Le beau marché de Toucy remonte au XIIIème siècle. Il était autrefois un marché de boeufs puis est devenu celui des chevaux de traits. À noter cette année, les ovins et caprins

 

 Moi c'est celui-là que je préfère ...  Il est beau-beau et a une coupe digne d'un fotballeur. Qu'en pensent Gragnic, Lembet et Léon qui étaient présents à l'inauguration du Beau Marché ?

 

C'était un samedi au départ de la tour de l'Évêque. Évidemment. Le marché de Toucy connu des Parisiens et au-delà, n'a pas son pareil. Fête des bovins par excellence comme à Auxerre place Saint-Amâtre jadis, devenue fête des chevaux de trait, sans le forcer, des beaux, des vraiment beaux aux queues tressées comme des accroche-coeurs. Comme le Beau marché. Il date du 13ème siècle.

Alors le Beau marché ? C'est une fois par an, au printemps, évidemment. Le moment de la régénération. Des animaux que l'on ramène en troupeaux au pré, afin qu'ils reprennent force et vigueur comme les travaux aux champs et dans les jardins. Il est l'heure de sortir, l'heure avancée, cette nuit, pour favoriser la lumière et le blé.

Il flottait comme un air de jouvence, samedi à Toucy. Et cela se lisait sur le visage resplendissant de Michel Kotovtchikhine le chaleureux maire qui sait se faire entendre lorsqu'il parle. Comme si ce samedi ouvrait le champ à tous les possibles. On n'aurait pas voulu manquer ça. Même la pluie qui ménagea quelques averses participait à la fête. La fête du Beau marché, la fête du printemps, comme un sacre.

Au-delà de tout, il y avait comme une senteur et des fragrances de joyeuse humeur partagée. De toutes les couleurs prêtes à exploser. On les humait, on les palpait dans les rues envahies tôt le matin. Des personnages déambulant, des tronches comme venues d'un autre âge, des visages, des regards, des joues fraîches couperosées, des casquettes, des chapeaux, des mégots au coin des lèvres, des cheveux de toutes les couleurs, longs ou courts soulignant des bols chauves surplombant des jeans trop larges et des vestes à l'emporte-pièce. Une connivence, une complicité. On vient se montrer. On se regarde et parfois on se sourit. Et on ne craint pas de le faire. On est ici chez soi. Enraciné. Cité de Pierre Larousse, de Félix François, et de Jean Genêt et d'autres, car ici on a sauvé des juifs, au prix de la vie.

 

Une scène à nulle autre pareille

Dans ce "coeur de Puisaye", que marqua une autre femme libre que Colette, Simone Goussard, les politiques de l'Yonne ne manquent jamais le rendez-vous du Beau Marché. Pas par obligation corvée mais parce que c'est un théâtre, une scène à nulle autre pareille et qu'il faut y exceller d'autant qu'on peut se lâcher devant la foule à l'écoute. Et que tous les scénarios peuvent être esquissés.

Pardi, à la veille du deuxième tour des élections départementales, le rendez-vous était immanquable. Parce qu'ils savent que le Beau marché est incontournable et que l'on peut se lâcher sur les estrades et voler parfois la vedette aux primés des concours de volailles ou de chevaux.

Le sénateur  UMP Henri de Raincourt, ponctuel, pro, parapluie en main, flanqué du fidèle parmi les fidèles Éric Gentils, conseiller régional ; était le premier au rendez-vous fixé devant l'Hôtel de ville monumental et sa vaste salle de mariage parquettée, trace patrimoniale de la fin du 19ème siècle, difficilement adaptable aux normes pour handicapés.

Michèle Bourris était là elle aussi, la suppléante du député UMP Guillaume Larrivé, le précédant. Les autres arrivèrent au compte goutte, petit à petit : Jean-Baptiste Lemoyne sénateur UMP le visage poupon encore tout chiffonné, témoin d'une nuit courte, Dominique Vérien maire de St Sauveur conseillère régionale, André Villiers le président du conseil général UDI manifestement en forme, Alain Drouhin bientôt past conseiller général, Patrick Gendraud porte-drapeau du chablisien, Pierre Bordier le Fargeaulais qui quitte la scène publique mais conserve ses gros sourcils-moustaches c'est l'essentiel, le député UMP Guillaume Larrivé en tenue d'après ski, Pascal Bourgeois prêt à en découdre, Isabelle Florent-Meurisse sa coéquipière adjointe au maire de Villiers St Benoit, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi, président de la communauté de communes (24) Coeur de Puisaye, Yves Vecten le pilier venu du sud Auxerrois qui n'a peur de rien, Charles d'Astorg conseiller municipal UMP de Lavau et les autres, maires, élus, responsables d'associations, artisans, chefs d'entrerprise.

 

De haut en bas

Ìci on visite le Beau marché de haut en bas, faïences british made, peintures et photos du terroir, exposition de poules, lapins (des Malinois gros câlins) et autres autruches on découvre au fil de la marche dans les ruelles et rues de la ville haute à la ville basse. Avec une halte pour l'inauguration des nouveaux locaux Groupama où trois ambassadeurs de l'AJA, Lembet, Léon les deux gardiens du temple et Gragnic le créateur magnifique, prenaient des notes pendant les discours. Guy Cotret le président de l'AJA, aurait-il exigé un rapport ...?

Dans la cité basse, l'exposition de chevaux de trait fut chahutée par des militants FN banderolle en tête dénonçant en scandant au pas, les retraites complémentaires des conseillers généraux auto-attribuées, chaque année.

Non loin de l'étang, on crut un instant qu'il y en avait un qui allait boire la tasse. L'altercation entre André Villiers indigné et révolté par tant d'invectives, et Julien Guibert candidat sur Auxerre, alimentée par des vociférations venues d'alentour, fut musclée. Édouard Ferrand eurodéputé, patron du FN en Bourgogne et dans l'Yonne était présent, se tenant légèrement en retrait comme les généraux lors des grandes batailles. On pense à Waterloo dont les cérémonies commémoratives du 200ème anniversaire, le 18 juin, vont reconstituer la bataille fatale à l'Empereur, sans doute à cause du maréchal Ney et de l'absence du Maréchal Davout l'Auxerrois.

 

Le match des 37 ans

Remontant en travers la cité de Pierre Larousse l'encyclopédiste lexicographe qui vit le jour à Toucy le 23 octobre 1817, le cortège disséminé en groupuscules parvint à grimper la majestueuse et grinçante cage d'escaliers  de l'Hôtel de ville. L'heure des discours avait sonné avec les verres et les gougères. Des discours empreints de gaieté et de bonne humeur, la charge étant donnée par le premier magistrat de la cité qui dériderait un régiment d'infanterie en déroute.

Dans le jeu des miroirs qui se reflètent et réfléchissent, Jean-Baptiste Lemoyne et André Villiers, candidats pressentis pour disputer le troisième tour, jeudi prochain à 9 heures, se serraient les coudes et les ont levés ensemble, à leur santé. Mais est-ce le vrai match ?

Débusqué, Guillaume Larrivé au fond de salle. Discret, fondu dans la foule, éloigné de la table des officiels, le député UMP sarkozyste qui prône le "ni ni" s'est objectivement isolé. Il s'est démarqué - il aime ça - se démarque et est en tout cas démarqué du front républicain icaunais initié par Villiers et l'UDI à Germigny, jeudi : l'union sacrée contre le FN. Ralliée par Jean-Baptiste Lemoyne, UMP présent, qui a appelé clairement à Germigny à voter pour les candidats républicains.

Le vrai match, oui, c'est le match Lemoyne-Larrivé, deux UMP, tous les deux 37 ans, au style différent. Quel match ?

Le match "qui sera le premier, ministre" ? En 2017, dans le meilleur des cas, car peut-être devront-ils patienter encore. Faites vos jeux.

Pendant ce temps, dans la ville basse, au royaume de Joffac, Jean-Pierre Soisson en pull vert printemps, le visage épanoui où on crut decéler des traces de bonheur, signait à tour de bras, la première page de son dernier livre de mémoires politiques. Sans oublier la dédicace personnalisée.

Puisaye éternelle, celle du coeur, de l'esprit et du patrimoine naturel sans égal. Attaquée par les éoliennes ... Mais déjà, des Don Quichotte sortis des sous-bois mousseux et des étangs dans la brume matinale, ont enfourché leur monture. Qu'on se le dise.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 




GALERIE

 

L'exposition de poules, lapins et autruches est extraordinaire

 

Qui sera le coq de l'Yonne ?

 

Henri de Raincourt était le seul à avoir prévu un parapluie et bien lui en a pris, car il en a eu besoin, samedi matin, dans les rues du Toucy bien arrosées par la pluie

 

 

Les deux chefs de 37 ans. L'un est sénateur (à gauche), l'autre député. Qui sera ministre, le premier ...?

 

Et pendant ce temps, Jean-Pierre Soisson dédicace à la librairie Joffac. Il est toujours chez lui ici

 

Cet Allemand a parcouru 480 km en 3 semaines pour rallier Toucy, samedi matin. Il a été honoré par le maire de Toucy, Michel Kotovtchikhine

 

Jean-Philippe Saulnier-Arrighi, président de la communauté de communes (24) Coeur de Puisaye consulte sa montre alors qu'on aperçoit Guillaume Larrivé dans le miroir. Le président sait qu'il parle en dernier et espère être écouté

 

Le sénateur Henri de Raincourt en discussion avec Léon, Gragnic et Lembet ... mais qu'est ce qu'ils peuvent se raconter ? Le sénateur a l'air surpris par ce que dit Léon

 

Jean-Baptiste Lemoyne et André Villiers s'il est élu au deuxième tour, vont briguer, jeudi prochain, la présidence du conseil général de l'Yonne. Ils trinquent ... que le meilleur gagne !