Le président André Villiers a maîtrisé les débats mais la donne n'est plus la même : il devra s'adapter et réviser la méthode sans quoi il sera à un moment ou à un autre dépassé... lui même n'a-t-il pas dit : "Il ne faut pas insulter l'avenir ... ". Or l'avenir du département passe forcément par la femme, les femmes, grâce à la parité (DR)

 

La parité est en marche au conseil départemental de l'Yonne. Cela change tout. Clarisse Quentin (Sens) et Valérie Leuger (Auxerre) ont définitivement marqué  un virage dans la vie politique départementtale, où désormais les hommes n'ont plus le monopole de la sincérité et de la transparence (DR)

 

Malgré l'effort de gestion de 12,6 millions, comme annoncé, le président UDI André Villiers a proposé, mercredi matin, en ouverture de séance, une hausse de l'impôt de 2,9% sur le foncier bâti afin de boucler le budget 2015.

2,9% qui correspondent à une recette supplémentaire de 2,1 millions d'euros. Qui manquaient sur un budget de 410 millions d'euros, dont 90% correspondent à des dépenses obligatoires, laissant une faible marge de manoeuvre, d'autant que la baisse des dotations de l'État va augmenter d'année en année. 6 millions en 2015, au moins autant en 2016.

Plusieurs voix divergentes s'exprimèrent au sein de la majorité départementale composée d'élus UDI, UMP et non isncrits classés divers droite par l'administration préfectorale.

Clarisse Quantin (UMP Sens) et Valérie Leuger (UMP Auxerre) expliquèrent pourquoi elles s'abstiendraient lors du vote du budget, estimant que tous les moyens n'avaient pas été explorés et toutes les informations n'avaient pas pu être réunies pour juger de la légitimité de lever un impôt supplémentaire. L'élue de Sens, adjointe au maire chargée des finances, indiqua qu'en dépit de la baisse des dotations de l'État il n'y avait pas lieu forcément, d'augmenter la fiscalité. Elle voterait en principe contre le budget départemental mais comme elle fait partie du groupe majoritaire, elle s'abstiendrait.

Valérie Leuger, elle, alla plus loin, en affirmant qu'elle ne céderait pas au chantage qui s'est exercé lors de réunions préparatoires. Que sa position n'avait aucune connotation politique et que l'élue qu'elle est n'estime n'avoir de compte à rendre qu'à ses électeurs.

Jean-Baptiste Lemoyne (UMP Pays du Gâtinais) a fait une proposition pour trouver une troisième voie : rabotter de 0,5% toutes les lignes budgétaires en s'y collant tous dans le mois qui vient. André Villiers en a pris acte et l'a fait sienne mais n'a pas conclu qu'il retirerait l'augmentation prévue de l'impôt ...

 

Amicale d'entraide des conseillers généraux : le ministère de l'Intérieur saisi

 

Pascal Henriat (MoDem) expliqua qu'il voterait contre le budget estimant que cette hausse pouvait être évitée, comme ce fut le cas à Auxerre dont il est adjoint aux finances : un signe fort dans un contexte difficile pour tout le monde. Une position qui ne signifie pas qu'il ne faille pas lever l'impôt au cours de la mandature.

Nicolas Soret (PS-Joigny) adopta la même position en ajoutant que l'exécutif n'avait pas pris en compte sa demande d'attribuer la gratuité des transports scolaires en fonction du quotient familial, et non plus de faire participer systématiquement les familles aux frais de transports dans le domaine de l'éducation qui ne relève pas du service loisir mais de la devise républicaine.

Claude Thion (FN Villeneuve-sur-Yonne) expliqua qu'il voterait contre le budget et la hausse d'impôt insupportable dans la misère actuelle qui touche les familles. L'élu du canton de Villeneuve-sur-Yonne demanda par ailleurs la dissolution de l'amicale d'entraide des conseillers généraux de l'Yonne qui sert à s'auto-verser une retraite complémentaire.

Sur ce dernier point le président Villiers annonça que le ministère de l'Intérieur avait été saisi de cette question et qu'il attendait réponse. Qu'en aucun cas, il ne respecterait pas la loi en cours et que donc, la subvention d'équilibre de 254 000 euros prévue pour l'amicale au budget 2015, serait provisionnée afin de pouvoir servir les retraites complémentaires. Lors du débat d'orenttation budgétaire voilà quinze jours, André Villiers avait indiqué avoir siais un cabinet d'avocats spécialisé dont il attendait les conclusions qu'il ne manquerait pas de communiquer. Serait-on tombé de charybde en scylla ? Et Le président paysan vigneron de glisser la patate chaude sur les épaules de l'avocat Philippe Serré (Sens UMP) qui s'est exprimé sur la question devant la caméra d'AUXERRE TV ainsi que sur l'autre juriste de l'assemblée départementale Isabelle Froment-Meurice (Coeur de Puisaye, UMP).

Le vote du budget devrait intervenir, jeudi.

 

Une centrale d'achat pour le sel

 

Après le vote du réglement intérieur de l'assemblée départementale et les explications de vote sur le budget, les conseillers départementaux ont examiné et voté les différents rapports des commissions, un par un, par chapître, assortis des autorisations de programme.

Nicolas Soret proposa de créer une centrale d'achat départementale (voire régionale) afin notamment d'obtenir de meilleurs prix sur l'achat de sel qui pèse sur les finances du département et des communes. Jusqu'alors chacun se débrouille seul.

On notera par ailleurs que si l'impôt augmente de 2,9% (4,9% en tenant compte de la revalorisation des bases d'imposition par l'État), l'aide à la voirie aux communes sautera l'année 2015...

Que Christophe Bonnefond annonça, chiffres à l'appui la diminution des travaux routiers dans le département dès lors qu'il y a déjà 160 millions qui sont inscrits en autorisation de programme (250 millions en actualisant) car à raison de 40 millions par an, la mandature ne suffira pas à répondre aux besoins. D'un mot, il y aura de moins en mins de travaux routiers ...

Enfin et cela suffit pour la matinée qui a vu les travaux se prolonger jusqu'à 13 heures, les élus ont évoqué les problèmes liés à la sécurité routière.

André Villiers est contre la prise en charge par le département des coûts liés à la signalisation engendrés par les décisions du préfet de l'Yonne.

Pascal Bourgeois (UDI Coeur de Puisaye) a demandé que soit clarifé une fois pour toute, le problème des lignes blanches qui s'arrêtent à l'entrée des communes. Un système inventé par un technocrate qui met les maires en difficulté ainsi que les usagers de la route.

Notons encore que le vote d'une subvention de 80 000 euros pour l'association Yonne-Kakhétie s'est joué de justesse : 18 voix pour, 15 contre et 3 abstentions. Pourtant en raison des contraintes budgétaires, la subvention qui était de 150 000 euros en 2014 a été réduite quasiement de moitié. La coopération décentralisée avec la Kakhétie a pour objet la mise en place et le suivi des actions engagées depuis 1998. Actions en faveurs de la santé, de formation des médecins et organisation de rencontres médicales franco-géorgiennes, actions en faveur de la francophonie.

Drôle :  les deux élus du FN ont voté les crédits pour l'accueil des mineurs étrangers, au milieu d'autres délibérations qui concernent l'enfance. Or leur point de vue sur la question est bien connu.

À 18h30, les conseillers départementaux en étaient à la page 226 sur 589. On ne sait si André Villiers a prévu les sacs de couchage et les lampes torches. Reprise jeudi à 9 heures.

 

Pierre-Jules GAYE

 


 

 


 

 

 

VERBATIM

 

Nous publions les textes écrits par leurs auteurs. Pour les autres, qui ont improvisé oralement leurs interventions, se reporter aux videos, ci-dessus.

 

 

André Villiers

Président du Conseil Départemental de l'Yonne

 

Discours session BP 2015

 

Chers collègues


Bienvenue à toutes et à tous pour l'examen de notre budget primitif 2015, moment fort de notre collectivité, capital pour notre département. 

Un budget, le premier de cette nouvelle mandature, profondément marqué par la rigueur, nous en avons largement échangé lors de notre débat d'orientations budgétaires. 

Nous connaissons le contexte. 

Celui de la crise, même si et nous pouvons nous en réjouir, plusieurs voyants de reprise semblent passer à nouveau au vert. 

Ne nous y trompons pas cependant, ce rebond est particulièrement lié à la baisse du prix de l'énergie, à la dépréciation de l'euro et à la baisse des taux d'intérêt.

Des éléments qui redonnent du pouvoir d'achat aux français, mais des éléments qui ne doivent rien aux choix politiques du Gouvernement.


  Un Gouvernement dont on peut saluer la volonté de vouloir réduire le déficit de l'État, mais un gouvernement qui génère la plus grande des inquiétudes quant à l'état financier présent et futur des collectivités, tant en matière de fonctionnement, qu'en matière d'investissement. 

Que les collectivités participent à l'effort de redressement des dépenses publiques, nous l'entendons... Mais à quel prix ?

11 milliards d'euros de baisse de dotations aux collectivités d'ici à 2017. C'est une perte de 6 millions d'euros en 2015 pour notre Conseil Départemental. 

En 2016, ce sera une nouvelle saignée supplémentaire de 6 M€. Je tiens à le rappeler.

Nous connaissons l'équation... l'État transfert les compétences sociales, telles le Revenu de Solidarité Active, l'Aide Personnalisée à l'Autonomie et la Prestation de Compensation du Handicap, mais il ne compense plus suffisamment, voire il baisse ses dotations.

Dans une période où les dépenses sociales sont de plus en plus importantes, je rappelle les 45 millions d'euros qui restent à notre charge, dans une période où nos administrés et c'est légitime, attendent de plus en plus de notre part, combien de temps allons-nous pouvoir tenir ?


Cette baisse des dotations, au lieu de générer de réelles économies risque, parce que l'on grève notre capacité d'investissement, de renforcer le ralentissement de la croissance économique départementale. 

Un ralentissement qui aurait de lourdes conséquences dans nos territoires ruraux. 

Je rappelle les 26 000 demandeurs d'emplois icaunais, les 12 000 foyers allocataires du RSA, 

la précarité grandissante avec un chômage qui ne cesse de croître comme les chiffres du mois de mars nous le prouvent encore.  

Un ralentissement qui accentuerait la fracture économique entre les territoires...

C'est dans ce contexte qu'il nous appartient d'établir un budget 2015 sincère, je dis vraiment sincère, au service de notre département et de ses habitants.

Vraiment sincère et qui nous interdit de sous-estimer les charges ou de surestimer les ressources. 

Vraiment sincère avec nos administrés auxquels il nous est interdit de faire de fausses promesses. 

Vraiment sincère encore afin de remplir nos missions de collectivité de proximité tout en préservant nos politiques volontaristes et un taux d'investissement suffisant. 


Quelles marges de manœuvre nous reste-t-il ?


Réduire nos dépenses de fonctionnement ? 

Nous nous y sommes engagés. Ce sont déjà 10 millions d'euros de charges de fonctionnement annuelles qui ont été économisés. 

Repenser nos méthodes d'intervention, notre productivité ?

Nous y sommes engagés avec la charte de management et de fonctionnement, avec le recentrage de nos actions sur nos compétences premières, avec le principe de mutualisation. 


Réduire le recrutement des personnels ?

Nous nous y sommes engagés depuis 2011. En ne renouvelant pas certains départs et en réintégrant le personnel d'IDEA, c'est une réduction de plusieurs dizaines de postes que nous enregistrons. 


Augmenter la dette ?

Alors que nous sommes parvenus à la maîtriser depuis 4 ans...Ce n'est pas une bonne solution. 

Abandonner nos politiques volontaristes,  

 ne plus incarner la proximité et ne plus favoriser le développement de nos territoires ?


Est-ce vraiment acceptable ?

Abandonner nos aides aux associations,

et déchirer le lien social ? 


Dans le contexte économique que nous connaissons, ce n'est pas une orientation que je vous proposerai. 

Utiliser le levier fiscal ?

Certains d'entre vous ont exprimé leur grande réserve. Mais il y a des moments où il faut savoir s'engager, même si le choix est difficile. 


Chers collègues, je crois que si aucun débat n'est rapidement entrepris sur les droits et devoirs de l'État, notamment sur la dette publique et son accélération continue, les collectivités territoriales, dont les Départements plus particulièrement, continueront de payer une facture qui n'est pas la leur ou uniquement la leur.  

Une facture qui est assurément davantage celle de l'État. 

Sachez encore et cela est valable pour la plus grande majorité des Départements de France, que le recours à la fiscalité est inévitable. 

Si ce n'est cette année, comme l'ont fait certains départements, ce sera l'année prochaine, mais avec une hausse encore plus forte. 

N'ayez aucun doute à ce propos, « ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », aussi, tôt ou tard, nos collectivités même les moins touchées par l'effet de ciseau que j'ai évoqué plus haut seront contraintes à y avoir recours.

Parce que là réside notre dernière marge de manœuvre, même si elle est de plus en plus réduite. 

Celle qui doit nous permettre d'améliorer l'épargne pour ne pas être dans le rouge dès la fin de cette année. 

Celle qui doit nous permettre de poursuivre nos investissements. 

Celle qui évite d'augmenter notre stock d'emprunts, ce qui obérerait notre capacité d'investissement. 

Or pour le présent comme pour le futur, nous devons la préserver.

Chers collègues, le budget fonctionnement et investissement confondu que je vous soumets aujourd'hui, hors gestion active de la dette, s'équilibre en dépenses et en recettes à hauteur de 410 M€ dont 211, 6 M€ destinés aux dépenses sociales. 

 

- Le recours à l'emprunt, comparable à l'inscription prévue au BP 2014, est maîtrisé (25, 5 M€) pour ne pas accentuer notre dette qui s'élève aujourd'hui à 247 M€. 

- L'augmentation fiscale est modérée (+2, 9%). Elle  améliore notre épargne brute. 

- La capacité d'autofinancement est légalement suffisante, mais elle reste fragile.

- Le niveau d'investissement est correct (41, 5 M€) même s'il serait souhaitable qu'il soit plus élevé, notamment pour faire face aux investissements importants ( 10 M€ pour un collège, 5M€ pour un pont, 15 M€ pour une déviation...)


Ce budget, construit en père de famille responsable si j'ose dire, doit être perçu comme l'outil qui conforte notre collectivité dans ses compétences premières, compétences sociales, éducatives et d'aménagement du territoire. 

Une compétence sociale d'abord pour laquelle, je le répète, nous inscrivons plus de 211 M€. 

C'est le cœur de notre métier, notre raison d'être, même si et nous l'avons évoqué lors de notre débat d'orientations budgétaires, les mesures de contrôle seront accentuées pour en garder la maîtrise. 

Je fais référence aux allocations individuelles de solidarité et plus particulièrement au Revenu de Solidarité Active. Je fais référence encore aux modalités de prise en charge des jeunes mineurs isolés étrangers. Certes, ces dossiers sont sensibles, mais nous devons nous y atteler dès à présent.

Une compétence éducative ensuite, compétence première de notre collectivité et pour laquelle nous inscrivons plus de 17M€. 

Nous parlons ici de nos 31 collèges publics, de leur restauration, de leur réhabilitation. Nous parlons de leur équipement en mobilier scolaire et en matériels informatiques. Nous parlons encore de l'attribution des bourses. 

Une compétence d'aménageur du territoire encore, compétence indispensable pour laquelle nous inscrivons près de 45 M€. 

45 M€ en soutien à l'économie locale, pour un développement maîtrisé, un maintien d'activités performantes et pour la création d'emplois. 

C'est ainsi également que nous jouons notre rôle de collectivité de proximité avec l'ensemble de nos organismes satellites qui œuvrent au développement de notre département.

Une proximité qui accompagne les femmes et les hommes dans leurs projets. 

Une proximité qui nous rapproche de l'artisan, de l'entrepreneur, de l'hôtelier, du restaurateur, que nous accompagnons, avec nos moyens. 

Une proximité qui nous rapproche de l'agriculteur, du monde de l'agriculture qui et vous l'aurez probablement entendu, ne sont pas épargnés par les dernières mesures de la Politique Agricole Commune dans notre département.

Une proximité qui nous rapproche de nos associations culturelles et sportives. Soutenir ces associations, c'est soutenir une vie sociale particulièrement dense. 

Une proximité enfin qui nous place au plus près des besoins de nos territoires et de leurs habitants.

Des besoins en matière d'aménagement numérique. 

Nous sommes engagés dans l'accélération du développement du Très Haut Débit. Nous y consacrons des moyens importants, plus d'un million et demi d'euros. 

Nous sommes engagés dans ce domaine. Deux réalisations verront le jour cette année :


-C'est d'une part, la montée en Débit

-Et d'autre part la poursuite du fibrage et la réalisation des opérations liées à l'appel à projet des Zones d'Activités. 

Des besoins en matière de maintien d'un service au public de qualité. Je fais ici référence entre autre à la lutte engagée pour une meilleure offre de santé sur notre territoire. 

  Des besoins du quotidien enfin, celui de nos concitoyens, de la naissance au grand âge. 

Notre collectivité a toujours répondu présente, malgré les effets persistants de la crise, malgré les baisses successives de dotations de l'État, malgré les incertitudes liées à la réforme des territoires. Et nous serons présents demain. 

Que l'on nous demande de nous adapter, c'est bien normal, nous nous adapterons comme nous l'avons, à notre initiative, déjà fait. Mais nous ne baisserons pas la garde. 

Comme j'ai pu vous le dire lors du débat d'orientations budgétaires, la vigilance est de mise quant au transfert de nos compétences et principalement quant à la perspective de la suppression de la clause de compétence générale des Départements. 

Nous nous adapterons en tenant compte du rôle grandissant des intercommunalités. 

La Commission des territoires que je vous proposerai incarnera ce rôle de relais entre les pôles d'équilibre territoriaux et ruraux, les communautés de communes et d'agglomération et notre collectivité. 

Nous nous adapterons, en menant une réflexion complète de nos politiques, en continuant les efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement et d'optimisation des partenariats et des modes de gestion.

Nous nous adapterons, en tirant le meilleur de cette assemblée renouvelée, en écrivant ensemble le projet que nous voulons mener pour l'Yonne. 

C'est ainsi que notre équipe entend travailler, en tenant compte de vos regards respectifs. C'est ainsi et c'est une des raisons pour laquelle nous avons reporté la date du vote du budget, pour que chacun d'entre vous puisse jouer pleinement son rôle. 

Un report également motivé par la possibilité de reprendre les résultats de l'exercice antérieur et d'établir des prévisions les plus justes possibles. 

Voilà mes chers collègues ce que je tenais à vous dire. 

Le vote du budget est l'acte majeur rythmant notre vie départementale. Un acte qui nous engage envers l'ensemble de nos concitoyens. 

C'est un engagement de solidarité pour 

un développement cohérent et harmonieux de notre territoire.

C'est un engagement pour un juste équilibre

d'une collectivité au service de l'intérêt public, de la ruralité et de la démocratie. 

Merci de votre attention. "

 

 

L'intervention de Clarisse Quentin, Sens, UMP

 

Monsieur le Président,

Je prends mes responsabilités dans chacun de mes mandats. Je n'ai pas voté de hausse de la fiscalité à Sens. Je n'ai pas voté de hausse de la fiscalité à la CCS. Vous me demandez aujourd'hui de voter une hausse de la fiscalité au Département alors que l'effort à réaliser n'est que de 0,4% sur le total des dépenses pour ne pas recourir à la hausse d'impôt.

Je vous réponds Monsieur le Président, comme je vous l'ai dit à plusieurs reprises, qu'il n'y a pas de budget qui ne puisse être monté à 0,4% près.

Pour information, afin de maintenir les taux de fiscalité stables à la CCS, nous avons dû faire un effort de 18% sur le budget de la collectivité. Je ne peux plus entendre qu'une hausse de la fiscalité de 2,9% ne représente QUE 10€ par personne et par an.

C'est donc environ 40€ par foyer. Je ne pourrai pas dire dans mes permanences d'élue, à des gens que je reçois, qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois, qui ne payent plus leur electricité ou qui ont décidé de réduire leur chauffage et d'empiler les pulls, que 40€ ce n'est rien. Surtout alors que je sais que l'on peut se passer de cette hausse.

Ce n'est pas raisonnable pour moi. Ce n'est pas responsable dans un contexte de baisse générale de pouvoir d'achat. J'ajoute que nous parlons des 2,9% de hausse. Mais n'oublions pas la correction des bases et leur revalorisation décidée par l’État, sur lesquelles nous ne pouvons pas agir, mais qui sont déjà un plus dans notre budget et un moins dans le budget du contribuable. Au total la hausse qui impactera nos contribuables en 2015 n'est pas de 2,9% si nous votons ce budget, mais de 4,9%.

Qui peut dire aujourd'hui que solliciter les icaunais à hauteur 4,9% supplémentaires ce n'est rien ?

Je regrette également d'avoir entendu à plusieurs reprises que nous devions augmenter les impôts pour montrer au gouvernement que les collectivités locales ne peuvent plus s'en sortir avec les baisses de dotations de l’État. (Au passage ce faisant nous prenons en otage les icaunais). Je pense au contraire qu'augmenter les impôts dans un département de Droite c'est satisfaire le gouvernement qui met les collectivités locales de son opposition en difficulté en les poussant à se rendre impopulaires.

Ma conviction c'est que nous devons continuer à faire des économies c'est-àdire accepter de faire moins de choses. Si demain nous devons nous contenter du volet social, nous devrons le faire. Je ne dois rien à personne pendant les 6 prochaines années, sauf à mes électeurs. Pour toutes les raisons que je viens de vous exposer, je devrais refuser ce budget.

Pourtant j'ai décidé de m'abstenir, pour m'inscrire dans une logique de groupe et alors que j'ai bien noté votre volonté de travailler à la poursuite des efforts sur les frais de structure du département, de travailler sur le recentrage budgétaire vers les compétences obligatoires du département, et de ne pas laisser les services gérer seuls les orientations financières de notre collectivité.

"Pour terminer je vous rappelle Monsieur le Président à vos propos dans le dernier « au fil de l'Yonne », …"Je me sentais floué, en tant que représentant d'un territoire, de ne pas être associé aux décisions qui étaient prises. Pour sortir de cette situation, j'ai rassemblé, en 2011, des élus qui eux aussi voulaient rompre avec la méthode antérieure, privilégiant le travail en équipe" (Au Fil de l'Yonne, avril 2015, page Grand format).

J'en déduis donc que vous comprendrez Monsieur le Président comment moi, jeune élue, j'ai pu mal vivre cette première NON-EXPERIENCE budgétaire."

 

L'intervention de Valérie Leuger, Auxerre, UMP


Président, mes chers collègues,
 
Je vais essayer de vous faire part de mon ressenti en tant que jeune élue un mois jour pour jour après mon élection.

Je tiens à préciser que mon propos n’est soumis à aucune consigne partisane, que je parle en mon nom et en mon nom seul et que je mesure mes responsabilités.
Estimant pour ma part que les seules personnes auxquelles je dois rendre des comptes sont mes électeurs.
 
J’ai lu et vous l’avez réaffirmé à plusieurs reprises Monsieur le Président,  que vous aviez décalé le vote du budget aux 29 et 30 avril pour, je cite, « permettre à cette nouvelle assemblée dont on savait qu’elle allait intégrer une trentaine de nouveaux membres de participer à sa propre destinée. »

Je vais par rapport à cela rappeler quelques faits :
La majorité départementale a été conviée à un séminaire le 9 avril à Chablis où un intervenant extérieur nous a expliqué que seul le recours à une hausse de la fiscalité combinée à une compression des dépenses était envisageable. Soit. 

Quelques conseillers, dont je fais partie, souhaitaient voir si d’autres possibilités pouvaient être envisagées, l’après-midi fût occupée à chercher sur le tableau de synthèse des comptes des économies potentielles, sur les 2.5 millions manquants, 1 million fût trouvé.
Entre temps vous avez décidé de rajouter une ligne de 139 000 euros de dépenses imprévues et fait le choix de diminuer l’emprunt de 40 0000 euros, il restait donc toujours 2 millions à trouver, mais notre participation dû s’arrêter là, votre choix ayant été porté sur une variation fiscale de 2.9% du foncier bâti. Une autre réunion de la majorité, lundi dernier, fût organisée, non plus pour travailler mais pour tenter de connaître le positionnement de chacun.
 
Ai-je donc l’impression d’avoir participé à la construction de ce budget ?
La réponse est non.
 
Mais je refuse d’être cantonnée dans le rôle de diviseur sous le seul prétexte que je ne valide pas ce sur quoi je n’ai pas travaillé.

Nous n’avons pas, Monsieur le Président, la même perception de ce qu’est une « majorité renforcée et diverse ».

L’Union pour moi ce n’est pas le sacrifice des convictions de chacun au profit de la pensée unique.​

L’Union pour moi ne fonctionne pas qu’en récompensant ses amis mais en cherchant plutôt à s’entourer des meilleurs profils et compétences au service de l’intérêt général.

Dans l’Union enfin, le chantage n’a pas sa place comme mode de gouvernance.

Vous avez dit, lundi matin, Président, lors de la réunion de la majorité, que ceux qui ne voteraient pas votre budget seraient considérés comme appartenant à l’opposition et que vous agiriez en conséquences. Je note.

Je tiens à signaler au demeurant que je serai particulièrement vigilante sur l’avancée des dossiers de mon canton ne souffrant aucune forme de représailles qui impacterait mes administrés.
 
"Je reprends donc mes deux interrogations :
Ai-je l’impression d’avoir pu travailler sur ce budget : la réponse est non.
Dois-je céder au chantage  : la réponse est non.

"Pour ces deux raisons et pour ces deux raisons seulement je m'abstiendrai sur le vote de ce budget, Monsieur le Président."