La claque est cinglante. À  l'image de la division des forces de gauche qui ont joué, objectivement contre leur camp. La gauche la plus bête du monde, comme autrefois la droite. Mutatis mutandis.

La gauche détenait jusqu'ici 61 départements, la droite 40. Elle en conserve entre 27 et 29.

La droite en totaliserait entre 66 et 70. 

Le FN a raté le deuxième tour y compris dans le Vaucluse et l'AisneZéro département. Mais réalise des scores historiques. Les Français ont rectifié le tir de la contestation et du ras- le-bol de la politique du gouvernement. Tout en sanctionnant le pouvoir en place.

C'est donc la droite classique, républicaine (bientôt rebaptisée Front républicain ?) composée de l'UMP et de l'UDI plus les DvD (divers droites), qui en profite, comme l'implique le balancier républicain mû par le scrutin majoritaire à deux tours, favorisant le bipartisme, la bipolarité.

Quelles conséquences la perte de la moitié de ses départements va-t-elle avoir pour le PS ? Comment analyser la percée du FN, qui ne contrôle cependant aucun département ?  Les nombreux départements remportés par l’UMP et l’UDI confortent l’ex-président de la République, NIcolas Sarkozy  dans sa stratégie.

Dans l'Yonne, le FN entre pour la première fois au conseil général. Certes le binôme n'est pas celui qui était attendu. C'est du canton de Villeneuve-sur-Yonne qu'est venue la surprise, à 50 voix près. Cyrille Bouleaux, représentant de la gauche, a été battu. Comme autrefois, Jean-Luc Dauphin. La droite compte désormais 34 sièges sur 42. Le Front national fait son entrée dans l’hémicycle avec deux sièges.

À Auxerre, le vote sanction n'explique pas tout, surtout dans une cité qui a contenu la vague bleue aux municipales. Que n'a pas gagné le maire socialiste sortant Guy Férez, mais qu'a perdu le député UMP Guillaume Larrivé.

L'élimination dès le premier tour de Jacques Hojlo, le fidèle adjoint compagnon de route de Guy Férez, sacrifié dans le canton d'Auxerre 2 ainsi que l'élimination de Guy Paris, conseiller général sortant et premier adjoint au maire d'Auxerre, pour qui le canton Auxerre 1 avait été "taillé", sonnent comme un avertissement plus que sérieux.

On peut se poser la question de ce que représente le parti socialiste, aujourd'hui, à Auxerre et dans l'Auxerrois ? A-t-il encore des réseaux ? Y a-t-il encore des militants dans les quartiers qui échappent désormais au PS ?

Le pouvoir et son exercice avec les concessions nécessaires et les compromis indispensables, usent et aliènent. Pour ne pas dire corrompent. Le pouvoir embourgeoise et tend à séparer les élites des citoyens.

Force est de constater qu'aujourdhui, à Auxerre, la toile tissée patiemment et méthodiquement par les UMPistes frères ennemis, Guillaume Larrivé et Jean-Baptiste Lemoyne, fut-elle imparfaite, au travers notamment de l'Union pour Auxerre et l'Auxerrois, a pris le dessus. Grâce à de nouveaux militants qui s'engagent dans la vie de la cité. Cela constitue une belle réussite ... inspirée par Jean-Pierre Soisson, qui dédicace ses livres à tour de bras certes, mais communique désormais ses recettes de cuisine électorale. Les recettes du maître pour qui veut bien les entendre.

 

Pierre-Jules GAYE