consciences de chacun, auront peut-être été un peu déçus.

Il est vrai qu'il est difficile d'expliquer, de comprendre et de mettre en perspective ces événements. Pourquoi, en quoi et comment vont-ils changer nos vies, notre perception de la politique et notre vision de l'avenir et du monde. D'un mot à quelle sauce allons-nous être mangé ? Autant de questions qui demeurent sans réponse.

Nous n'allons certainement pas reprocher au député de l'Yonne Guillaume Larrivé, de ne pas les avoir fournies, d'autant qu'il n'y a pas de réponse. Et il n'a pas les réponses.

Symptôme ou preuve du désarroi et de l'espèce d'impuissance dans laquelle se sent le citoyen lamda qui a beaucoup d'attentes et s'est remis peut-être à espérer à la faveur de cet incroyable sursaut républicain qui a envahi les rues et places de France, le député de l'Yonne s'est cantonné, sagement, dans ce qu'il sait faire et dire le mieux.

Il a labouré dans la plus pure tradition des meetings politiques de la IIIème République, devant une salle qui lui était acquise, avec une maîtrise de la parole scandée au rythme des silences et de l'estrade. Il a couvert tous les champs dans un discours construit et articulé.

L'hommage aux 17 morts devant la gendarmerie et la police, présents physiquement au premier rang, l'unité républicaine au parlement, son engagement antiterroriste en tant qu'élu de la nation, co-rapporteur d'un projet de loi voté en novembre, auteur d'un rapport sur la sécurité dans les prisons en regard des islamistes radicaux. Ses propositions, anciennes et nouvelles pleines de bons sens (très applaudies par la salle que l'on sentait prête, par moments, à vouloir en découdre ...) en matière de sécurité.

Oui, jeudi soir à Vaulabelle, Guillaume Larrivé a comblé le fossé, le "gap", qui le marquait au fer blanc à droite - une droite identitaire et sécuritaire proche du Front national, marquée par le sarkosisme, la révolte des banlieues à feu et à sang, et son passage chez Brice Hortefeux son maître au ministère de l'Intérieur. 

Le député de l'Yonne a voulu s'affranchir d'un passé ultra-droitiste qui lui colle à la semelle. Événements commandent, il a rejoint Valls, Cazeneuve qu'il porte en estime, ainsi que la horde des Républicains, députés de tous bords, unis dans l'intérêt supérieur de la nation. Tous debouts, qui ont entonné la Marseillaise, une première au Palais Bourbon depuis l'armistice de 1918.

 

Où est l'info ?

Le député de l'Yonne a ensuite décliné.

Décliné la Région en fusion appelant les maires de l'Yonne à délibérer pour demander que Dijon capitale des Ducs supplante Besançon capitale des comtes comme capitale de la nouvelle région.

Décliné le Département (les élections de mars aux contours indéfinis ... mais sexués) et décliné l'Auxerrois au travers de la Communauté des communes dont la gouvernance "clanique" ne trouve pas grâce à ses yeux (euphémisme), au point de constituer un groupe d'opposition bien identifié. Du Férez bashing en bonne et due forme sur toute la ligne. Chassez le naturel il revient au galop.

Alors où est l'info ?

À chacun de choisir, en faisant son marché. AUXERRE TV propose à chacun de revivre en video l'intégralité de la cérémonie des voeux de Guillaume Larrivé, député UMP de l'Yonne.

Cela dit, on retiendra trois choses sorties de la bouche du député de la première circonscription : la probabilité forte que la ligne de chemin de fer Auxerre-Laroche-Migennes soit électrifiée après 40 années d'études. Elle serait programmée au contrat de plan État-région 2016-2020. Qu'en pense Henri de Raincourt, qui fut membre de la commission transport du conseil régional et qui a toujours affirmé que cela ne se fera jamais... ?

Concernant la déviation sud d'Auxerre tant attendue par les Auxerrois, Guillaume Larrivé a indiqué que la ligne budgétaire du contrat de plan État-région en cours d'élaboration, telle qu'elle lui a été transmise par le préfet de l'Yonne avant-hier, indiquait une somme de 4 millions d'euros. Or le coût de la déviation est de 120 millions d'euros.

Enfin, le député UMP de l'Yonne Auxerre-Puisaye, ne votera pas la loi Macron, minisitre des Finances, mais il se réserve la possibilité de voter certaines lignes.

Voilà.

Mais au fait, c'était une cérémonie de voeux ...? Non  ?

À aucun moment l'espérance tapie tout au fond de la boîte de Pandore, cette espérance qui seule demeure lorsque tout s'est envolé, à aucun moment, on ne l'a perçue, à aucun moment, on ne l'a sentie s'échapper de sa boîte.

Sur l'estrade de l'orateur il n'y avait pas de boîte. Au pied du pupitre, il y avait un verre d'eau.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

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